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Négociations entre la Grèce et l’Europe : ils veulent faire plier les peuples !

Le gouvernement grec doit rembourser presque une dizaine de milliards d’euros à ses créanciers dans l’année ; puisqu’il n’en a pas les moyens, il doit négocier avec eux. Si, finalement, il ne peut pas les rembourser et doit se déclarer en défaut de paiement, l’Union européenne (UE) menace de sortir la Grèce de la zone Euro.
Il négocie principalement avec la Troïka constituée du Fond monétaire international (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Commission européenne (le gouvernement de l’UE). Ces institutions veulent appliquer le programme des gouvernements impérialistes et des multinationales à la Grèce.
Car derrière les institutions européennes, il y a l’intervention directe des grandes puissances européennes, principalement la France et l’Allemagne. Le gouvernement grec a conclu avec la Troïka un accord portant sur une liste de mesures à prendre par le gouvernement grec en échange du principe d’une aide financière. Pourtant, Tsipras (premier ministre grec et leader de Syriza) a dû se rendre a Berlin le 23 mars, pour faire valider cette liste par Merkel. Elle a exigé que le gouvernement vende la totalité des parts des entreprises publiques (alors que le gouvernement grec ne voulait en vendre que la moitié) : sinon « ça n’intéresse personne » lui a t-elle dit, sous-entendug : « ça n’intéresse pas nos amis capitalistes ». De sa bouche, elle admet défendre directement les intérêts des grands groupes capitalistes allemands et européens qui rêvent de s’approprier totalement la Grèce !
Mais la question est avant tout politique : d’abord, les grandes puissances ne peuvent accepter qu’un petit pays conteste leurs décisions. Ensuite, un échec des négociations serait le signe d’un échec des impérialistes à étendre et à maintenir leur domination sur les pays d’Europe méridionale et orientale. Ils craignent que d’autres pays suivent l’exemple.
Le gouvernement de Tsipras, lui, veut convaincre les puissances impérialistes que c’est dans leur intérêt à long terme (sous-entendu, dans l’intérêt du maintien de leur domination) de lâcher quelques concessions au peuple grec.
En voyant qu’il existe une certaine rivalité entre eux, le gouvernement grec a cru qu’il pourrait s’appuyer sur la France contre l’Allemagne dans les négociations. Les gouvernements français essayent de nous faire croire que ce serait la méchante Allemagne qui voudrait imposer « l’austérité » à l’Europe. Les Grecs ont constaté à leur dépend qu’il n’en était rien. Dans les négociations avec Tsipras, les gouvernements allemands et français sont soudés, déterminé à imposer baisse des salaires et privatisation à la Grèce... L’Europe sociale, ce n’est qu’un mensonge de Hollande pour masquer une simple rivalité entre impérialistes qui au final veulent la même chose.
L’accord finalement passé le 20 février dernier prévoit que le gouvernement grec devra, en échange d’une aide financière, présenter tout une série de réformes, et surtout que le gouvernement grec ne pourra prendre aucune décision sans l’accord de ses créanciers...
Tsipras veut montrer qu’il serait possible de satisfaire les exigences impérialistes tout en améliorant la vie des Grecs. Mais on sait déjà que l’Union européenne exige de baisser les retraites et réduire le droit du travail, en gros que le gouvernement grec capitule totalement face aux intérêts capitalistes. Le gouvernement grec est coincé entre ce que les impérialistes exigent et leurs promesses électorales.

 

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