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Gagner sur les salaires, abolir le salariat

Pour le Parti N°6NS - Juillet 1978

Temps de crise, temps de Barre. Temps de salaires bloqués, de revenus qui diminuent. Attaques de plein fouet contre la classe ouvrière. Quand Barre parle « d’ouverture sociale », c’est pour donner une rallonge de 70 centimes par jour au SMIC ! Quand Barre parle de « sortir du tunnel » (de la crise), c’est pour « libérer » les prix industriels, augmenter les tarifs publics. Quand Barre et Ceyrac parlent de « concertation », Séguy et Maire accourent à Matignon, et les CRS à Flins et à Cléon.

Ainsi va le pouvoir bourgeois. Chaque nouvelle mesure pour relancer l’économie écrase un peu plus les travailleurs. Cela durera ce que le capitalisme durera. Et chaque fois on retrouve cette lutte qui est au cœur même de l’exploitation : le partage entre salaires et profits. Relancer le taux de profit, sortir de la crise, tout cela ne peut signifier pour la classe ouvrière qu’accroissement de l’exploitation, dégradation du salaire réel.

La lutte salariale est aujourd’hui un enjeu décisif face à l’offensive de la bourgeoisie. Baisser les bras serait laisser s’amplifier une paupérisation massive et constituerait une défaite politique majeure pour le prolétariat.

"Si la classe ouvrière lâchait pied dans son conflit quotidien avec le capital, elle se priverait certainement elle-même de la possibilité d’entreprendre tel ou tel mouvement de plus grande envergure".

Marx - Salaire, prix et profit.

Les ouvriers de Renault à Cléon et à Flins qui luttent pour un salaire mini de 3000F et une augmentation uniforme de 300F, les ouvriers immigrés de la CIB qui exigent 500F de plus par mois, ceux de Lacq Service qui arrachent 40h sans perte de salaire, tous ceux-là refusent la « fatalité » de l’austérité. Assez, disent-ils. Trop, c’est trop ! Voilà la situation présente.

Comme le montrent ces exemples, la satisfaction de la moindre revendication, la seule préservation des acquis salariaux, passent par une mobilisation, par une lutte offensive contre le pouvoir patronal : face au mur de la « crise », c’est la lutte ou l’appauvrissement accru. Et quoi que nous serinent les porte-parole intéressés de la bourgeoisie, la lutte pour le salaire n’est pas par nature vouée à l’échec. Elle n’est pas un éternel recommencement. L’acquis d’hier peut très bien ne pas se défaire. Tout n’est pas à recommencer chaque fois.

C’est vrai que depuis plusieurs années les acquis durables sont rares. Que beaucoup d’augmentations, de réajustements, ne sont souvent que des rattrapages, que la hausse des prix vient souvent annuler l’acquis de la lutte. Mais les raisons profondes des difficultés de la lutte de classe sont avant tout dues à la direction réformiste du mouvement ouvrier, qui limite la lutte revendicative, qui cantonne le mouvement ouvrier dans le cadre étroit de la lutte pour les réformes, qui le détourne de toute perspective révolutionnaire.

Car l’essentiel aujourd’hui est bien de tenir compte jusqu’au bout de la situation de crise du capitalisme. Moins que jamais, une troisième voie, entre survie du capital au prix d’un écrasement politique et matériel du prolétariat, ou renversement du capital n’est possible. C’est-à-dire que le but à poursuivre maintenant, pour consolider toute victoire sur les exploiteurs, c’est d’avancer vers la victoire finale, vers la fin de l’exploitation. L’objectif immédiat face à un capitalisme en crise, c’est l’abolition du salariat.

Ainsi, dans cette lutte, une fois encore, les ouvriers révolutionnaires trouvent en face d’eux un ennemi à double face : la bourgeoisie au pouvoir et les réformistes du mouvement ouvrier. Fidèles à leur ligne de conciliation de classes, de respect des règles du capitalisme, ces derniers cherchent à enfermer la lutte salariale dans l’impasse d’une lutte contre les inégalités pour un salaire plus « juste ». Respectueux de la bonne marche du profit, ils ne demandent qu’un peu plus de justice.

1. POUR GAGNER SUR LES SALAIRES, IL FAUT GAGNER SUR LES PROFITS

Il faut d’abord en finir avec les porte-parole de la bourgeoisie, type Barre ou Rocard, pour qui prix et salaires sont automatiquement liés : l’augmentation des salaires entraînerait une hausse du coût de la vie qui annule l’amélioration du pouvoir d’achat des ouvriers. Inutile de préciser tout ce que cette « démonstration » contient d’intéressé : cela veut dire en clair « Ne luttez pas ».

