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A Toulouse, une projection-débat réussie sur Mai-Juin 68 !

Après Marseille et Aubervilliers, c’est finalement plus d’une quarantaine de personnes qui se sont réunies à Toulouse autour d’une projection-débat sur Mai-Juin 68.
Nous reproduisons ci-dessous la retranscription de l’introduction et la conclusion de cette soirée.


Pourquoi cette soirée ?

Pour deux raisons principalement : casser les idées reçues sur Mai-Juin 68 et développer un peu les leçons que nous, maoïstes, on tire de cet épisode.
Les leçons qu’on en tire, nous à l’OCML VP, on pourra en discuter après le visionnage des films, dans le débat.

Bon déjà, prenons quelques idées reçues sur Mai-Juin 68 :

- Mai-Juin 68, un mouvement étudiant ? Si la séquence 68 a bien débuté en Mars avec une révolte étudiante, le mouvement ouvrier n’était pas en reste. C’est pour ça qu’on trouve plus juste de parler de Mai-Juin 68. Car c’est en Juin 68 que le mouvement ouvrier va montrer sa réelle force, même après les accords de Grenelle. Et c’est en Juin 68 que la classe ouvrière connaîtra ses plus grands affrontements avec la police, qui ferons plusieurs morts dont le jeune maoïste Gilles Tautin et deux ouvriers à Peugeot Sochaux. C’est aussi en juin que se développe partout en France les occupations d’usine, de mairie, de préfecture...
A VP, on aime dire que ce fut le premier mouvement de masse, dans la France contemporaine, de contestation non seulement du Capitalisme dans tous ses aspects, mais aussi du réformisme, c’est à dire de ceux qui, à la direction du PCF ou de la CGT, prétendaient représenter la classe ouvrière mais en réalité la maintenaient enchaînée à l’impérialisme.

- Un coup de tonnerre dans un ciel serein ? Faux également. Les années 60 foisonnent de luttes ouvrières, avec beaucoup de grèves et même les premières occupations d’usine avec son lot de répression policière et d’autodéfense ouvrière. C’est l’époque d’une restructuration capitaliste en profondeur, qui amène l’accélération des cadences mais aussi la montée du chômage : du printemps 67 au printemps 68, le chômage double, ce qui n’est pas rien !

- Un mouvement français, voir parisien ? Rien de plus faux, l’époque connaît une ébullition à l’échelle mondiale : la Révolution Culturelle en Chine en 66 bouscule le mouvement communiste à l’échelle mondiale et permet de poser les premières critiques du révisionnisme soviétique. Mais c’est aussi Mé 67 en Guadeloupe, la Guerre des 6 jours en Palestine, le printemps de Prague, le mouvement révolutionnaire noir aux USA, le mouvement étudiant au Mexique en automne 68... Bref c’est une époque qui connait une forte agitation aux 4 coins du monde ! En France, la jeunesse se mobilise autour de la lutte du peuple algérien puis du peuple vietnamien, où le slogan « Paix au Vietnam » du PCF est peu à peu contesté par « FLN vaincra ! » des Comité Vietnam.

Introduction des films :

En parlant de ces comités Vietnam, qui se multiplient partout en France, c’est le facteur de politisation de la camarade qui est interviewée dans le premier film que l’on vous propose.
Ce film a été tourné très récemment. Il interroge une camarade qui est l’une des fondatrices de l’OCML-VP en 1979, dans un processus entamé en 1976.
Ce film permet, à travers son expérience, de remettre en contexte ces années là et l’engagement de la jeunesse dans la lutte mais aussi de son rapprochement avec la classe ouvrière.

Le deuxième film, c’est « La reprise du travail aux usines Wonder » qui a été filmé le 13 juin devant les portes de l’usine à Saint Ouen. Il montre le refus d’une ouvrière de reprendre le travail et sa discussion avec la bureaucratie syndicale de la CGT. Ce film montre bien qu’il y a eu un avant et un après Mai 68, les graines de la révolte sont plantées !

Enfin, le troisième film, c’est issu d’un film de VP fait à l’occasion des 50 ans de Mai 68. Il a été fait à partir d’images d’archives des résistances à l’usine Peugeot Sochaux.
Les images montrent la puissance des occupations ouvrières et de la répression policière et militaire qui s’abat sur les usines. Le 11 juin, deux semaines après les prétendus "accords de Grenelle" négociés par la CGT en cabinet secret, la grève est toujours forte à Peugeot Sochaux. Et les patrons obtiennent l’intervention des CRS qui fera deux morts.


La soirée s’est ensuite poursuivie par un débat qui a été conclu autour de ces axes :

- Pour VP, Mai-Juin 68 est fondateur mais ce n’est pas un mythe.
Mai-Juin 68 n’a pas été qu’un mouvement étudiant ou qu’un mouvement ouvrier : ça été la mobilisation large de tout le peuple autour de la classe ouvrière, mettant au cœur la centralité ouvrière. Cette rencontre entre les intellectuels et le monde ouvrier est important, les mouvements d’établissements qui ont été mené ont permis de rendre ce lien vivant jusqu’à aujourd’hui.
Notre organisation vient de cette histoire et de ce bilan. Comme l’a dit notre camarade dans la première vidéo, à la fin des années 70, nos camarades se regroupent en cercle politique car le mouvement de masse n’est pas suffisant. Il y a une prise de conscience que la grève générale, même aussi puissante que celle de 68, reste un rêve général si il n’y pas de Parti qui pose la question du pouvoir en opposition aux bourgeois mais aussi aux réformistes.
Et pour cela, il faut nous organiser, nous former et dégager les perspectives de cette prise de pouvoir. C’est ce qui a manqué en 68, c’est ce qui manque encore aujourdhui. C’est ce à quoi contribue VP en faisant vivre une orientation révolutionnaire, pas de manière nostalgique mais vivante : au cœur des quartiers et des entreprises, au cœur de la lutte des classes.


Et la soirée s’est terminée autour d’un buffet préparé par notre camarade L. Merci à lui ! Et comme disaient les ouvriers et étudiants en 68, "Ce n’est qu’un début, continuons le combat"...

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