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Massacre d’Ankara : le soutien impérialiste au régime turc plonge la région dans l’horreur

Le terrible massacre de plus d’une centaine de progressistes à Ankara lors d’un attentat ce samedi 10 octobre a mis en lumière la tolérance de l’Etat turc pour ceux qui s’en prennent aux Kurdes et aux mouvements de gauche, à moins qu’il n’en soit lui-même directement l’auteur. Alors qu’il réprime avec obsession le mouvement national kurde et les organisations révolutionnaires, il tolère l’activité ouverte des partisans de l’Etat islamique sur son sol, ce qui amène logiquement à ce qu’ils puissent perpétrer ce genre d’actes, comme à Suruç le 20 juillet dernier. De toute façon, les plus hauts responsables de l’Etat turc ont déclaré qu’ils s’opposeraient à la création d’un Etat kurde « à n’importe quel prix » : c’est une des raisons pour lesquelles ils soutiennent l’EI.

L’OCML VP s’associe aux manifestations de protestation et de dénonciation qui ont eu lieu et auront lieu dans toute la France. Les attentats ont visé principalement le Parti démocratique des peuples (HDP), qui est aujourd’hui le principal regroupement des forces démocratiques, progressistes et révolutionnaires de Turquie, sous direction du Parti des travailleurs du Kurdistan. Le renforcement du HDP ces dernières années est le signe d’une unité croissante du peuple kurde derrière la revendication d’auto-détermination. Le gouvernement turc du président Erdogan espère que la terreur brisera ce mouvement de masse, c’est pour cela qu’il tolère voir encourage cette violence.

Derrière sa façade démocratique, la « République de Turquie » est un Etat avec une longue tradition de massacres et de tortures, commis par son armée, sa police, ses services secrets ou des bandes fascistes agissants avec sa complicité. Il encourage les progroms contre les populations kurdes dans les villes de l’ouest. Qualifier cet Etat de « fasciste », comme les font les révolutionnaires de Turquie, n’est pas une exagération dans cette situation. L’Etat turc est pourri jusqu’à la moelle, et ce n’est sûrement pas d’une manière pacifique, par des élections dans le cadre du système, que cet édifice d’oppression tombera.

La Turquie est membre de l’OTAN, mais soutient l’EI que l’OTAN veut détruire. C’est un des signes que « Grand Moyen-Orient », comme l’avaient dénommé les stratèges américains, qui va du Maghreb au Pakistan en passant par la Turquie, est devenu un piège inextricable pour les impérialistes. En envahissant l’Irak et l’Afghanistan, en soutenant à la fois les régimes dictatoriaux et leur opposition armée en fonction de leurs intérêts, les impérialistes ont joué avec le feu, et ils sont aujourd’hui incapables de l’éteindre. Le gouvernement afghan à leur botte ne pourrait se maintenir sans le soutien intensif des bombardiers américains face aux Talibans. En Syrie, les groupes armées veulent bien de leurs armes, mais personne n’est prêt à se battre sous leur commandement direct contre Assad ou l’EI. Le pseudo-gouvernement syrien d’opposition, le CNS, qu’ils financent, est une coquille vide. Les impérialistes occidentaux ont les moyens de raser entièrement tous les pays de la région, mais sont incapables d’assurer leur domination politique durablement.

Le peuple Palestinien, lui, ne cesse de provoque notre admiration pour sa volonté inexpugnable de conquérir ses droits nationaux, malgré la puissance militaire et policière sioniste, malgré le soutien sans faille des USA et de la France à l’Etat d’Israël, malgré la trahison des dirigeants palestiniens et le cynisme des régimes arabes. La voie de l’Intifada, la voie de la résistance populaire armée, est effectivement le seul chemin de la libération. Là encore, les milliards de dollars d’aide impérialiste versé à Israël ne suffisent pas à briser un peuple.

La guerre en Syrie sert d’arrière plan à une aggravation de la rivalité entre les puissances à un niveau jamais vue depuis un quart de siècle. L’intervention militaire massive de la Russie en soutien au régime d’Assad révèle son ambition de pouvoir rivaliser avec les USA comme au temps de l’URSS, à en revenir à un monde dominé par deux superpuissances qui se battent pour la domination sur les peuples. Au passage, cela doit finir de discréditer le régime syrien, dont on voit bien qu’il n’a rien d’anti-impérialiste puisqu’il a lui-même appelé l’intervention russe au secours, ce qui ne peut qu’aggraver le chaos qui règne et encourager une ingérence française ou américaine accrue

Tout cela nous montre que le système impérialiste, déjà pris dans des contradictions insolubles, face à la résistance irréductible des peuples, n’a plus besoin que d’une chose pour être abattu : c’est l’organisation et l’armement des peuples, avec un programme démocratique, anti-impérialiste, révolutionnaire, donc avec des partis communistes. Mais cela, ça n’arrivera pas tout seul, il faut le construire. En Turquie, en Syrie, en Afghanistan, les interventions directes des impérialistes, leur soutien aux régimes meurtriers comme celui d’Erdogan ou à l’Etat colonial et illégitime d’Israël, sont responsables des horreurs qui se produisent chaque jour sous nos yeux. C’est pour cela que nous devons à la fois soutenir les progressistes et révolutionnaires de Turquie, du Kurdistan, des pays arabes mais aussi combattre ici ceux qui soutiennent là-bas les oppresseurs.

Soutien aux progressistes de Turquie !
Vive la lutte du peuple Palestinien !
Auto-détermination du peuple kurde !
A bas les impérialismes !
Unis, nous vaincrons !

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