Déjà Marx en son temps avait dû lutter contre les positions petites bourgeoises de Proudhon qui demandait à la « société » d’interdire les grèves et les syndicats (!) et contre ces mêmes positions au sein de la 1ère Internationale. Marx écrivit alors une brochure : « Salaires, Prix, Profits » dans laquelle il réfute entièrement les deux arguments chocs des bourgeois selon lesquels les augmentations de salaire ne permettent pas d’améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière, et les efforts des ouvriers pour améliorer leurs salaires ont automatiquement un effet nuisible sur les autres branches de l’industrie.

A ces positions pessimistes, fatalistes (« La loi d’airain des salaires ») et fausses, Marx répond qu’on oublie tout simplement... le PROFIT. C’est à dire, le capital qui commande le rapport entre salaires et prix. L’augmentation des salaires, affirme-t-il, au lieu de se répercuter sur les prix en annulant tout effet positif sur le pouvoir d’achat des salaires, PEUT et DOIT affecter les PROFITS. Voilà qui trace d’emblée l’AXE et l’AMPLEUR de la lutte salariale. Pour que l’augmentation des salaires soit réelle, c’est sur le profit capitaliste qu’elle doit être prise. Elle ne peut donc qu’être ARRACHEE et non octroyée gracieusement par le patronat. Le niveau de l’augmentation à obtenir est fonction des besoins ouvriers et du rapport de forces qu’ils pourront établir pour l’arracher ; et non pas fonction de sa comptabilité avec le bon fonctionnement de l’économie capitaliste, c’est-à-dire avec un bon profit. C’est le salaire ou le profit. Nous sommes déjà loin de la tactique du PCF, CGT et autres dont l’argumentation essentielle est de montrer le caractère raisonnable des augmentations. Ils s’évertuent à fixer le montant de la revendication salariale en montrant qu’elle est non seulement parfaitement compatible avec un bon fonctionnement de l’économie, mais aussi qu’elle va permettre de « relancer les affaires » c’est-à-dire le profit).

Sans reprendre ici toute la démonstration de Marx, rappelons simplement qu’une hausse générale des salaires, après une perturbation momentanée dans les prix du marché (qui permet du reste un transfert ultérieur de capital entres branches), n’amènera qu’une baisse générale du taux moyen de profit ; sans aucun changement durable dans le prix des marchandises. La hausse des salaires aura donc pour conséquence d’augmenter la production de biens de consommation utilisés par les travailleurs, au détriment de la production d’articles de luxe.

Marx montre par-là que la revendication par les ouvriers d’un niveau de vie meilleur a un sens utile pour l’humanité, qui, plus que jamais, sous le capitalisme, par le jeu spontané de ce système, souffre du paupérisme, du chômage, de la faim. Ceci reste vrai pour l’essentiel et a été confirmé par l’histoire du développement des forces productives. Et cet infléchissement forcé du cours naturel du capital confirme bien que la lutte de classes est « le moteur même de l’histoire », y compris de l’histoire même du capital.

Mais il montre aussi que la lutte pour les salaires, même menée contre le profit, même gagnante, n’est pas en elle-même révolutionnaire. Car cet infléchissement du cours du capital, produit par la lutte salariale, agit aussi bien sur la répartition des produits que sur le contenu de la production. Il pousse le système à évoluer, à s’adapter. Tant qu’on en reste au niveau réformiste d’avoir sa part, le rôle de la revendication de salaire apparaît, dans les faits, comme celui d’un aiguillon dynamique, d’un poids compensant l’inertie du capitalisme. En un sens, les revendications de salaire ne font souvent qu’anticiper sur l’évolution du capitalisme. Ainsi l’augmentation du SMIC de 35 % en 1968 et des salaires a finalement eu un effet bénéfique pour le capital : en 1968 et 69, le niveau des profits a battu tous les records.

2. L’IMPASSE REFORMISTE DU POUVOIR D’ACHAT

Les réformistes enferment la lutte salariale dans la défense du pouvoir d’achat. C’est-à-dire dans cette course entre prix et salaires dans laquelle la classe ouvrière est toujours perdante. Cela donne une ligne revendicative qui s’articule d’une part sur un salaire « minimum » indexé, supposé correspondre à la satisfaction des besoins « vitaux ». D’où leur défense forcenée du SMIC. D’autre part, sur le maintien du pouvoir d’achat pour tous. Cela prend la forme ouverte des augmentations en pourcentage. Mais, largement déconsidérée dans les rangs ouvriers, cette revendication prend des formes plus « subtiles » à la CGT comme à la CFDT : distinction faite (FGM - CFDT) entre salaire de progrès (qui augmente uniformément) et salaire de fonction (qui augmente en pourcentage) ; revendication d’une augmentation uniforme minimum annuelle ; rattrapage des plus bas salaires accolé à la grille unique, etc. Ce qui est commun à toutes ces formes, c’est de faire dépendre le niveau du salaire de contraintes extérieures à la lutte de classes : les prix, l’organisation capitaliste du travail, etc. C’est enfermer la revendication ouvrière dans la logique du capital, c’est maintenir le prolétariat dans la dépendance des règles du « jeu » bourgeois.

