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Unité de la classe : régularisation de tous les sans papiers !

9 mois de lutte des coiffeuses du 57 bd de Strasbourg à Paris

Dans le quartier parisien de Strasbourg Saint Denis, 80 salons de coiffures tenus par une maffia nigériane emploient 1500 sans papiers de même origine, surtout des femmes. Depuis le 22 mai 2014, 13 femmes et 5 hommes occupent leur salon de coiffure pour obtenir leur régularisation. Exploités payés de 200 à 400 euros par mois pour 6 à 7 jours de travail par semaine, et plus de 12 heures de travail journalier. Ces travailleurs et travailleuses ne sont que la partie émergée des sans papiers qui, travaillant sans feuille de paie, sont totalement soumis à la domination de leur patron… s’ils (elles) ne se révoltent pas à l’exemple de ceux et celles du 57 !

La situation qu’ils subissent n’est pas seulement la conséquence de la rapacité de leur exploiteur. Elle l’est surtout de la politique de l’Etat qui en imposant des critères de régularisation divise non seulement les sans papiers, mais tous les travailleurs exploités. Division qui affaiblit notre camp en maintenant beaucoup d’entre nous dans une précarité extrême. Aussi le gouvernement ne veut pas ouvrir la possibilité une large régularisation des sans papiers, en particulier ceux qui travaillent sans feuille de paie.

 

Ceux du 57 bd de Strasbourg sont soutenus par la CGT et le PCF de Paris, de nombreux élus, des personnalités, ainsi que par les collectifs de sans papiers. A l’automne dernier, ces travailleuses et leurs soutiens ont subit des menaces de mort et des agressions des employeurs. Sans les soutiens l’occupation n’aurait sans doute pas pu tenir.
Mais si le Front de Gauche et de la UD CGT de Paris dénoncent les patrons “voyous”, ils entretiennent des illusions quand à l’Etat, en lui demandant de “placer sous sa protection, [ces personnes qui ont] dénoncé ce système organisé d’exploitation” (lettre ouverte de l’UD CGT décembre). Ils disent le “silence et l’immobilisme du gouvernement […] incompréhensible et inacceptable” et “confin[ant] à la complicité passive”.

 

Pour eux l’attitude de l’Etat à l’égard des sans papiers et des travailleurs immigrés ne serait pas une politique consciente de division et d’affaiblissement des travailleurs, mais le fruit des ses inconséquences.

 

Mais on ne gagne pas contre l’Etat bourgeois en faisant appel à sa “bonne volonté”, au respect de “ses lois”, mais en construisant un rapport de force qui le fasse reculer.
Ce rapport de force, difficile à réaliser dans la situation de désorganisation du camp des travailleurs, ne peut se construire qu’en développant la solidarité des exploités. Les sans papiers ne sont des concurrents des autres travailleurs que parce que l’Etat les maintient dans une situation d’extrême précarité en les privant des droits des autres travailleurs, immigrés ou français. Aussi nous affirmons :

 

Solidarité de tous et de toutes, sans papiers ou non contre l’Etat des exploiteurs

 

Régularisation de tous les sans papiers, avec une carte de 10 ans

 

Français, immigrés, sans papiers :
égalité des droits
une seule classe ouvrière

 

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