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La Commune de Shanghai de Hongsheng Jiang

Voilà un livre essentiel pour quiconque s’intéresse à la Révolution chinoise et à la Révolution Culturelle et aux grandes leçons qu’on peut en tirer quant à la transition révolutionnaire vers le Communisme.
Plongeant au cœur de la Révolution Culturelle (1965 – 1976) et s’appuyant sur des documents et des récits d’époque, l’auteur dégage les événements politiques les plus importants concernant la mise en place de la Commune de Shanghai (janvier 1967) et sa transformation en Comité Révolutionnaire (février 1967).
Nous recommandons à tous nos lecteurs ce livre, contribution éminente à l’analyse de cette période essentielle de la Révolution Culturelle, dont les leçons font partie des points primordiaux de compréhension et de démarcation pour la ligne de notre organisation :
poursuite de la lutte de classes pendant la période socialiste, risque de retour au capitalisme mené par une nouvelle bourgeoisie qui naît dans le Parti, lutte en son sein entre deux voies (menant au capitalisme ou au communisme), importance de la destruction de l’ancien appareil d’État et de l’implication croissante des masses dans la prise en main directe de leurs affaires, mais aussi nécessité d’une direction communiste du mouvement...

 


- L’intérêt essentiel du livre est qu’il combine récit concret et analyse politique argumentée (avec de nombreux renvois à des références de textes sur internet, bien que le PC chinois ait fait détruire la plupart des documents d’époque après 1976). Là, à Shanghai, où d’une part le renversement de l’ancienne direction du PC par les rebelles révolutionnaires a été mené à son point culminant et où d’autre part, la base ouvrière du mouvement était la plus importante de toute la Chine (2 millions d’ouvriers dans une ville de 10 millions d’habitants).

 


- Loin des « torrents de boue et de brumes dont on l’a couverte », le livre redonne son sens profond à la Révolution Culturelle. Il permet de sortir des stigmatisations de déchaînements de violence aveugle, même si le caractère violent des affrontements transparaît souvent. L’enjeu et la cible essentielle de la Révolution Culturelle y sont clairement désignés : reprendre le pouvoir central au courant Liu-Denguiste (celui de Liu Shaoqi et Deng Xiaoping) qui est dominant, courant ‘révisionniste’ qui mène (et mènera effectivement) à la restauration du capitalisme en Chine.

 


- Le récit de la mise en place de la Commune de Shanghai s’articule sur 4 moments principaux :

 

> La création du Quartier Général Ouvrier (QGO), représente l’impulsion ouvrière qui permet de donner aux déclarations politiques des textes fondateurs de la Révolution Culturelle (circulaire du Comité Central du 16 mai 1966, Décision en 16 points du 8 août 1966) leur concrétisation politique : la prise du pouvoir à Shanghai par les rebelles révolutionnaires. Le QGO assure sa domination dans le mouvement rebelle de Shanghai suite aux victoires contre les cadres et les ouvriers restés ‘loyaux’ aux dirigeants du PC de Shanghai et qui cherchent à l’empêcher d’obtenir le soutien de Pékin (lequel n’était pas assuré à l’automne 1966). Dès le 6 novembre 1966, le QGO annonce  : « Nous allons prendre le pouvoir, c’est-à-dire arracher le pouvoir aux bandits capitalistes dans le parti et le passer aux mains du prolétariat » (p 65).

 

> La lutte contre ‘le vent économiste droitier’ de janvier 67. Cette expression désigne le mouvement suscité par la direction du parti de Shanghai, et qui cherche à détourner la Révolution Culturelle en une série d’attributions d’avantages matériels.Sous l’impulsion de la direction du PC de Shanghai, « toutes les autorités de la ville s’employaient à augmenter les salaires et à délivrer des bonus et des compensations aux travailleurs défavorisés » (p 85). Cela dans une situation où « les travailleurs les plus défavorisés – ouvriers temporaires, contractuels, sous-contractuels – avaient de bonnes raisons de vouloir des compensations et des réformes », d’où la consigne intéressée du PC de Shanghai « N’allez pas à l’encontre des souhaits des masses » (p 82 et 84). Le PC de Shanghai, menacé par la Révolution Culturelle, acceptait toutes les demandes à caractère économique pour gagner du crédit auprès des ouvriers précaires (les autres lui étaient plutôt favorables). Ceci créa rapidement un chaos économique et politique, d’autant plus que le mouvement a été associé à une grande grève des ouvriers soutenant le PC paralysant le port de Shanghai (le plus important de Chine). Le QGO arrive à reprendre la situation en main et met en avant le mot d’ordre ‘poursuite de la révolution et relance de la production’, jusqu’à prendre le pouvoir local au Comité du Parti de Shanghai, malgré le fait que « la majorité des ouvriers spécialisés et des cadres expérimentés ne collaboraient pas avec les rebelles » (p 126).