2.1. Les bas salaires ouvriers, éternels perdants du pouvoir d’achat

L’importance énorme des bas salaires, l’appauvrissement massif des ouvriers du fait de la crise, suffiraient à eux seuls à réfuter cette revendication du maintien ou de la progression du pouvoir d’achat (mesuré en comparant salaires et prix). Car on ne peut parler de ce qui n’existe pas ! Cette idée de pouvoir d’achat implique, en effet, la capacité à choisir son mode de vie, une « liberté » dans la détermination des moyens de répondre à des besoins propres. Or, huit millions de travailleurs n’ont pas cette capacité, cette « liberté ». Maintenir le pouvoir d’achat des salariés gagnant moins de 2700F par mois, signifierait les maintenir dans une situation réelle de pauvreté. Ce serait reconnaître l’abaissement forcené du prix de la force de travail vers un minimum « biologique ». Pour tous ces travailleurs, il n’y a pas aujourd’hui de véritable POUVOIR d’achat, mais des OBLIGATIONS d’achat pour répondre aux besoins minima (subsister) et faire face aux besoins liés à l’acquisition du salaire (pouvoir travailler) : transports, vêtements, garde des enfants, etc.

Il en est de même face à l’abaissement général du salaire réel. Car il ne se heurte pas à un seuil qui serait le « besoin minimum » vital, commun à tous et fixe dans le temps. Quand les revenus baissent, on rogne sur quoi on peut rogner. Pour les foyers ouvriers, les dépenses réellement incompressibles sont celles dont le non-paiement entraine sanctions pénales ou fiscales. Ainsi le paiement des impôts, du loyer, du gaz, de l’électricité, des transports, des traites ne peut, en raison de la nature même de ces charges, être différé ou réduit. On paye ou c’est l’expulsion, la saisie, etc. Si le loyer augmente, le travailleur ne peut pas téléphoner à l’office d’HLM pour lui proposer de reprendre un m2 de logement afin de ne pas subir la hausse ! De même si le prix de la carte orange augmente, le travailleur ne pourra pas descendre deux stations plus tôt pour ne pas payer une carte bizone ! Les dépenses de nourriture, d’habillement, de loisirs sont en fait un solde : ce qui reste quand on a payé. Toute augmentation de prix sans contrepartie immédiate viendra diminuer ce solde. Une augmentation de loyer, de gaz, de transport comme celle que nous venons de subir impose une restriction sur l’alimentation, les loisirs, la santé, etc.

Ce qui veut dire que, face à l’agression que subit le niveau de vie ouvrier, tous ceux qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts, et c’est la majorité, n’ont aucun pouvoir d’acheter, ce qu’eux-mêmes considèrent comme des besoins minimaux. Pour tous ces travailleurs, la lutte à mener n’est donc pas de maintenir un pouvoir d’achat, mais d’obtenir des ressources nécessaires à un budget familial, aux dépenses nécessaires (et non pas vitales), pour vivre ce qu’eux considèrent comme une vie normale.

C’est à la classe ouvrière à imposer au capital, ce qu’elle considère comme le prix de sa force de travail. Il ne s’agit pas de revendiquer le maintien d’un prix que le capital fixe toujours au plus bas (au niveau de la subsistance et de la capacité à produire), comme le limitent les réformistes. Toute revendication salariale doit donc partir d’un salaire minimum en montant (aujourd’hui 2700F par mois, base 40h), ce montant étant réévalué par les travailleurs en fonction non seulement de l’évolution des prix, mais de ce que eux-mêmes considèrent comme dépenses nécessaires à satisfaire pour vivre normalement. Donc pas de mécanisme d’indexation sur quelque indice que ce soit, mais élaboration indépendante d’un budget-type, ou de toute autre forme de prise en compte de la possibilité réelle de vivre.

2.2. Cadres et hauts salaires, chouchous des réformistes

A l’inverse, la revendication du maintien indifférencié du pouvoir d’achat pour tous, reconnaît pleinement la division capitaliste du travail. Le salaire capitaliste, prix de la force de travail, fige une hiérarchie des « besoins », et une hiérarchie des « compétences ». Les réformistes entérinent complètement cette double hiérarchie et considèrent qu’à « compétence » supérieure correspondent des « besoins » plus élevés. Il est donc normal pour eux que le maintien du pouvoir d’achat s’applique à tous.

Leur premier argument est que « le prix du beefsteak est le même pour tous ». C’est-à-dire que la hausse du coût de la vie est ressentie de la même façon par l’ouvrier et le cadre supérieur. Chacun aurait le droit de défendre le prix de SA force de travail. Ainsi est soudée l’unité des ouvriers et des cadres !
Cet argument est faux parce que la consommation des uns et des autres n’est pas identique. Et la différence n’est pas seulement en quantité, elle est dans la nature même de la consommation.

