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Succès du rassemblement contre le racisme et l’islamophobie à Paris
Manifestation - Paris
Les massacres sanglants de la semaine dernière, de Charlie Hebdo et l’épicerie casher, que nous avons dénoncés fermement, ont permis une récupération politique qui a renforcé le racisme anti-arabe et anti-musulman, les discours antisémites, le consensus autour des fermetures des frontières et de la chasse aux sans-papiers. Depuis 10 jours, la situation qui existait déjà s’est aggravée et on ne compte plus les attaques de mosquées, de musulmans, de femmes voilées, mais aussi d’arabes, d’étrangers, de sans-papiers. Partout, jusque dans la classe ouvrière de France, des éléments racistes s’affichent sans honte en multipliant les amalgames racistes, les provocations, le rejet, sur fond de crise économique. Ces préjugés et ce racisme, nous disons à Voie Prolétarienne, qu’il faut les combattre et les dénoncer. D’où notre présence à ce rassemblement contre le racisme et l’islamophobie. Nous disons que nous ne devons pas vivre dans la peur et continuer à construire ensemble notre futur, à se redonner de l’espoir collectif. Contre tous les racismes, Unité populaire !
Nous disons aussi que la tuerie de Charlie Hebdo et de l’épicerie n’est en rien un exemple d’une prétendue « mauvaise intégration » des musulmans de France. Ceux qui l’affirment soufflent la flamme de la division au service d’une politique contraire à nos intérêts. Le chômage, la pauvreté, la crise, la violence de la société ne sont pas de la faute des immigrés, mais de ceux qui nous oppriment et nous exploitent, de ceux qui ont fait fermer les usines, détruisent nos quartiers. Ce sont les mêmes qui ont colonisé l’Afrique, le Maghreb, l’Asie, les pillent, et ont contraint leurs enfants à immigrer en France, où ils sont surexploités dans les usines, sur les chantiers ou dans les mines, c’est eux qui nous ont entassés dans les cités et enfermés dans la galère du chômage et de la précarité. Contre tous les amalgames, c’est bien cette barbarie impérialiste et capitaliste menée par Hollande et les autres, qui est notre ennemi, à nous les exploités et les habitants des quartiers populaires !
La bourgeoise française, son Président, comme la plupart des médias en profitent pour légitimer les interventions militaires dans lesquelles la France est engagée. Le lundi après la marche de dimanche dernier : on renforce les troupes en Irak ! Ils construisent un discours qui oppose la civilisation, la démocratie à la barbarie et à l’obscurantisme. Comme d’habitude, nous, Voie Prolétarienne continuerons à combattre toutes les interventions étrangères de la France et nous disons : il faut combattre notre propre impérialisme, ici en France, cet impérialisme qui pille les pays, sème le chaos en utilisant les prétexte de la lutte contre le terrorisme islamiste et les intégrismes. Comme nous l’ont montré les femmes révolutionnaires d’Afghanistan que nous avons accueillies plusieurs fois, ici en France, les femmes et les peuples n’ont pas besoin d’intervention impérialiste pour lutter pour leurs droits. La situation aujourd’hui est même pire qu’avant les guerres menées par les USA et la France dans le pays. C’est ça l’impérialisme, ils sèment le chaos et la misère, et s’en vont, laissant le pays se déchirer, créant les pires « monstres » comme l’Etat Islamique en Irak. C’est pour ça que lutter contre le racisme et l’islamophobie, c’est aussi dénoncer ces guerres impérialistes. C’est affirmer que ce djihadisme qu’ils disent combattre est une conséquence de leur politique impérialiste ! C’est rester vigilant pour l’avenir, c’est continuer à suivre ce qu’il se passe en Syrie, au Mali, en Centrafrique. C’est affirmer haut et fort : tant qu’il y aura des guerres là-bas, il n’y aura pas de paix ici ! C’est se battre pour l’arrêt de toutes les interventions impérialistes et le retrait des troupes !
Notre bourgeoisie en nous appelant à l’unité nationale « contre la Barbarie », en donnant ordre aux musulmans de ce pays de dénoncer ces crimes, entretient le soupçon de sympathie possible des musulmans avec ces groupes. Bref nous divise et manipule l’émotion légitime. Elle veut rassembler le peuple français derrière elle, en créant une unité nationale pour mieux nous exploiter, nous surveiller, nous diviser, nous opprimer.
Il faut crier haut et fort : l’opposition n’est pas entre civilisation et barbarie des pauvres, des prolétaires, des quartiers populaires, des musulmans, des « racailles radicalisées de banlieues » comme a dit Marine Le Pen hier. Mais bien entre barbarie impérialiste et lutte pour la libération sociale et politique des exploités du monde. La seule solution, c’est la construction de l’unité populaire, en combattant tout ce qui nous divise et fait le jeu de nos adversaires : islamophobie, antisémitisme ... Il faut assumer ce combat contre tous ces problèmes, sans nier leur existence, y compris dans nos organisations politiques. Pour que chacun et chacune y trouve sa place !
La révolte et la colère ne doivent pas être récupérées par des courants racistes ou complotistes ou antisémites comme ceux de Dieudonné ou Soral qui désignent de faux ennemis et proposent de fausses solutions. Le poing levé plutôt que la quenelle disons-nous à Voie Prolétarienne !
Pour ne pas subir seuls, pour mieux comprendre la situation actuelle, il nous faut plus que jamais nous regrouper. Comme vous, nous sommes dégoûtés par la récupération politique toute tendance parlementaire confondues, par l’invitation faite à des criminels comme Netanyahou, à venir manifester prétendument pour la « liberté d’expression ». Il y a deux poids/deux mesures : ils interdisent les manifestations pour la Palestine, soutiennent les pires ennemis de la liberté partout dans le monde, et ils nous donnent des leçons de liberté d’expression ! Nous n’oublions pas les manipulations de la presse de cet été pendant le conflit à Gaza, ni les amalgames quotidiens racistes, anti-ouvriers et anti quartiers populaires ! Nous, nous restons déterminés à dénoncer tous les crimes réactionnaires, et les morts tombés sous les coups des racistes, des fascistes et des balles policières, à Kobané, à Gaza, à Ferguson comme à Paris. Car nous n’avons pas l’indignation sélective.
Plus que jamais, la seule alternative à la barbarie est la lutte pour la révolution ! Pour nous, le futur est du côté des luttes populaires. C’est l’avenir qui compte, l’avenir de nos vies et de nos combats. Soit se battre entre nous en fonction de nos origines, soit nous réunir les exploités, ouvriers et prolétaires qui galèrent au taf ou galèrent au chômage, habitants des quartiers et villes populaires.
