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Loi El-Khomri ou Loi Travail : 4 choses à savoir !

1. Horaires assouplis, flexibilité renforcée

Possibilité de pousser les horaires de travail jusqu’à 60h par semaine, diminution de l’indemnisation des heures supplémentaires, possibilité de moduler les horaires jusqu’à trois ans, ils peuvent garder l’étiquette des 35 heures, ce n’est plus que de la fumée !
Chacun au travail sait que les attaques sur le sujet sont quotidiennes, sournoises, apparemment anodines, comme la modification d’un cycle de travail posté, l’instauration du pointage en bleus (comme à Airbus), la suppression du temps de transmission entre collègues (comme dans la Santé), le badgeage sur le poste de travail (comme dans les Assurances), et qu’à chaque fois ce sont quelques minutes, qui, accumulées sur l’année font des jours et des semaines…
Travailler plus pour plus de stress, plus de fatigue, moins de temps libre. Au final, plus de productivité, et en plus la flexibilité renforcée vient en parallèle avec la réduction des effectifs…

2. Licenciements facilités, précarité généralisée

La réduction des indemnités prud’hommes, en passant par le licenciement personnel pour un travailleur qui refuse la dégradation des conditions de travail suite à un accord d’entreprise…
Les commentateurs l’ont souligné : l’enjeu se situe essentiellement pour les travailleurs ayant entre 2 et cinq ans d’ancienneté… Après la précarité pendant les études, après la précarité pour trouver un premier boulot, c’est maintenant la précarité à vie qu’on met en place… Le combat du CPE revient d’actualité !

3. Le sens de l’inversion des normes

Jusqu’à présent, le droit du travail était régit du général au particulier : le Code du Travail l’emporte sur la Convention Collective, qui l’emporte sur l’accord d’entreprise, qui l’emporte sur les particularités des contrats individuels. Autrement dit, les avantages et acquis ne peuvent aller qu’en s’améliorant…
La nouvelle loi inverse en gros la logique des normes : un accord d’entreprise pourra déroger aux Conventions Collectives ou au Code du Travail… en proposant des modalités moins favorables bien sûr !
C’est cela la destruction du Code du Travail, non pas le faire disparaître en tant que tel, mais le rendre inopérant et inutile, le « décentraliser » au niveau de chaque entreprise !

4. La duperie des référendums d’entreprise

La démocratie bourgeoise n’est que la mystification de la dictature de l’exploitation. Alors quand on voit le gouvernement et le MEDEF vanter les mérites de la « démocratie », au départ on se méfie.
De l’autre côté, les bureaucraties syndicales défendent mordicus le « dialogue social » et la « représentativité syndicale », en gros leur droit à discuter et à signer entre gens responsables (même si c’est parfois de manière un peu vive), pour décider à notre place et sans nous demander notre avis de ce qui est bon pour nous…
Mais les exploiteurs en veulent encore plus, ils veulent se débarrasser des gêneurs si nécessaire, ils veulent faciliter les accords dérogatoires, tous les reculs possibles et donc ils veulent contourner les syndicats avec les référendums (ils n’ont pas aimé par exemple le refus de l’ouverture du dimanche à la FNAC !). Ah, c’est démocratique comme ça, on affirme que c’est tout le personnel qui décide de son sort !
A Continental, à Goodyear, à Smart, ils ont fait voter les cadres pour faire passer les équipes ou le rallongement du temps de travail, on connaît la manœuvre. Ils ont expérimenté dans plusieurs endroits, et maintenant ils veulent généraliser le procédé en l’inscrivant dans la loi !
Demandons donc aux directions d’organiser un référendum pour limiter les hauts salaires et les bonus, pour des congés supplémentaires, l’embauche des intérimaires ou l’arrêt des équipes la nuit, on verra alors ce qu’il en est vraiment de leur démocratie !

Article tiré de “Projet El Khomri, négociations UNEDIC : nouvelle attaque” de notre blog “Où Va La CGT ?”

Bulletin Partisan de Mars 2016

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