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Rembourser la dette ?
Non ! Nous ne sommes pas des moutons !

Les créanciers de la Grèce

Le nouveau plan de « sauvetage de la Grèce », mis au point cet été sous l’égide de l’Allemagne et de la France, a obligé les médias à en dire un peu plus. Sauver la Grèce, ce serait, nous dit-on, nous sauver nous-mêmes, car « nos » banques, la Société Générale, PNB-Paribas, le Crédit Agricole, détiennent des parts de la dette grecque... Voilà les créanciers qui apparaissent : on voit leur profil !
D’ailleurs, Merkel et Sarkozy n’ont fait que vanter et signer un plan mis au point par... des banquiers. « C’est le patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, et l’Institut de la finance internationale, qui ont été chargés de mettre au point le plan de sauvetage... Demandez à des grenouilles quelle est à leurs yeux la meilleure méthode pour assécher la mare, elles vous répondront qu’il faut rajouter de l’eau. » Résultat : « Les aides en faveur de la Grèce – dont le montant total pourrait s’élever à 200 milliards d’euros – tomberont pour l’essentiel dans l’escarcelle des 5% de familles les plus fortunées... Partout dans le monde, les 5% de familles les plus argentées possèdent quelque 70% des capitaux financiers » [1].
« Rassurer les marchés », ce dogme, cette religion, cet impératif catégorique qui s’impose à tous les Etats et à tous les politiciens, de droite comme de gauche, soyons clairs, ça veut dire : « rassurer les riches ».

Les débiteurs, c’est nous

S’il y a d’un côté des grenouilles qui veulent sauver leurs liquidités, il y a, de l’autre, des moutons dont on tond la laine tous les jours : les travailleurs. Comment leur exprimer en douceur que la laine ne suffit plus, qu’ils vont devoir en plus maigrir, et, pour certains, aller à l’abattoir ? [2]
Je ne paie pas d’impôts, dites-vous, je ne vais pas rembourser grand chose. Erreur, vous payez le premier des impôts, celui qui rapporte le plus à l’Etat, la TVA. Et surtout, comme baisser les salaires nets est explosif, l’Etat cible les attaques sur le salaire indirect, santé, sécu et mutuelles, école, allocations, subventions, etc. La source de toute richesse étant le travail, qui va payer ? Les travailleurs !
La dette est un engagement d’exploitation, et de sur-exploitation si nécessaire. Notre conclusion est claire : Nous ne paierons pas votre crise, Annulation de la dette !

Annulation de la dette ?

Les réformistes bourgeois demandent une répartition plus juste de la charge du remboursement : 200 millions de taxes supplémentaires pour les très hauts revenus, ce n’est pas assez... Les réformistes petits-bourgeois rentrent dans la distinction entre dette légitime et dette illégitime [3], veulent la création d’un pôle public financier unique, et le contrôle de la population (PCF, NPA, LO). Alors que ceux qui scandent « Nous ne paierons pas », comme les travailleurs italiens ce 6 septembre 2011, sont engagés dans une voie qui exige de « ne pas renouveler l’erreur des Communards de 1871, qui ne se sont pas emparés de la Banque de France » et « faire comme les communistes russes de 1917 » [4], annuler tous les emprunts du tsar.

Marc Crespin

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