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Qu’est-ce qu’une nation ?

Partisan N°247 - Mai 2011

La nation est née à une époque déterminée : celle du capitalisme. Le monde a connu des époques où il n’existait pas de nations, mais de petites tribus sans territoire. ; un jour, il n’en existera plus. L’existence des nations est liée seulement à une période de l’histoire de l’humanité.
Il faut toujours examiner les questions nationales avec un œil particulier : celui des ouvriers. Il est nécessaire de les analyser d’un point de vue de classe. Sinon, le risque est grand de tomber dans le nationalisme. « Chaque culture nationale comporte des éléments, même non développés, d’une culture démocratique et socialiste, car dans chaque nation, il existe une masse laborieuse et exploitée, dont les conditions de vie engendrent forcément une idéologie démocratique et socialiste. Mais, dans chaque nation, il existe également une culture bourgeoise (et qui est aussi, la plupart du temps, ultra-réactionnaire et cléricale), pas seulement à l’état d’"éléments", mais sous forme de culture dominante. » (Lénine, Notes critiques sur la question nationale, 1913.)
Pour se développer, le capitalisme a besoin que triomphe la production marchande. Il a besoin d’un marché où peut circuler librement hommes et capitaux. Il lui faut donc rassembler au sein d’un même Etat tout ce qui peut l’être : délimiter des pays dont la population parle la même langue [1] ; des territoires qui sont politiquement et géographiquement unifiables ; abattre les frontières entre les provinces ; abolir les lois corporatistes et achaiques pour établir la liberté du commerce et des échanges ; créer une monnaie et des règlements communs ; etc. Ainsi se forment les nations.
Historiquement, les premiers mouvements nationaux bourgeois ont eu lieu aux 17ème et 18ème siècles en Europe de l’Ouest. Ils ont abouti à la création d’États indépendants. C’était un phénomène progressiste à l’époque. Mais, il n’en a pas été ainsi partout.
En se développant, les premières nations capitalistes sont devenues impérialistes ; c’est-à-dire qu’elles ont dominé les pays historiquement plus « arriérés ». Dans ces derniers, les bourgeoisies locales ne peuvent plus se développer sur la base d’un capitalisme national indépendant : la place est déjà prise par les impérialistes. Elles sont donc obligées de passer des compromis avec l’impérialisme pour pouvoir se développer ; pour conserver leur pouvoir... et donc bénéficier d’une part de l’exploitation de leur peuple.
Aujourd’hui, une vraie lutte de libération nationale des peuples opprimés ne peut être qu’anti-impérialiste. C’est pour cela qu’elle rejoint la lutte des ouvriers des pays impérialistes et ceux des pays dominés : contre l’impérialisme ; pour le socialisme.

D’après un cours de l’école de base de Voie Prolétarienne

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