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Hommage réussi à Paris pour les communistes indonésiens assassinés en 1965

Rassemblement - Paris

Une délégation de l’OCML VP a participé le 30 octobre à 18h30 à Paris à un rassemblement pour commémorer le souvenir des victimes du massacre des communistes indonésiens en 1965, rassemblement organisé par le Réseau Indonésie et le réseau Sortir du colonialisme.
Une soixantaine de personnes étaient présentes. Ce fut l’occasion de rappeler que des rassemblements ont également lieu en Indonésie sur le sujet et qu’il y a une réelle impunité pour les génocidaires qui ont perpétré ce massacre.
Un film est sorti le 23 septembre au sujet de ce massacre : The Look of Silence.
Enfin, ce fut l’occasion d’appeler les gens à se rendre au Salon anticolonial du mois de mars.
Voir ci-dessous notre tract distribué pour l’occasion.

En 1965, la répression anti-communiste couverte par l’occident et en particulier par les USA fit des millions de morts en Indonésie. L’OCML Voie Prolétarienne tient à saluer la mémoire de ces communistes.

L’Indonésie est une ancienne colonie Hollandaise a été occupé par le Japon. L’indépendance, est déclarée par Soekharno en 1945. Soekharno devenu président se rapproche de plus en plus de l’URSS et de la Chine. En 1955 le PKI se présente aux élections et obtient 16  % des voix. Il a trois ministres dans un gouvernement . Le PKI commence peu à peu à se rapprocher du président Soekharno. Il faut dire qu’en 1955, Soekharno avait organisé la conférence de Bandung, qui a réuni pour la première fois les représentants de vingt-neuf pays africains et asiatiques. Le PKI devient de plus en plus puissant, il a de nombreux syndicats, groupes de femmes, de petits paysans qui le soutienne, il comptait 3,5 millions de membres et une quinzaine de millions de sympathisants. Tout laisse penser que le pays sera rapidement socialiste.

Les USA, déjà empêtrés au Viet-Nam ont peur qu’un second front s’ouvre en Indonésie. La haine des autres mouvements politiques envers le PKI, notamment le mouvement islamiste, a joué un grand rôle. Le 1er octobre 1965, six généraux appartenant à l’aile droite du haut commandement militaire ont été assassinés à Djakarta. Le Général Suharto commandant de l’armée en attribua faussement la responsabilité à des militaires proches du Parti Communiste Indonésien. Il « obtint  » la mission de maintenir l’ordre à Djakarta.

Le massacre commence
Arrestations de masse et exécutions sommaires concernèrent, dans les deux années 1965 et 1966, plusieurs millions de personnes. Les évaluations précises sont difficiles à établir puisque le tout s’accomplissait en dehors du système judiciaire, sous le contrôle de l’armée, qui arma les milices musulmanes (87% des habitants sont musulmans). Dans d’autres régions se furent des chrétiens, qui s’en prirent aux communistes. Un ou 2 millions de personnes furent exécutées et de 5 à 7 millions incarcérées pour des périodes rarement inférieures à 10 ans et pour certaines pour toute la longue durée du pouvoir suhartiste, jusqu’au printemps 1999. Un décret en septembre 1966 « bannissant le communisme  » est voté par l’Assemblée Nationale à la botte de Suharto.
« L’événement suscita pourtant une orgie d’euphorie », le New York Times parla d’une « coulée de lumière en Asie », l’hebdomadaire Time salua « la meilleure nouvelle depuis des années pour l’Occident en Asie ».

En Indonésie, les criminels anti-communistes sont toujours au pouvoir. En célébrant le 60eme anniversaire de ce crime, nous réclamons justice. Nous nous réclamons de leur combat ici en France, c’est le sens de notre présence à ce rassemblement.

OCML VP Paris, 30 septembre 2015