Ainsi, selon les réformistes, un cadre aurait besoin pour reconstituer sa force de travail de trois fois plus de dépenses qu’un ouvrier pour ses loisirs, et de trois fois plus de transports et de téléphone ! Eh bien oui ! La CGT - UGICT ne revendiquait-elle pas la résidence secondaire comme un besoin pour chaque cadre afin qu’il reconstitue tranquillement sa force d’encadrement [1] !

Les révisionnistes prétendent en même temps que le développement même des forces productives a socialisé les conditions de reproduction de la force de travail. En gros, tous les « salariés » auraient des besoins comparables. Exemple type : « tout le monde a sa voiture - tout le monde a besoin d’une voiture ». D’abord, posséder une voiture, parce que le type d’urbanisation, le gigantisme des villes et l’insuffisance des transports en commun font qu’on doit utiliser une voiture pour aller travailler, ne constitue pas en soi une amélioration du pouvoir d’achat. C’est un « besoin » né directement du mode de développement capitaliste. Ensuite, chaque catégorie sociale ne consomme pas le même type de voiture. Déjà en 1970, le prix moyen d’une voiture neuve pour les ouvriers était de 9474F, et pour les cadres supérieurs de 12019F. De plus, 60 % des ouvriers achetaient leur voiture d’occasion, et seulement 35% des cadres.

Mais surtout c’est la production capitaliste elle-même qui transforme besoins et consommation. Et, ce faisant, elle reproduit et amplifie les inégalités sociales, la différenciation entre couches et classes. Reprenons l’exemple de la résidence secondaire chère à la CGT. La production capitaliste engendre des nuisances par centaines : bruits, pollution, fatigue, etc. Qui en sont les premières victimes ? Les ouvriers. Et pourtant, éliminer certaines de ces nuisances est devenu une marchandise de luxe. D’où de nouvelles inégalités : d’un côté, ceux qui auront droit à l’air pur deux jours par semaine en achetant une résidence secondaire, droit au calme et aux arbres en achetant un appartement de standing dans un beau quartier, etc., de l’autre, les ouvriers qui continuent de subir pollution, nuisance, etc. Ce « droit » au calme, à l’air pur, signifie la disparition de l’air pur et du calme comme biens naturels (et donc comme « besoins » naturels), leur passage à l’état de marchandise. Ainsi, une partie importante du pouvoir d’achat des classes dominantes sera consacrée à éliminer les nuisances causées par le développement capitaliste dont ils profitent et qu’ils dirigent. On voit bien que ce nouveau « besoin » est une conséquence du développement de la production elle-même, qui perpétue à travers eux les inégalités de salaire et de consommation.

Alors, maintenir ce pouvoir d’achat là, c’est maintenir l’inégalité, c’est à dire accepter totalement que la bourgeoisie achète au prix fort la docilité et les services de tous ceux qui la servent, qui organisent, surveillent et répriment l’exploitation.

2.3. Le maintien du pouvoir d’achat pour tous amplifie les inégalités.

Autre idée mise en avant par les réformistes : « On ne déshabille pas Pierre pour habiller Paul », c’est-à-dire, on ne va pas faire baisser la consommation des uns (les cadres) pour augmenter celle des autres (les bas salaires). Emportés par leur défense à tout prix des couches moyennes, les idéologues CGT-CFDT voudraient que nous nous mobilisions pour garantir « le pouvoir d’achat » de salaires dont une bonne partie est utilisée à épargner, à investir, ou acquérir des biens de luxe. Or, cette épargne, ces investissements, ces achats servent justement à accroître les fortunes, les patrimoines, c’est-à-dire la richesse des exploiteurs et de ceux qui les servent, au détriment des exploi¬tés. Elle consolide l’unité de la bourgeoisie dans la défense du système.

Depuis trente ans, cette fortune n’a fait que croître grâce à l’épargne des hauts salaires. Sans même parler des capitalistes proprement dits, aujourd’hui 30 % des ménages en France pos¬sèdent 86 % du patrimoine « national ». A l’autre bout, les 30 % les plus pauvres en possèdent 0,5%. En 1975, les ouvriers disposaient en moyenne d’un « patrimoine » de 68000F dont 45000F correspondent à la possession d’un logement. Les patrons (« petits », « moyens » et « gros ») avaient eux 800 000 F, et les cadres supérieurs 300 000 F ! Un ouvrier possède en moyenne l’équivalent de deux années de revenu, alors qu’un cadre supérieur possède l’équivalent de 5 années d’un revenu plus de 6 fois plus élevé ! Bref, la hiérarchie des salaires vient consolider et amplifier l’inégalité des « fortunes », c’est-à-dire renforce le capital.

