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Révolution

Partisan N°250 - Octobre 2011

Origine du mot

« Volution » vient du latin « volvere », tourner. Pensez à « volutes » (de fumée), faire « volte-face » (tourner la face), ou « révolu » (qui a terminé son parcours). Révolution signifie littéralement re-tour.
A partir du XIIe siècle, le mot désigne le mouvement des planètes. Après Copernic et Galilée, on pourra parler de la révolution de la terre autour du soleil. A partir du XVIe, et ce n’est pas un hasard – ce sont les révoltes paysannes et l’arrivée de la bourgeoisie sur la scène de l’histoire - « révolution » peut caractériser aussi un bouleversement radical de l’ordre social et politique.
D’une vision circulaire de l’histoire, éternel recommencement, on passe à une vision progressiste : le retour devient retournement !

Signification

Toute la question est de savoir quel est le contenu de la révolution, et d’abord son contenu de classe. Dans Le Manifeste, Marx et Engels décrivent la révolution bourgeoise, et annoncent la révolution prolétarienne. Et Marx résume ainsi, dans Les Luttes de classes en France, le contenu de la révolution prolétarienne : « Le prolétariat se groupe de plus en plus autour du socialisme révolutionnaire, autour du communisme... Ce socialisme est la déclaration permanente de la révolution, la dictature de classe du prolétariat, comme point de transition nécessaire pour arriver à la suppression des différences de classes en général, à la suppression de tous les rapports de production sur lesquels elles reposent, à la suppression de toutes les relations sociales qui correspondent à ces rapports de production, au bouleversement de toutes les idées qui émanent de ces relations sociales ».
La « crise révolutionnaire », qui peut durer des mois, n’est donc pas une vraie révolution tant que n’a pas eu lieu la prise du pouvoir par la classe exploitée, l’établissement de la « dictature du prolétariat ». Mais cette prise du pouvoir elle-même, d’abord dans le cadre national, n’est que le début de la « révolution communiste », processus mondial, changement total, économique, social, politique, idéologique, longue transition du capitalisme au communisme, et « déclaration permanente de la révolution ».

Les mots qui servent à camoufler

Comme toujours, deux tactiques complémentaires servent à réprimer : la carotte et le bâton. La carotte, c’est ici l’utilisation du mot à tort et à travers pour mieux le vider de son contenu. Le président a été remplacé par un de ses ministres, la révolution est terminée ! Ou : pour une « révolution citoyenne »... votez Mélenchon ! Le bâton, c’est dire non à la révolution, agiter la peur du désordre, de l’aventure, de la violence, prôner le changement dans le calme, la légalité, la démocratie bourgeoise, et la confiance aux experts. En un mot, le réformisme. Ou, version réformiste radicale, la grève générale.

Pour en savoir plus :

Plate-forme politique de l’OCML-VP, cahier 2.
Le Drapeau Rouge, Canada, mars 2010, « (r)évolution ».
Les 100 mots du marxisme, Que sais-je ?, page 106.
Dictionnaire critique du marxisme, Labica, page 258 « crise révolutionnaire », page 1007 « révolution ».

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