6 choses à savoir sur les migrants pour ne pas se laisser diviser !

1/ 500 000 migrants attendus en 2015

Plus de 300.000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis le début de l’année et 2.500 y sont morts, selon les derniers chiffres du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU. Plus de
100 000 pour le seul mois de juillet 2015. Ce qui fait dire à Hollande et Merkel que c’est la crise la plus grave depuis la seconde guerre mondiale.
Au passage, Hollande oublie les 700 000 personnes qui avaient fui la guerre en ex-Yougoslavie dans les années 1990, etc. Les ravages de l’impérialisme sont permanents !

2/ La France est le pays le plus répressif d’Europe en matière d’asile

La France est le 4ème pays demandé après l’Allemagne, la Suède, l’Italie. 30,1% de réponses positives sur la totalité des demandes d’asiles traitées (64000). En comparaison, l’Allemagne c’est 48,9% de réponses positives en 2014, l’Italie 58,6% et la Suède 82,7%. La France a accueilli seulement 500 syriens !
Détruire “Sangatte” (campement d’accueil de 1999 à 2002 dans un ancien hangar d’Eurotunnel sur la commune de Sangatte) n’a servi à rien ! Manuel Valls vient d’annoncer la construction d’un nouveau campement, début 2016. Ce projet était même réclamé par la maire de Calais, membre des Républicains.

C’est la France par la voix d’Hollande qui a proposé en avril 2015 une résolution à l’ONU pour détruire les bateaux des trafiquants, résolution que refuse la Lybie. Les forces militaires sont déjà disposées en Méditerranée.

3/ Vers une remise en question de l’espace Schengen et le renforcement du
protectionnisme ?

L’Allemagne a suspendu l’application des accords de Dublin (2003), liant la demande d’asile non au choix des demandeurs mais au premier pays d’entrée dans l’espace Schengen, pour protéger les grands pays impérialistes. Des migrants se brûlent les doigts pour tenter d’effacer leurs empreintes digitales et éviter d’être renvoyés vers le premier pays d’entrée.

Le retour des “vieilles frontières” !
Merkel : “Si on n’arrive pas à une répartition équitable (des réfugiés en Europe) alors la question de [l’avenir de la zone de libre-circulation] Schengen se posera. Nous ne voulons pas ça”. Une option qui ne servira à rien selon le directeur de Frontex : “Si l’espace Schengen et ses frontières extérieures ne peuvent pas être gérées de façon solidaire entre les états membres, il y a un risque que chaque état reprenne le contrôle de ses frontières nationales. Ce qui ne sera pas plus efficace”.

Le retour des quotas !
La commission européenne demande un “mécanisme permanent” de répartition équitable des demandeurs d’asile en cas d’urgence qui vient d’être acté malgré les freins de la France. L’ONU demande à l’Europe d’accueillir 200 000 migrants, Hollande ne voulant entendre que 100 000.
Contre les quotas inhumains et l’Europe forteresse, une seule solution, liberté de circulation

4/ Les enjeux économiques de l’immigration aujourd’hui

Les patrons allemands réclament une “immigration qualifiée”.
Si l’Allemagne accepte plus de migrants, c’est aussi pour des raisons de dénatalité démographique. Ils demandent la suppression du principe “préférence nationale” qui oblige les agences pour l’emploi à chercher un travailleur Allemand (ou un membre de l’Union européenne).
Il y a immigration de réfugiés qualifiés (Irak, Syrie) dont on nous rebat les oreilles dans tous les médias (les “bons” réfugiés) et croissance aussi de l’immigration “classique” de la misère (Africains), les mauvais réfugiés dont on ne parle plus. Il faut absolument refuser de rentrer dans le débat de l’immigration sur critères de travail, quotas etc.

De plus en plus de murs... et de profits !
Entre les États-Unis et le Mexique, l’Union européenne et l’Afrique (notamment entre l’Espagne et le Maroc)), l’Inde et le Bangladesh, l’Irak et l’Arabie Saoudite, etc. En Palestine, le mur continu le long de la “Ligne verte”, frontière de 1967. Aujourd’hui c’est la Hongrie qui a construit un mur de 175km sur sa frontière avec la Serbie.
Le complexe militaro-industriel est le grand gagnant ! Construction d’infrastructures, renseignement, vente de radars et de drones… La Construction des murs c’est de 1 à 6,4 millions de dollars par kilomètre de mur aux Etats-Unis, par exemple ; leur entretien (environ 6,5 milliards de dollars pour la barrière Etats-Unis–Mexique sur les vingt prochaines années). Ce sont de gros marchés ! Le marché du sécuritaire frontalier = 17 milliards de $ en 2011.

5/ La crise amène de l’eau au moulin des réactionnaires ! Stop !

Agressions racistes néo-nazies dans l’Est de l’Allemagne, collectif anti-migrants “Sauvons Calais”, elle nourrit aussi le protectionnisme. Orban le premier ministre hongrois a déclaré de manière abjecte “N’est-ce pas déjà en soi préoccupant que la culture chrétienne de l’Europe ne soit quasiment plus en capacité de maintenir l’Europe dans le système de valeurs chrétiennes ? Si l’on perd cela de vue, la pensée européenne peut se retrouver en minorité sur son propre continent”. Marine Le Pen a affirmé que “seul 1% seulement [des déboutés du droit d’asile] sont renvoyés dans leur pays d’origine”. Un chiffre contesté car il n’existe pas de chiffres précis sur le nombre de déboutés-renvoyés. La Cimade avance le chiffre de 10% de déboutés renvoyés.
Ne laissons aucune place aux mensonges et au fiel des réactionnaires !

6/ Liberté de circulation, et régularisation sans critères ni quotas !

Des manifestations populaires de solidarité aux migrants : Habitants de lampedusa, de Calais, et d’ailleurs qui tentent d’apporter leur aide, se propose même pour loger des migrants. Ces solidarités des habitants de quartiers, entre collectifs de sans papiers, dans différents pays d’Europe existent.

De plus en plus de voix s’élèvent pour la liberté de circulation
Il faut exiger la liberté de circulation et d’installation. Mais il faut lui donner un contenu clair : les responsables de la situation se sont d’abord le pillage et les guerres impérialistes.

Construire l’unité de classe dans la lutte
Il faut partout refuser d’être opposés les uns aux autres. Les sans-papiers aux migrants, les migrants aux réfugiés, les français avec les immigrés etc. La seule barrière qui vaille c’est celle de classe. Car les responsables se sont ceux qui nous gouvernent avec leur système. Ni plus ni moins !

Bulletin Partisan de Septembre 2015