Alors, maintenir le pouvoir d’achat de tous ces gens-là, comme le proposent les réformistes, c’est renforcer l’ennemi qu’on prétend combattre, c’est se soumettre totalement à la logique du capital, qui tient pour acquis et qui fige des structures de consommation différentes, des hiérarchies de salaire et de patrimoine, qui consolide le camp de la bourgeoisie au lieu de le désagréger.

La classe ouvrière n’a que faire du pouvoir d’achat des hauts salaires. Certes les révolutionnaires ne prônent pas l’égalitarisme absolu. Et la dictature du prolétariat devra sans doute payer transitoirement les services d’« experts » et de « spécialistes » qu’il serait utopique de vouloir rallier « idéologiquement ». Mais ce n’est pas la question aujourd’hui. La lutte actuelle est une lutte pour l’indépendance du prolétariat, pour sa démarcation sur tous les plans d’avec la bourgeoisie. Autant la lutte pour le salaire concerne l’ensemble des exploités, autant le prolétariat n’a rien à faire avec des salaires, qui a travers le prix de la « compétence », de la « responsabilité », ne visent qu’à attacher toujours plus aux capitalistes certaines couches qui servent d’instruments dociles à leur autorité. Celles-ci ne sont pas payées au prix de « leur force de travail », mais se voient distribuer sous la forme d’un salaire, les miettes de profit pour prix de leur attachement.

3. LEURS REVENDICATIONS ET LES NOTRES

3.1. Non à l’échelle mobile !

La revendication du maintien du pouvoir d’achat est le plus souvent formulée sous la forme de l’échelle mobile. Les actuelles négociations entre le patronat et les syndicats sur les salaires minima par branches ont bien comme enjeu l’instauration d’une échelle mobile des bas salaires. Et la divergence entre patrons et réformistes porte sur le rythme d’indexation : une fois par an, dit le patronat, une fois par trimestre ou par mois demandent les syndicats. Une fois de plus patrons et syndicats sont d’accord pour réglementer la lutte de classe, et considèrent, l’un comme les autres, qu’elle constitue un facteur de paix sociale, une assurance de tranquillité, comme dit Séguy : "Ils sont essentiels pour concourir à l’équilibre des prix et salaires". Ils sont bien d’accord sur le fond : lier les salaires à la bonne marche de l’économie capitaliste et à celle des prix. Et la divergence entre eux porte seulement sur savoir de combien seront volés les travailleurs dans la course entre salaires et prix, course dans laquelle les salaires sont toujours perdants : à cause du retard entre prix et salaires, à cause de la mesure de la hausse des prix, à cause des « besoins » que ces prix concernent ou pas.

a) Economiquement, l’échelle mobile est donc une aggravation de l’exploitation des travailleurs ;

b) Idéologiquement, et politiquement, l’échelle mobile démobilise les travailleurs et ligote leur lutte. Elle limite les hausses de salaires en enchaînant l’élévation du salaire à celle des prix, elle subordonne la lutte de classe aux péripéties de l’économie capitaliste (bonne marche de l’économie et hausses des prix) sur laquelle la classe ouvrière n’a aucune prise. Elle place la classe ouvrière et sa lutte sur le terrain même du capital et de sa logique salariale. Elle entérine la mystification que constitue la représentation bourgeoise du salaire : une grandeur économique dépendant objectivement des autres facteurs économiques, sans référence au rapport social (capital - salariat) qu’exprime le salaire. Avec l’échelle mobile, le capital peut être tranquille : le terrain de jeu est accepté, les règles du jeu aussi, la réalité sociale de la domination du pouvoir capitaliste est ainsi masquée. C’est une acceptation pure et simple du taux d’exploitation des travailleurs, de la hiérarchie capitaliste, etc.

3.2. La défense du SMIC, notre lutte ?

Un bon exemple de cela est donné par la querelle actuelle sur le SMIC. Actuellement, remis en cause par la bourgeoisie qui préférerait des minima par branche (ce qui permettrait d’abaisser encore le salaire minimum dans les branches qui marchent mal, ou bien, où les ouvriers sont peu organisés), il est du coup paré de toutes les vertus par Séguy, Maire et consorts. Mais au fait, le SMIC c’est quoi ? Un enfant de 1968, un produit de la trahison des syndicats. Dans les négociations de Grenelle, où les syndicats ont vendu le mouvement ouvrier révolutionnaire, figurait la revendication d’une réforme du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti), qui avait depuis 20 ans augmenté beaucoup moins que la moyenne des salaires.

En 1970 est donc créé le SMIC qui répond au souci « d’assurer aux salariés, dont les rémunérations sont les plus faibles la garantie de leur pouvoir d’achat et une participation au développement économique de la nation ». Louable intention de la part d’une bourgeoisie qui, pendant vingt ans avait tiré d’énormes profits de l’exploitation forcenée de la classe ouvrière de France, et que Mai 1968 avait ébranlée !

