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Des enfants ? Mais dans quelles conditions et pour quel monde à venir ?

Bulletin Partisan N°41 - Février 2024

Dans la série préparation à la guerre, Macron nous chante le « réarmement démographique » ! Faites des mômes, on va avoir besoin de bons petits soldats dans la guerre économique et peut-être dans les guerres militaires à venir. « Travail, famille, patrie », on est en plein dedans, le retour de l’ordre moral de Pétain et de la réaction.

Oh, certes, on va inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution pour le garantir, ça c’est l’écran de fumée. Mais on réduit le congé parental pour accélérer le retour au travail des parents, mais il y a toujours les temps partiels et les salaires de merde qui vont avec, les horaires atypique et, le travail posté qui empêchent carrément de bien s’occuper des enfants, le désastre de la petite-enfance avec le manque de crèches et de moyens de garde, la précarité et les salaires qui empêchent d’avoir les enfants « qu’on voudrait », les familles monoparentales – 80% de femmes, qui doivent jongler avec les horaires et les budgets. « Un enfant, si je peux ! », c’est malheureusement la réalité des femmes prolétaires dans la société capitaliste…
Sans même parler de la difficulté croissante à avoir des enfants avec la chute de la fertilité liée aux polluants chimiques (merci l’agro-industrie et la chimie toxiques !), ou au partage des tâches avec les pères encore parfaitement inégal, le patriarcat a encore de beaux jours devant lui…

Face à Macron, on voit ressortir le vieux mot d’ordre du Planning Familial des années 1980, « Un enfant si je veux, quand je veux ! ». Avec les mêmes limites qu’il y a quarante ans : en vrai, le choix individuel n’est possible que pour celles qui ont les moyens de leurs choix, les bourgeoises et petites-bourgeoises supérieures dont les revenus permettent d’assurer l’élevage et l’éducation des enfants dans de bonnes conditions, avec des perspectives d’un avenir aussi réussi que le leur.
Mais pour les femmes grévistes de Verbaudet ou de Ibis Batignoles, pour la famille Traoré à Beaumont sur Oise ou la mère de Nahel à Nanterre, pour toutes les mères célibataires des campagnes et des cités, c’est un doux rêve impossible.
La société capitaliste, ses contraintes, ses règles du jeu économiques et sociales, empêchent toute famille épanouie, empêchent le choix véritable d’avoir – ou ne pas avoir – d’enfants. Sans même parler des sombres nuages qui se répandent, du changement climatique, de la guerre et de la misère sociale. Quoi d’étonnant si de plus en plus de jeunes femmes ne veulent même plus avoir d’enfants… Quel avenir auront-ils ? Mais là encore, c’est un choix contraint, quelque part…

Garantir le libre choix de la maternité, c’est donner les moyens à toutes les femmes de choisir. Les moyens économiques (emploi, salaires, conditions de travail), l’information médicale sur la contraception, l’avortement, la PMA, la recherche sur la stérilité et la contraception masculine, la prise en charge des enfants dans des équipements collectifs adaptés, la lutte radicale contre le sexisme et le patriarcat, offrir un véritable avenir à la jeunesse sans guerre ni misère etc.
C’est un bouleversement révolutionnaire des règles de la société, contre le capitalisme patriarcal ! C’est le combat des femmes révolutionnaires, c’est ce combat que les hommes révolutionnaires partagent !

[Merci à "Reporterre" pour l’illustration...]

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