 

> Le QGO doit alors faire face aux menées gauchistes de ceux qui à l’intérieur du QGO rivalisent pour en prendre la direction, sur une ligne anarchisante de refus de toute direction (p 154). Ce courant vaincu politiquement, la Commune de Shanghai peut alors mettre en œuvre son programme de prise du pouvoir dans tous les domaines de la vie économique et sociale, option validée par Mao lui-même et certains membres du GCRC (Groupe Central de la Révolution Culturelle organe dirigeant de la Révolution Culturelle) mais pas tous ! (p 124).

 

> Enfin, le livre décrit (et soutient) le passage de la Commune de Shanghai, jugée trop avancée pour le reste de la Chine, en Comité révolutionnaire de triple alliance, comme l’avait fait la Commune d’Heilongjiang dans le nord de la Chine. Les Comités de triple alliance, c’est l’instauration d’une structure de direction composée d’anciens cadres du PC chinois, de l’armée et des rebelles (qui pouvaient se partager les sièges entre loyaux à l’ancien pouvoir et défenseurs de la Révolution Culturelle). A Shanghai, il a été créé dans les proportions 30, 20, 50%. Et en quelques mois, « on mit en place des structures de dictature des masses dans de nombreux lieux de la ville » (p 226). De nombreuses prisons sont fermées et leurs occupants renvoyés dans les unités d’origine. Des comités de médiation populaire remplacent des tribunaux. Une milice ouvrière armée remplace partiellement l’armée. « Jamais auparavant autant de simples ouvriers rebelles n’avaient été représentés dans les organes du pouvoir » (p 230). Sur la période 1966-1970, la production augmenta de 42% à Shanghai, tout en soutenant d’autres régions plus pauvres.

 


- Le livre permet ainsi de saisir la complexité des processus révolutionnaires, et la nécessité d’une direction clairvoyante sur les cibles et les objectifs pour démêler les fils enchevêtrés des intérêts et comportements de classe. On y perçoit justement que la direction de la RC (le Groupe Central de la Révolution Culturelle et Mao) n’est pas toujours unifiée ni exempt de consignes contradictoires. Exemple de question difficile à interprétation fluctuante : doit-on chercher à inclure l’essentiel des cadres et de l’armée comme partie prenante du mouvement révolutionnaire contre les 5% de dirigeants développant la voie capitaliste ? Ou au contraire, considérant que l’essentiel des cadres du Parti et de l’armée se sont opposés à l’essor de la Révolution Culturelle, les écarter et les remplacer par les masses organisées [1] ? Sur cette question essentielle, le livre donne des indications contradictoires qui en révèlent la complexité pratique : depuis « la poignée de responsables engagés dans la voie capitaliste » de mai 66 à « C’est une classe qui en abat une autre » (Mao en janvier 67 - p 106), classe théorisée plus tard en ‘nouvelle bourgeoisie d’État’. Trancher cette question ne pouvait se faire dans l’abstrait. Mais elle a donné lieu à des fluctuations tenant compte du rapport de forces, de l’activité réelle des masses et des espoirs d’isoler la droite du mouvement. Ainsi les Comités de triple union ont été décrits au début comme transitoires, fruit d’un compromis (« le résultat de la lutte de classes à ce moment-là » (p 239) devant permettre une stabilisation des nouvelles prises de pouvoir.