Selon le pouvoir, le SIMC répondait à deux préoccupations :
- "transformer complètement l’ancienne notion statique de protection d’un minimum de subsistance, assurée aux moins favorisés, pour y substituer la conception dynamique d’une participation effectivement garantie et régulièrement croissante aux fruits du progrès" (Joseph Fontanet à l’Assemblée nationale le 10.12.69)
- "éviter le retour de situations où le retard pris par le salaire minimum est tel que, le combler entraîne une surcharge dangereuse pour les entreprises ou certains secteurs de l’économie" (Avis du CNPF)

Que veut dire tout ce charabia ? D’abord qu’on lie l’évolution du salaire minimum (ou déclaré tel) aux « fruits du progrès ». C’est à dire de la bonne marche de l’économie. Capitaliste bien sûr. Cela se concrétise par une augmentation du SMIC au 1er juillet de chaque année, une fois connus les « résultats économiques » de l’année précédente, et quelques fois en cours d’année. Ensuite, on lie l’évolution du SMIC à celle des prix. Chaque fois que l’indice officiel des prix augmente d’au moins 2 %, le SMIC est réévalué d’autant (ce qui s’est passé début mai). C’est donc une forme « achevée » d’échelle mobile. Rien que par rapport aux prix, le vol est déjà double : d’abord parce que l’indice des prix de l’INSEE minore systématiquement la hausse des prix telle que la subissent les travailleurs, d’autre part parce que le SMIC suit la hausse des prix, avec un retard pendant lequel les travailleurs paient avec l’ancien salaire des prix qui ont augmenté (2 % d’écart sur un budget de 2500F, cela fait 50F de volés chaque mois).

Quel est le résultat de cette « échelle mobile » du salaire minimum instituée avec la bénédiction des syndicats en 68 ? C’est que le SMIC est aujourd’hui à 1800F/mois (base 40h), c’est-à-dire bien en dessous de ce que les travailleurs ont effectivement besoin pour vivre [2]. Et pour cause, la hausse de ce soi-disant salaire minimum (qui concerne directement les travailleurs) est entièrement dépendante des affaires de la bourgeoisie !

D’où la grande popularité de la revendication du SMIC à 2400F qu’avançaient les partis de « gauche » avant les élections. Mais ce que les partis et syndicats de gauche ne disaient pas aux travailleurs :

-  C’est que 2400F en avril 1978, c’est déjà moins que les divers budget-types de ces mêmes syndicats. Ils acceptaient donc qu’un grand nombre de travailleurs soient payés en des¬sous du « minimum social » qu’eux-mêmes reconnaissent.
-  C’est que 2400F en avril 1978, ne permet pas de rattraper les hausses de prix et les hausses de productivité du travail enregistrés depuis 1970.
-  C’est que le SMIC à 2400F en avril 1978, correspondait pour le programme commun à une augmentation bien moindre des salaires situés « au-dessus » du SMIC. Un salarié sur trois aurait vu son salaire augmenter automatiquement avec la hausse du SMIC à 2400F. Mais, dans des proportions variables, puisque l’augmentation totale de la masse salariale (cadres supérieurs compris) n’aurait été que de 6,5%).
-  Mais surtout, la gauche au pouvoir aurait laissé intact le système du SIMC. Certes, l’indice INSEE aurait été remplacé par un indice négocié entre patrons et syndicats. Mais le ligotage du SMIC aux profits et aux prix aurait continué de plus belle. De même que l’inflation. C’est-à-dire que, comme après 1968, les effets bénéfiques d’une telle augmentation auraient été rapidement annulés !
-  Depuis les élections, ce SMIC à 2400F qu’ils nous présentaient comme urgent et indispensable, devient une négociation échelonnée. Maire nous propose d’atteindre les 2400F avant 1980 !

On voit bien que la lutte ouvrière n’a que faire de la défense du SMIC comme échelle mobile. Notre lutte, c’est d’imposer au patronat un salaire minimum pour vivre, EN FONCTION DE CE QUE NOUS AVONS BESOIN, TEL QUE NOUS LE DETERMINONS. Un salaire en dessous duquel il sera effectivement interdit de payer quiconque. Un salaire qui doit être aussi versé à ceux que le capital prive de leur emploi, les chômeurs. Un salaire qui évoluera en fonction de nos besoins pour vivre et non des mécanismes directs de nos exploiteurs. Nous voulons les moyens de vivre non pas dans la mesure où le patron a besoin de nous, où nous sommes rentables, mais parce que nous sommes des ouvriers et que nous luttons pour l’imposer. Que les capitalistes se débrouillent avec leur crise, leur inflation, leur « bonne marche » de l’économie. Nous, nous luttons pour nos intérêts.

