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Pour ne pas payer leur crise, Organisons-nous pour les virer !

Partisan N°227 - Avril 2009

Guadeloupe : un encouragement, des leçons pour l’avenir

Du courage pour l’avenir, voilà ce que nous apporte la lutte des travailleurs de Guadeloupe et des Antilles, que nous saluons. Mais ils nous apportent bien plus que cela : Trois enseignements :
Travailleurs ouvriers, nous devons poser nos revendications en fonction de nos besoins - comme les 200 € - et pas de ce qui est acceptable, réaliste, pour nos exploiteurs.
Travailleurs, ouvriers, c’est aussi notre dignité d’hommes et de femmes que nous défendons. Refus d’un système exploiteur et colonial aux Antilles, refus partout d’être traités comme des marchandises, des objets, que l’on jette quand on est inutile ou trop vieux. Refus aussi des « aides », des miettes, alors que par ailleurs nos droits collectifs volent en éclat, les bourgeois en veulent toujours plus.
Travailleurs, ouvriers, notre force est dans notre organisation solidaire. Nos camarades antillais ont gagné sur leurs revendications, car ils n’en sont pas restés à des grèves d’avertissement, et ont mis leur confiance dans les plus déterminés d’entre eux et non dans des directions syndicales « responsables » et « réalistes ».

L’Etat : sauver le capital en sacrifiant les ouvriers, les travailleurs !

Pour eux : prêts, subventions aux banques et aux entreprises. Les milliards valsent ! L’Etat s’endette pour les financer. Qui va payer ? Les capitalistes ? Non ! Ils vont continuer les « réformes » contre nous.
Pour nous : coupe dans les budgets de santé, de l’école et de l’université, prise en charge des jeunes enfants réduite, division par deux le budget du planning familial, suppressions d’emplois publics et des services qu’ils assuraient. Et comme toutes ces aides aux capitalistes n’arrêtent pas la dégringolade, c’est encore plus de licenciements, de chômage technique, d’intensification du travail, de blocage des salaires et de blocage des régularisations des ouvriers sans papiers.
Après la grande mobilisation du 29 janvier, Sarkozy a proposé une rencontre aux directions syndicales et quelques concessions : allègements d’impôts pour les plus faibles impositions, prime aux familles qui touchent celle de rentrée, indemnisation à 75 % du chômage technique. Il tient à leur donner du grain à moudre, pour qu’elles canalisent notre rage dans des mobilisations sans lendemain.
Peut-on attendre autre chose de gouvernements bourgeois qui ne seront jamais, qu’ils soient UMP ou PS, que les gérants des intérêts des capitalistes ? Non ! Avec eux la crise n’est pas finie pour nous !

L’opposition à la bourgeoisie : c’est nous les travailleurs !

Les confédérations syndicales ? FO, CFDT ? Belle lurette que l’on ne compte plus sur eux. La CGT ? Sa direction parle de réalisme, de dialogue social, de « syndicalisme rassemblé », plus de lutte de classe. Elle vante les mérites de la sécurité sociale professionnelle qui organisera la flexibilité totale du travail, et facilitera les licenciements. Pour la régularisation des sans-papiers, elle accepte les critères du ministre Hortefeux.
29 janvier, 19 mars, 1er Mai ! François Chèrèque a dit tout haut, ce que pensent les autres directions confédérales : « Les journées d’action sont faites pour canaliser le mécontentement », bref pour éviter les débordements, pas pour organiser notre lutte. Contrairement au LKP, elles n’aiment pas battre le fer quand il est chaud. Alors, sont-elles des amis qui se trompent ou, comme nous le pensons à VP, des ennemis qui se cachent ?
La vraie opposition à la bourgeoisie, c’est nous qui faisons grève, occupons nos usines, séquestrons les patrons, contre les licenciements ou pour défendre de nos salaires et nos droits. Travailleurs de l’automobile à Lear à Lagny, àMagnetto à Aulnay, à Plastic Omnium dans le 76, à Faurécia, de la chimie (GSK), de l’électronique (Sony), et ouvriers sans papiers pour notre régularisation, étudiants et enseignants mobilisés contres les réformes de l’universit’.

