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Des revendications pour sortir de la crise ou pour organiser les prolétaires contre le Capital ?

La Direction de la CGT appelle, avec la FSU et Solidaires, à une “grande journée de mobilisation et d’action nationale interprofessionnelle” le 8 octobre prochain autour des revendications sur les salaires, mais aussi sur l’emploi et le conditions de travail. On n’en saura pas plus sur le contenu précis, aucune revendication confédérale interprofessionnelle n’étant mise en avant (à part le smic à 1800 euros), chaque boite et chaque syndicat étant appelé à participer à cette journée avec ces propres revendications.
Philippe Martinez, le secrétaire confédéral de la CGT a précisé le 25 aout dernier qu’il devait s’agir, avec le 8 octobre, de marquer “un temps fort d’opposition et de contestation” notamment contre la loi Macron. Mais pas que... Car dans l’esprit des dirigeants réformistes de la CGT, un syndicat doit “aussi porter des solutions alternatives”, des solutions, précise t-il, qui doivent être “crédibles”. Et c’est ainsi que la priorité affichée par la CGT – l’augmentation des salaires – est justifiée non pas au nom des besoins des travailleurs mais comme “solution pour sortir de la crise et re-dynamiser l’économie”.

Ces solutions avancées par la CGT ne se veulent pas “alternatives” aux règles du jeu capitaliste mais au contraire intègrent les lois du Capital (concurrence, profit, guerre économique). L’alternative dont nous parlent les dirigeants de la CGT ou du Front de gauche et autres “frondeurs du PS”, c’est l’illusion qu’il y aurait une autre politique possible, dans le cadre capitaliste, avec sa concurrence et sa guerre économique, une politique qui serait moins dure pour les prolétaires et qui permettrait de “relancer la croissance et l’économie”. Cette illusion s’appuie sur une autre chimère : le capitalisme serait dans une situation de crise, en quelque sorte conjoncturelle et une politique “de relance” pourrait nous en faire sortir. Mais c’est pourtant le fonctionnement normal du capitalisme que d’être perpétuellement en crise et hormis la période de reconstruction de l’après guerre mondiale (1950 -1975) la crise est son fonctionnement habituel.

Alors, oui, les prolétaires ont besoin de solutions alternatives mais pas pour “sauver” l’économie capitaliste ! Nos revendications, sur les salaires, sur le temps de travail ou les conditions de travail nous les construisons à la base à partir de nos intérêts de prolétaires, pas des intérêts de l’entreprise, de la France ou de l’économie ! Contrairement à ce que dit Martinez, nous ne cherchons pas à être crédibles aux yeux de nos exploiteurs, patrons ou État. Nos revendications doivent nous servir à créer l’union grandissante des prolétaires et à faire émerger la conscience que la lutte est globale, qu’elle est contre le Capital.
Sur les salaires, nous ne nous battons pas pour “relancer la croissance par une politique de l’offre” comme nous l’expliquent les doctes experts de la CGT, mais pour vivre ! Sur le temps de travail ou les conditions de travail, nous nous battons contre les cadences infernales, le travail morcelé, de nuit, cette organisation du travail qui organise le chômage de masse et broie nos vies.
C’est contre l’exploitation que nous élaborons nos revendications et que nous construisons la seule alternative qui soit vraiment posée : capital ou travail, exploitation ou libre association, socialisme ou barbarie !

Sur la question des revendications, vous pouvez consulter la Plateforme de lutte
sur l’emploi sur le blog “Où va la CGT ?”

Bulletin Partisan de Septembre 2015

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