3.3. L’axe de notre lutte pour les salaires : imposer la garantie de pouvoir vivre et lutter

Notre lutte pour les salaires est une lutte pour vivre et une lutte pour renforcer notre unité de classe. C’est-à-dire imposer à tous les niveaux une garantie de revenu qui s’impose aux patrons, au pouvoir, et qui ne s’impose pas à la classe ouvrière, qui ne la lie pas aux péripéties de l’économie capitaliste, qui renforce son indépendance. Une lutte qui renforce aussi son unité en dépassant les contradictions qu’impose le capital entre catégories, entre sexes, entre nationalités, entre actifs et chômeurs. Qui, enfin, appuie l’objectif révolutionnaire en montrant concrètement la nécessité de l’abolition du salariat.

Notre tâche est bien de faire progresser l’idée qu’il faut arracher un salaire qui ne soit pas fonction des bons résultats de nos exploiteurs, et qui ne soit pas déterminé à partir d’un quelconque indice des prix « négocié » ou « scientifique » qu’il chercherait à rattraper. Mais un salaire qui corresponde à l’évaluation faite par le prolétariat lui-même des dépenses nécessaires pour vivre et pouvoir lutter. La mesure des prix est une chose nécessaire et les ouvriers doivent dénoncer toutes les manipulations et truquages qu’emploie la bourgeoisie. Mais pas pour revendiquer un indice « juste » qui permettrait d’indexer les salaires. Là-dessus, les salariés seront toujours perdants.

Cet axe passe par différentes revendications :

-  Pas de salaire en dessous de 2700F (mai 1978). Mini réévalué régulièrement par un budget-type ouvrier. Garantie s’imposant à toute la classe bourgeoise sans dérogations, ni salariés « particuliers ».

-  Pas d’indemnité de chômage en dessous de 2700F. Pas de baisse de salaire en cas de réductions d’horaires.

-  Abolition du salaire au rendement, du boni : il faut empêcher la réduction du salaire par simple baisse de l’activité de l’entreprise. Le salaire au rendement est la forme la plus dangereuse de la concurrence des ouvriers entre eux. Les ouvriers y perdent leur vie et s’opposent aux intérêts des autres ouvriers.

-  Augmentation des salaires qui renforce l’unité de classe. Suppression de toutes les discriminations entre sexes, nationalités. Uniformisation du régime salarial entre branches d’industrie Intégration des primes dans le salaire rétrécissement de la hiérarchie ouvrière par revalorisation des bas salaires. Suppression des heures sups et intégration dans le salaire mensualisé. Augmentations égales pour tous en montant [3].

-  Lutte contre la hiérarchie capitaliste des salaires : « A travail égal, qualification (maxi) égale, salaire égal ». Reconnaissance de l’expérience technique acquise (et non de la responsabilité de « surveillance » et de flicage), reconnaissance de la pénibilité du travail (tout en luttant contre les conditions actuelles de travail), uniformisation des taux par catégorie. Suppression de toute cotation par poste qui nie la qualification acquise et divise les ouvriers en fonction de l’organisation capita¬liste du travail. Suppression des classifications-plafond (« OS à vie ») avec passages automatiques à l’ancienneté.

Nos revendications de salaire ne se distinguent pas nécessairement de celles des réformistes par une surenchère en montant. Ce qui les oppose fondamentalement c’est qu’à travers elles, notre objectif est de sortir de la logique salariale du capital qu’acceptent totalement ceux qui ne cherchent qu’à l’aménager. Il est d’imposer progressivement l’évidence de la nécessité de son renversement, comme seul moyen de réaliser effectivement les exigences d’aujourd’hui : « à chacun selon son travail ». Au nom de la justice ou de l’égalité, les réformistes nous détournent de la seule voie qui permettra la justice : non pas une meilleure répartition, mais la mainmise sur la production. Leurs moyens sont des accords de collaboration de classe, comme l’échelle mobile, comme le maintien du pouvoir d’achat pour tous. Les nôtres sont la lutte de classe pour imposer à la bourgeoisie nos salaires, nos exigences. Elle cherche à faire retomber sur nos épaules le poids de sa crise. Aux ouvriers de transformer sa crise en son écrasement.

4. AUGMENTER NOS SALAIRES ET ABOLIR LE SALARIAT

Ainsi en luttant, et cela est essentiel, le prolétariat peut parfaitement améliorer son sort et arracher au capital des conditions meilleures, et une part supérieure du produit. En prélevant sur les profits. Mais un tel acquis, un tel infléchissement du capital ne peut être que momentané : "La tendance générale de la production capitaliste n’étant pas d’élever le salaire moyen normal, mais de l’abaisser" (Marx). C’est pourquoi cette lutte doit le préparer à arracher un jour aux capitalistes tout le profit ; et par là tout le produit et tous les moyens de production.

