Non à l’intervention impérialiste en Libye !

Une fois de plus, l’impérialisme français entre en guerre. Il n’y va pas seul. Il a l’aval de l’ONU, mais il s’est mis en avant pour pousser à cette intervention armée et il a bombardé le premier, suivi de près par l’Angleterre et les Etats-Unis.

Une fois de plus, l’ennemi d’aujourd’hui est un grand ami d’hier, et les deux impérialismes les plus va-t-en-guerre sont l’Angleterre, qui a été le pivot diplomatique de la réconciliation avec Kadhafi après l’attentat de Lockerbie, et la France qui, en 2007, recevait le président libyen en grande pompe, signatures de gros contrats à la clé.

Nous savons tout de même que, lorsqu’un capitaliste donne, aide et se montre généreux, c’est, pour lui, un investissement calculé. Par cette intervention, il s’agit aujourd’hui de remplacer un allié imprévisible, incontrôlable, par un pouvoir fiable. Le rôle de cet allié bourgeois local sera le même que celui du régime de Kadhafi : fournir du pétrole, acheter des marchandises, et réprimer les travailleurs.

La « communauté internationale » et de l’impérialisme français disent vouloir protéger une population civile « pacifique et désarmée ». Ils veulent s’imposer comme les « sauveurs » du peuple libyen pour mieux lui imposer leur loi, et un pouvoir à leur solde. Ils craignent moins les dictatures que les peuples qui se libèrent par eux-mêmes. Et pour cela, ils ne se gardent bien de leur donner des armes qui assureraient le triomphe de leur révolte. La nature de classe de l’intervention et ses buts expliquent seuls cette attitude : il ne s’agit pas de soutenir un pouvoir populaire naissant, mais de mettre en place un nouveau pouvoir bourgeois. Libéré par l’impérialisme, le peuple libyen serait prisonnier de l’impérialisme.

Pour nous communistes et internationalistes, nos buts et notre action politiques sont exactement opposés. Nous nous opposons à cette intervention impérialiste, à la mise en place d’une nouvelle forme de pouvoir bourgeois. Nous soutenons les ouvriers et les travailleurs arabes, leurs organisations de classe, politiques et syndicales. Car c’est eux qui font la révolution, et si celle-ci est récupérée par une nouvelle alliance de classes dominée par la bourgeoisie et liée à l’impérialisme, ce sera uniquement parce que la classe ouvrière n’est pas encore regroupée autour d’un parti ou d’un front de partis révolutionnaire, reconnu et agissant.

Non à l’intervention impérialiste en Libye !
Vive les révolutions arabes et la révolution mondiale !
Vive l’indépendance politique de la classe ouvrière !

Le CD de OCML VP : Le 22 mars 2011