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Retour sur le CITA : La crise n’est pas terminée !
Licenciements et restructurations dans l’automobile continuent. La GM, annonce la fermeture de son usine à Anvers (Belgique) : 6 ou 7000 chômeurs en plus. Après les licenciements massifs aux Etats-Unis, GM s’attaque à des milliers postes de travail en Europe et des sous-traitants continuent à fermer leurs portes partout dans le monde. En Allemagne on s’attend à la suppression de 240.000 emplois dans l’automobile jusqu’en 2013.
Pour la Commission Européenne les capacités de production de voitures aujourd’hui sont deux fois plus grandes que les ventes attendues.
Concurrence féroce et économies ils veulent nous les faire payer : salaires en baisse, cadences en hausse, restructurations. En France : Renault délocalise grâce aux milliards de l’Etat. Sarkozy fait son cinéma mais il sert le profit et l’impérialisme des grands groupes.
PSA se plaint des « pertes triplées en 2009 ». Nous préparent-il des licenciements et fermetures d’usines ?
Alors, préparons-nous ! Les résistances s’organisent : à Daimler en Allemagne les ouvriers ont refusé la délocalisation : grèves et protestations s’organisent. Chez GM à Anvers, les camarades bloquent les portes. Une journée d’action au niveau européen se prépare. Les attaques des patrons sont internationales – notre riposte doit l’être aussi :
C’est pourquoi des camarades de PSA et de Renault, ainsi que des sous traitants, ont participé, fin 2009, au Conseil International des Travailleurs de l’Automobile (CITA).
Alors revenons sur les résultats du CITA
Ne faisons pas les frais de leur crise !
De fortes délégations étrangères ont participé au CITA en Allemagne : 450 participants venus de 16 pays et de plus de 70 sites de l’industrie de l’automobile et de l’équipement. Un des délégués de France dira : « On a rencontré des travailleurs de nombreux pays, on a comparé les situations, et on a vu qu’exploitation, licenciements, délocalisations sont partout ». Et un autre : « Si on veut avancer il faut comprendre la situation au-delà des frontières et il faut tisser des liens entre nous … » On a discuté de la politique dans l’intérêt de l’ouvrier.
L’importance du Conseil dans la crise actuelle
On a pu voir « que la crise est bien une réalité mondiale, que le capitalisme court toujours et partout après le profit maximum. On nous avait dit que la mondialisation ferait reculer la crise. En fait, elle l’a élargi à tous les secteurs de l’économie et à tous les pays », dira un des participants brésiliens.
Les capitalistes, leurs entreprises, leurs banques (souvent aidés par les gouvernements) poursuivent leur conquête de nouveaux marchés au détriment des concurrents. Dans cette guerre, on nous oppose les uns aux autres…« Et on voit comment partout les gouvernements utilisent l’immigration, comment ils discriminent sur le logement, sur les salaires, sur la santé pour faire pression sur tous », dira un délégué de France.
Le CITA lutte contre les divisions nationales
« Il ne faut pas s’enfermer dans un ghetto national, pays par pays : nous avons les mêmes problèmes, alors les solutions doivent être les mêmes », fera remarquer un délégué allemand. Les capitalistes de l’automobile nous tiennent des discours chauvins : il faudrait soutenir « l’entreprise »,… qui demain nous jettera ! Ainsi chez Opel direction et dirigeants syndicaux de droite ont lancé une campagne, avec T-Shirts, etc., sur « Nous sommes Opel ». Chez VW, le patron martèle qu’il faut « Battre Toyota ! » Mais se faire le petit soldat de la bataille à mort des capitalistes n’apportera qu’une spirale sans fin visant à abaisser les salaires, à dégrader les conditions de travail, à accepter les suppressions des postes, etc.
Le CITA lutte contre la collaboration de classe
Un délégué espagnol au CITA a cité un représentant d’un syndicat réformiste lors d’une journée d’action à Anvers : « La restructuration est nécessaire, mais socialement compatible, sans fermeture d’usines. » La vie nous montre le contraire ! Aux USA, à la GM, le syndicat des ouvriers de l’automobile a accepté des réductions importante de salaires, des réductions de personnel « pour sauver la boîte », disent-ils, et sauvent … les profits !
Des chartes de solidarité, déjà conclues en 2007, sont actualisées en 2009, entre travailleurs de VW et à la GM : 22 sites de production dans le monde s’étaient engagés à se battre contre les divisions et les politiques patronales. Leur impact est réel : liens et luttes se sont mis en place ces dernières années et en 2009, de nouvelles chartes sont mises en place (chez Daimler, Bosch, Ford).
Le programme de lutte internationale du CITA propose :
– Hausse des salaires et des rémunérations (notamment des apprentis) – les grèves chez VW au Mexique, de GM au Brésil ou de Seat en Espagne les ont imposé.
– 30 heures avec compensation intégrale du salaire. Le chômage partiel dans presque tous les pays démontre qu’une réduction du temps de travail maintient et crée des emplois et diminue la charge de travail.
– Zéro licenciement ! Même chaque poste de travail acheté par une indemnité de départ manquera à un jeune.
– Pour un mouvement écologique combatif ! Imposons, aux dépens des profits, la création d’emplois et un tournant radical vers la protection de la nature et vers des énergies renouvelables, tout en transformant les moyens et la politique des transports.
- Jeunes et vieux – main dans la main ! Nous sommes responsables de la jeunesse ouvrière et nous gagnons nos familles à notre lutte. Soutien pour l’autonomie, l’émancipation et la libération des femmes.
– Pour un droit de grève universel, intégral et légal. Pour la liberté d’action syndicale et politique dans l’entreprise.
Le CITA montre : un monde différent est possible ! Les travailleurs unis trouveront des réponses pour un avenir sans capitalisme. Pour un monde libéré de l’exploitation et de l’oppression. Une participante de Opel (Allemagne) exprimait ainsi son enthousiasme à la fin : « Portons la flamme de la solidarité dans nos équipes dans le monde entier. »
Extrait de la Résolution sur l’environnement du CITA : « Aujourd’hui, le transport joue un rôle essentiel et il doit être en harmonie avec l’environnement. La production de véhicules avec des moteurs à combustion doit s’arrêter et seuls des véhicules à émission zéro doivent être produits. …Il faut penser une société dans laquelle les moyens de transport public seront considérablement renforcés.
Toutes les mesures proposées ici, doivent être financés par les bénéfices faits par les entreprises ces dernières décennies. Tous les postes de travail doivent être maintenus … et la production doit … apporter des solutions positives pour les besoins de la population au lieu de servir aux profits et pour l’accumulation du capital dans les mains de quelques uns. »
