La sale guerre d’Erdogan et la résistance légitime du peuple kurde !

Le 20 juillet dernier à Suruc, au Kurdistan Nord, un effroyable attentat a tué 33 jeunes militants progressistes et révolutionnaires qui préparaient une mission de la reconstruction de Kobane, ville du Rojava en Syrie libérée de Daesh par les combattants kurdes.
Au lendemain de cet attentat, Erdogan, le président turc de l’AKP (proche des Frères musulmans) a lancé la Turquie dans la guerre “contre le terrorisme”.
Membre de l’OTAN (donc allié de la France et des Etats-Unis) il a ouvert ses bases aériennes aux militaires américains.
Et il a bombardé, non pas les positions de Daesh, mais celles du PKK et des YPG (Unités de Protection du Peuple) qui sont la principale force militaire sur le terrain à freiner la progression de Daesh.
Erdogan protège et arme Daesh, c’est prouvé à de nombreuses reprises.
Et l’OTAN fait mine de ne pas le savoir.
Le pouvoir d’Erdogan a été déstabilisé par le succès, en juin, du Parti Démocratique du Peuple (HDP) une large alliance de gauche pro-kurde. Pour rétablir son autorité, Erdogan joue le chaos et la guerre civile, espérant rallier l’électorat turc.
Non seulement Erdogan attaque les forces kurdes en Syrie, mais il mène également une véritable guerre contre le kurdistan turc : dans les villes sous couvre-feu, des snipers tirent à vue, les ambulances ne peuvent évacuer les blessés, les élus kurdes sont systématiquement arrêtés et inculpés. Des centaines de civils ont déjà été tués par l’armée. Le racisme anti kurde s’est répandu dans toute la Turquie, avec des lynchages, l’incendie des bâtiments du HDP. Erdogan a réussi, sur sa politique criminelle et raciste, à bâtir une alliance avec les ultra-nationalistes turcs, autour de l’armée, extrêmement puissante et réactionnaire.
Et l’OTAN ferme les yeux. L’Union européenne se soumet au chantage d’Erdogan : si les pays européens condamnent sa politique criminelle, il menace de leur envoyer des dizaines de milliers des réfugiés syriens qui se trouvent aujourd’hui en Turquie.
Depuis mi-septembre, la France intervient militairement en Syrie contre Daesh. Mais si les impérialistes européens et américains voulaient réellement éradiquer Daesh, ils auraient commencé par retirer les organisations kurdes de la liste des organisations terroristes.
Aujourd’hui, les kurdes représentent la seule force progressiste de la région, soumise à la guerre, aux obscurantistes et aux luttes d’influence des impérialistes. Alors que leurs victoires militaires sur Daesh et l’autonomie de la région du Rojava renforcent leur projet politique, Erdogan fait tout pour les anéantir militairement.
Et c’est bien pour ça que nous devons les soutenir et dénoncer sans relâche la complicité du gouvernement français (et de tous les membres de l’OTAN) avec les crimes du régime turc.

Bulletin Partisan de Octobre 2015