Si nous restons dans la sphère étroite des rapports capitalistes, comme le font les syndicats réformistes, tout le conflit entre ouvriers et capitalistes porte sur le PARTAGE de la valeur ajoutée - sur la REPARTITION : c’est là la signification des cris d’« injustice » qui tiennent lieu d’orientation politique à nos grands stratèges réformistes. Au contraire pour nous, communistes marxistes-léninistes, ce partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits, constitue un MAILLON de la lutte pour l’appropriation de toute la valeur ajoutée par les producteurs et, par contrecoup, l’abolition du capital et du salariat lui-même. Pour nous, révolutionnaires, le but du combat de classe n’est pas de vendre le plus cher possible la force de travail, il est d’abolir le salariat.

"Au lieu du mot d’ordre "Un salaire équitable pour une journée de travail équitable", les ouvriers doivent inscrire sur leur drapeau le mot d’ordre révolutionnaire "Abolition du salariat"".

Marx, Salaire - Prix - Profit Ed. Pékin, p.73

Cette analyse de Marx est plus actuelle que jamais. En période de crise aiguë, les améliorations arrachées au capital ne peuvent être « simplement » préservées contre la tendance « naturelle » à les reprendre. Il faut étendre la lutte et les revendications en les portant au niveau politique de la révolution avec le mot d’ordre ACTUEL d’abolition du salariat, c’est-à-dire la destruction des rapports capitalistes. La réalité d’aujourd’hui nous confirme cette loi de Marx, en montrant durement que le capital ne peut survivre qu’en paupérisant les masses à l’échelle universelle. Dans les pays capitalistes, la phase de « prospérité » (du capital) a été gagnée au prix des morts de la guerre de 39-45 et au prix de la misère et de l’oppression de la moitié de l’humanité, dans les pays dominés. Au prix aussi d’une aggravation des conditions d’exploitation des ouvriers, des cadences infernales, de la chaîne, des équipes, etc. tandis que seule une minorité d’aristocrates et bureaucrates ouvriers en profite, mais tremble de voir ses privilèges s’évanouir à l’approche d’une crise, d’une guerre ou de la révolution. Et, nous l’avons vu précédemment, les larges masses ouvrières sont, elles, frappées de plein fouet par les difficultés actuelles du capital.

Cette situation est due largement aux syndicats et partis réformistes qui ne s’opposent pas au capital dès lors qu’ils ont renoncé au but révolutionnaire, à l’abolition du salariat, malgré un développement des forces productives et la permanence d’une lutte spontanée du prolétariat qui ne lâche pas pied dans son conflit quotidien avec le capital. S’il est vrai que les syndicats réformistes ne peuvent même plus arracher des réformes ou améliorations générales pour la classe ouvrière, ils parviennent néanmoins à entretenir une mince couche d’aristocrates ouvriers, en s’appuyant sur ces privilèges et sur l’ordre et l’Etat Capitaliste.

« Les syndicats agissent utilement en tant que centres de résistance aux empiétements du capital. Ils manquent en partie leur but dès qu’ils font un emploi peu judicieux de leur puissance. Ils manquent entièrement leur but dès qu’ils se bornent à une guerre d’escarmouches contre les effets du régime existant, au lieu de travailler en même temps à sa transformation et de se servir de leur force organisée comme d’un levier pour l’émancipation définitive de la classe travailleuse, c’est-à-dire pour l’abolition définitive du salariat. »

Marx, Salaires-Prix-Profit Ed. Pékin, p.74

C’est dire que notre lutte pour arracher un salaire moins misérable, doit préparer la classe ouvrière au renversement du règne du salariat : créer les conditions politiques et matérielles de la lutte révolutionnaire, arracher un nombre croissant d’ouvriers à l’influence du réformisme. C’est-à-dire sortir progressivement de la négociation sur le prix de la force de travail, de la logique économique et politique du capital, pour avancer les revendications indépendantes du prolétariat, la logique d’un système social où la force de travail ne sera plus marchandise. Et ainsi, à travers la lutte quotidienne, renforcer son unité, aiguiser sa combativité, élever sa conscience de classe, celle de l’objectif final de sa lutte.

[1Dans le N°1 d’Options – revue de l’UGICT qui fourmille de conseils sur les vacances aux Seychelles ou la chaîne Hi-Fi à 8000F, des « besoins » sans doute !

[2Sans compter tous ceux qui, très légalement, gagnent moins que le SMIC.

[3L’évaluation de ce montant doit tenir compte de la situation des couches non prolétariennes (techniciens, employés, etc) dont le salaire réel ne doit pas diminuer car il constitue bel et bien le prix de la force de travail. A la différence de la grande majorité des cadres, ces couches devront être gagnées ou au pire neutralisées, mais en aucun cas rejetées avant la révolution.

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