Crise

Le marxisme, c’est pas sorcier

Origine du mot

Les mots grec et latin « crisis » ont une signification purement médicale. Pensons à crise cardiaque, crise de foie, crise d’épilepsie... Le mot ne prend un sens figuré puis politique qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles. « Crisis » signifiait décision, et le verbe « crinein », discerner, faire un diagnostic. Les symptômes qui guident le diagnostic et la prescription sont des « critères ».
L’humanité actuellement fait une crise de capitalisme ! C’est une maladie qui peut être mortelle...

Signification

Les premières crises du capitalisme apparaissent au début du XIXe siècle. Elles ont lieu tous les 11 ans environ. Elles ont la forme de crises de surproduction. Les marchandises produites ne se vendent plus. Ce sont des crises à la fois industrielles et financières. Auparavant, crise signifiait pénurie, le plus souvent agricole.
Marx distingue les crises dans une branche de l’économie et les crises générales. Les premières provoquent des mouvements de capitaux, les secondes manifestent les contradictions du Capital : la tendance à la baisse du taux de profit, à cause de l’augmentation de la productivité, et la sur-accumulation du Capital.
Il repousse explicitement l’idée qu’une augmentation des salaires pourrait résoudre la contradiction entre surproduction de marchandises et sous-consommation des masses. Au contraire, une augmentation importante des salaires (comme en Chine actuellement !) accélère la baisse du taux de profit, et peut provoquer une crise.

Les mots qui servent à camoufler

Les réformistes réduisent la crise à une surproduction de marchandises et prônent la « relance de la consommation ». Ou bien, ils voient dans la spéculation financière la cause de tous les maux, alors que celle-ci n’est qu’une conséquence de la sur-accumulation du Capital.
Des révolutionnaires, eux, ont une vision catastrophiste et « économiste » de la crise. Celle-ci mènerait automatiquement à la crise révolutionnaire, et la crise révolutionnaire à la révolution. Or ce ne sont que des tendances. La solution de la crise se trouve dans l’action révolutionnaire des prolétaires, et dans leur organisation.

Pour en savoir plus

Plate-forme politique de VP, cahier 1, page 16.
Les 100 mots du marxisme, Que sais-je ?
Dictionnaire critique du marxisme, Labica.
Crise : c’est par où la sortie ? document 4 pages janvier 2012