Nous ne voulons pas payer la crise ! Alors ?

La sortie de crise avec la bourgeoisie ? Ce sera : écrasement des travailleurs du monde, exploitation renforcée, concentration accrue du capital avec fermetures d’usines et restructurations, pillage des pays du tiers monde, guerres de rapine impérialiste dont font les frais les peuples d’Afrique, du Moyen Orient et d’Asie. L’économie capitaliste ne peut se rétablir qu’au détriment de nos conditions de vie qui seront pires demain : plus de précarité, de répression, des droits plus limités. Un monde encore plus barbare !
Sauf si nous leur faisons payer leur crise. Mais pour cela résister ne suffit pas ! Tant que les patrons auront les pouvoirs économique et politique, nous serons à leur merci, malgré nos luttes répétées. Leur faire payer la crise : c’est abattre ces pouvoirs, les exproprier par la révolution. Pour leur faire payer la crise, les ouvriers prendront en main collectivement les moyens de production et d’échange, pour établir des rapports entre les hommes et les femmes, fondés sur la solidarité, non sur la concurrence. Nous imposerons une autre façon de produire : où tout le monde travaillera moins et autrement ! Le socialisme.
Leur faire payer la crise ! Oui, mais il ne suffit pas d’être anti-capitaliste et dénoncer les patrons, il faut nous organiser pour les renverser, eux et leur Etat, par la révolution, et pour cela construire un Parti communiste et internationaliste.

Aujourd’hui, agir pour diriger nos luttes selon nos intérêts de classe.

1 - D’abord, lutter ! C’est possible, malgré la pression du chômage. Mais, le black-out des médias et des confédérations isolent nos luttes. Informer, unir, développer la solidarité ouvrière dans les luttes, c’est le rôle des syndicats. Pour qu’ils le jouent vraiment, il faut nous les réapproprier. Il faut en combattre les directions embourgeoisées, pour en faire nos outils dans la défense de nos besoins.
Le blog ouvalacgt, des militants de VP, apporte sa pierre à ce combat ! Lisez-le, informez-le de vos luttes et de vos points de vue !

2 - Ensuite, pour être plus forts : construire la confiance entre nous, en combattant les idées de la bourgeoisie dans notre classe : l’individualisme, le chauvinisme. Pour être plus forts, débattre des perspectives, tracer la voie de notre libération et pour cela construire une organisation révolutionnaire, puis un parti communiste.
Débattre, organiser : VP le fait dans son journal Partisan, dans des stages de formations, dans ses cercles ouvriers de discussion et d’intervention.

3 - Et, construire la solidarité internationale entre tous les exploités, nos frères de combat ! Pour cela, Voie Prolétarienne participera au Conseil international des travailleurs de l"automobile (CITA) qui se teindra en octobre 2009, et soutient ceux qui luttent contre l"impérialisme et l’exploitation : par exemple les femmes de RAWA opposées à l’occupation étrangère (donc française) de l’Afghanistan, ou le peuple palestinien contre le sionisme.
Les ouvriers du monde organisés et unis dans la solidarité de classe internationale, voilà la force qui fera reculer et vaincra tous les exploiteurs.

Le 19 mars 2009

Le CITA : c’est quoi ?

Le Conseil international des travailleurs de l’Automobile (CITA) se tient tous les deux ans. En 2007, il y avait 600 participants, venant de 44 pays. Du 15 au 18 octobre 2009, le 6e CITA se réunira à Hanovre, en Allemagne. C’est un forum indépendant et auto-organisé où les ouvriers et employés de l’automobile et des sous-traitants , militants syndicaux ou politiques, ou simplement intéressés, échangent leur expériences de lutte et leurs réflexions.
Pour contacter le comité de Préparation et participer à cette rencontre : écrire au blog ouvalacgt.over-blog.com

Télécharger sous forme de tract 19/03/09
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