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On a vraiment raison de se révolter !

Partisan N°249 - été 2011

Mais pas pour une alternance droite-gauche ! Pour un vrai changement de société, pour une révolution !

Au cours d’une réunion de son Comité stratégique, en août 2010, le groupe PSA prévoyait de fermer l’usine d’Aulnay (93) et celle de Sevel Nord (Hordain, 59). Aulnay, 3600 personnes, la plus grosse usine du 93, Sevel Nord, 2600 personnes : est-ce qu’il n’y a pas de quoi se révolter ? Comme l’ont fait les travailleurs des pays arabes, comme ceux de Grèce, d’Espagne, etc ?

C’est une guerre qu’ils nous font, une guerre économique !

« Du travail », criaient les Tunisiens il y a déjà six mois, après le suicide de Tarek Bouazizi, le 17 décembre. « Sans logement, sans boulot, sans allocation, sans peur », reprenaient en écho les Espagnols sur la Puerta del Sol le 15 mai. On dit que le chômage est le cancer de notre société, et c’est vrai, disons aussi qu’il est le produit du capitalisme. Productivité, supressions d’emplois, délocalisations... et profits. Les milliards pour les uns, la misère et la galère pour les autres.
Nos camarades du nPCI (nouveau parti communiste italien) ont raison de faire de la revendication « Un travail utile et digne pour tous » un mot-d’ordre central. Voie Prolétarienne avait formulé ainsi : « Travailler tous, moins, autrement ». C’est central, car les conséquences du chômage sont partout : le logement, la délinquance, la drogue, le racisme, les conditions de travail pour ceux qui en ont un, la difficulté de s’organiser...
Oui, du travail pour tous ! Et un travail digne et correct !

Se révolter, mais pas pour avoir une alternance de gauche !

La direction de PSA avait prévu d’annoncer son plan après les élections présidentielles et législatives : « En raison du calendrier électoral français, la fenêtre d’annonce se situe au deuxième trimestre 2012 ». Ils tiennent compte des élections ! Est-ce qu’on doit en tenir compte, nous aussi ? « Ben Ali, dégage » ou « Moubarak, dégage », ça se dit dans la rue, avec en face des tirs à balles réelles. Pour dire « Sarkozy, dégage », on devrait attendre la date prévue, pour mettre son bulletin dans l’urne ?
Mais qui croit encore que ça peut changer la vie des travailleurs ? Revenez toujours à la question-test : comment résoudre la question du chômage ? Tous les politiciens bourgeois et réformistes étalent leur nullité devant cette question depuis plus de 30 ans. Car tous se présentent comme les meilleurs gestionnaires du Capital, en escamotant la concurrence économique mondiale. Il n’y a en réalité que deux solutions : la guerre ou la révolution. _ La barbarie capitaliste ou la révolution communiste. Réfléchisez-y, vous verrez que c’est vrai.

La révolution communiste : pas si simple !

Guerre ou révolution : on se sent un peu dépassés. Ou plutôt : carrément pas prêts. D’ailleurs, dans un pays impérialiste comme dans un pays dominé, le résultat est le même : une alternance bourgeoise. A Tunis comme au Caire et à Benghazi, les gouvernements provisoires sont présidés par des anciens et fidèles ministres de l’ancien régime. En France en 2012, ce sera au mieux le PS...
Etre prêts, ça voudrait dire : être une force organisée, capable d’organiser la lutte pour le pouvoir ouvrier, pouvoir politique et pouvoir économique. C’est ce qu’on appelle un parti, en lien avec des syndicats, des associations, et, en cas de lutte généralisée, des comités de lutte généralisés (des soviets).
Regardez les patrons. PSA a son « comité stratégique », qui fait des plans (secrets) à cinq ans. La bourgeoisie a son quartier général, l’Etat, qui, entre parenthèses, a prêté 3 milliards à PSA il y a quelques mois contre la promesse d’aucune fermeture d’usine en France. Où est le quartier général de la classe ouvrière ? Ce serait le PS, avec tous ses alliés, Verts, PCF, Parti de Gauche, et tous ceux qui appellent à voter pour lui au deuxième tour ?
Ou bien les directions syndicales, unies, qui, de journée de mobilisation en journée de mobilisation, ont mené le mouvement pour les retraites à l’échec, et nous renvoient en fait à mai 2012 ? Non, c’est clair, nous n’avons pas de force organisée révolutionnaire digne de ce nom, même si le potentiel est là, énorme, et camouflé.

D’abord notre organisation de classe

En septembre 1870, le « dictateur » Napoléon III est vaincu, un gouvernement provisoire se met en place à Paris. Karl Marx écrit, au nom de l’Association Internationale des Travailleurs : « Les ouvriers français ne doivent pas se laisser entraîner par les souvenirs nationaux de 1792. Que calmement et résolument, ils profitent de la liberté démocratique pour procéder méthodiquement à leur organisation de classe. »
Le conseil est toujours valable, et des deux côtés de la Méditerranée. Calmement, résolument, méthodiquement, travaillons à notre propre organisation de classe ! C’est un travail collectif et individuel en même temps. Chacun doit faire sa part ! On a l’impression de vivre ça quand on sort d’un congrès de Voie Prolétarienne...

Alors :
- Non aux licenciements et à toute suppression d’emploi ! Un travail digne et correct pour tous !
- Et soyons réalistes : organisons-nous pour la révolution communiste !

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