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Chômage, précarité : la résistance s’organise

Partisan N°237 - Avril 2010

Autour de l’APEIS et d’AC, du MNCP et de la CGT Chômeurs, déclaration le 15 février en direction de Sarkozy, Fillon, Darcos :
« Votre responsabilité en ce début d’année 2010 est d’éviter qu’un million de demandeurs d’emploi sortent de l’indemnisation du chômage sans aucun revenu et soient plongés dans la misère la plus nue. Nous vous demandons de prendre les mesures nécessaires qu’impose cette situation d’urgence sociale :

- Les chômeurs déjà arrivés en fin de droits doivent voir leurs droits réexaminés et prolongés dans le cadre de l’assurance chômage jusqu’à retour à l’emploi,
- Les chômeurs qui arrivent en fin de droits en 2010 doivent rester indemnisés jusqu’à retrouver un emploi convenable,
- Les durées minimales de travail antérieur requises pour accéder à l’allocation spécifique de solidarité (actuellement cinq ans sur les 10 derniers) doivent être rabaissées considérablement pour tenir compte de la précarité salariale notamment des jeunes : leur financement doit être assuré dans les plus brefs délais, soit par une surcotisation sur les emplois précaires, soit par un impôt spécifique sur les entreprises,
- La discrimination à l’encontre des jeunes de moins de 25 ans doit cesser ».

Le texte se conclut par des suggestions sur les ressources pour financer : « Les 5 milliards d’exonération de cotisations sociales sur les bas salaires, les 4 milliards d’exonérations dues aux heures supplémentaires », etc.
La journée d’action du 26 février n’ayant mobilisé que les chômeurs, il reste maintenant à ce que les syndicats fassent porter ces revendications par l’ensemble des salariés, avec ou sans emploi, sortant du traitement des enjeux sociaux et des combats pour l’emploi au cas par cas !

RSA = travailleurs pauvres en hausse !
Le RSA sert, on l’a déjà dénoncé, à faire pression sur les chômeurs afin qu’ils acceptent des travaux déqualifiés et sous-payés. Mais hormis cette arnaque, en France, à la différence de plusieurs pays européens qui indemnisent aussi les jeunes de moins de 25 ans, ici ils n’y ont pas droit.
Le CIP–IDF (collectif intermittents précaires) appelle les jeunes à se mobiliser individuellement et collectivement pour exiger l’accès au RSA alors qu’ils sont le plus souvent en CDD ou CDI depuis peu, donc les premiers menacés et licenciés dans les plans sociaux. Pour conséquence, un demi million de jeunes ex-salariés, soit un chômeur officiel sur 5, vont se retrouver sans minima sociaux dans les mois à venir.
Le PS, qui a joué son rôle en 1998 dans le refus d’accès des moins de 25 ans au RM, a maintenant des porte-paroles comme la parlementaire Hoffman-Rispal pour revendiquer le RSA pour les jeunes au titre de l’égalité. Plus convaincant : le GISTI a saisi la Halde pour dénoncer cette privation d’accès comme une discrimination qui concerne à la fois les moins de 25 ans mais également les étrangers et leurs conjoints et enfants.
L’objectif déclaré du RSA étant de « faire des revenus du travail le socle des ressources des individus et le principal rempart contre la pauvreté », on ne s’étonnera pas de voir le nombre de travailleurs pauvres s’accroître aux côtés des chômeurs !

ARNAQUE A LA PRIME DE 500 EUROS
Prime de 500 euros pour les précaires, étudiants, retraités, allocataires de minima sociaux ? Seuls 3000 précaires l’ont touchée alors que 250 000 étaient annoncés. C’est que ni Pôle Emploi ni la CAF n’ont pour mission de faire circuler l’info sur les droits ! Dans les années 1990, les mouvements de chômeurs avaient obtenu des panneaux d’information dans les ANPE, un coup de pression collectif devient urgent !

A TOURS, UN COLLECTIF DE PRECAIRES
« Nous sommes dans ce Collectif parce que nous en avons marre de la galère, marre de l’isolement. Aussi, nous voulons agir collectivement et exercer notre solidarité. Si vous avez des problèmes (CAF, Pôle emploi, intérim, EDF /GDF, loyers, des fins de mois qui commencent dès le début, des pressions d’infantilisation…) n’hésitez pas à nous contacter. Nous pourrons en discuter et envisager les moyens d’y faire face. Ensemble on est plus forts ! »
Initiatives de ce même collectif : des actions de regroupement d’usagers de la CAF afin de défendre leurs droits collectivement. « Droit de regard sur les pratiques administratives » est un de leurs mots d’ordre pour briser l’isolement et l’arbitraire. Le collectif signale le mouvement des salariés de la CAF qui ont protesté par des arrêts de travail pendant deux mois jusqu’à mi-janvier dernier contre une réorganisation de leur travail sur le mode « France Télécom » .
« Accès de la CAF aux usagers organisés ! Regroupons –nous ! Emancipons-nous ! Des ressources pour tous ! Arrêt des contrôles ! »

De plus en plus vite en fin de droits ! (source : Huma )
14 mois d’activité au cours de 24 mois donnent droit à indemnisation pendant la durée suivante :
1992 : 30 mois
2003 : 23 mois
2008 : 12 mois
2009 : 14 mois

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