 


- Hongsheng Jiang souligne que des élections générales style Commune de Paris ne pouvaient être organisées car les masses n’étaient pas prêtes politiquement et que la démocratie formelle aurait abouti à rendre le pouvoir aux Liu-Denguistes. C’est bien dans l’existence d’une direction communiste que réside la clé. Or, le Parti était complètement divisé. Le courant révolutionnaire dans le Parti a impulsé une révolte de masses contre l’autre partie, révisionniste, du même Parti ! Nouveauté théorique et pratique qui constitue l’essence de l’apport de la Révolution Culturelle au communisme. Et on assiste à l’affrontement dantesque (tous au nom de Mao !) des deux courants.
Par une série de questions, Hongsheng répond à ceux qui prédisent que la Révolution Culturelle a été la dernière révolution ‘léniniste’ conduite par un Parti communiste (Badiou, Zizek) : « Est-il possible de mettre en pratique une politique d’émancipation des travailleurs sans se saisir du pouvoir d’Etat ? En d’autres termes, comment abolir le capitalisme sans établir un État prolétarien ? Comment assurer l’orientation communiste de la politique d’émancipation sans partis d’orientation communiste ? » (p 246).
Hongsheng affirme « que personne ou presque » (p 249) à Shanghai n’imaginait construire une autre direction communiste en dehors du PCC (auquel appartenaient les dirigeants de la Commune). Pourtant Hongsheng fournit des indications qui donnent une idée de l’ampleur de la tâche de reprendre le Parti et l’Etat aux Liu-Denguistes. Ainsi sa description d’une réunion de l’Etat-Major de l’armée en février 67 : « Le maréchal Ye Jianying, comme d’autres officiers supérieurs et d’autres cadres importants du parti étaient très opposés au chaos, c’est-à-dire à la révolte des masses contre la vieille machine d’Etat » (p 188). Le maréchal « s’identifiait au système d’avant la RC, qu’il considérait comme réellement socialiste » (p 189). En 67, Mao affirme clairement que « l’armée doit soutenir activement les révolutionnaires de gauche ». Elle l’a fait à Shanghai, mais cela apparaît comme une exception. Majoritairement elle a écrasé dans le sang les rebelles au nom de l’ordre, dès 1967. « Dans bien des cas, l’armée censée appuyer les rebelles de gauche, prit en fait le parti des conservateurs, des tenants du pouvoir local et du système pré-RC en général. Ce que Mao n’avait pas vu, c’est que l’armée, fondée sur la hiérarchie, avait un penchant conservateur » (p 186).

 


- D’une manière générale, le “vieil appareil d’Etat” et le Parti-Etat [2], qui dirigeait les entreprises aussi, a constitué la cible de la Révolution Culturelle beaucoup plus massivement que ce qui était envisagé au départ (la « poignée de dirigeants engagés dans la voie capitaliste »). D’une part, l’essentiel de ces appareils s’est opposé comme il a pu à la Révolution Culturelle qui le détrônait, d’autre part les rebelles dans tout le pays, et avec des excès aussi, se sont attaqués aux structures du pouvoir qui les opprimaient directement et non au seul lointain pouvoir central à Pékin. « Presque tous les rebelles de Shanghai faisaient porter leurs efforts sur les affaires de la ville et non sur celles de l’Etat tout entier » (p 244). Le livre nous apprend également que c’est à Shanghai qu’une riposte armée se préparait aux menaces de coup d’État en 1976 après la mort de Mao.
Malgré tous les apports du livre, la délimitation stricte de son étude à la ville de Shanghai et aux années 66-67 ne manque pas de susciter certaines frustrations et limites quant à la compréhension globale de la RC.

 

On a les éléments pour juger que la direction maoïste l’a spécialement soutenue à Shanghai et qu’elle était le point avancé de ce que la direction de la Révolution Culturelle pouvait souhaiter : des organisations de masses à forte composante ouvrière qui renversent les directions locales du Parti (la tempête de janvier), un courant droitier qui est battu politiquement malgré sa forte implantation de départ, l’armée qui se solidarise avec le processus, une direction issue du PCC mais qui le renouvelle et réussit la triple alliance sur les bases de la RC, les masses qui s’emparent spécialement des tâches de l’État et de fait commencent le processus de son extinction.
Hongsheng indique « si la majorité des cadres anciens fut en effet éliminée des nouveaux organes de pouvoir dans différentes villes pendant la Tempête de janvier, cette élimination a varié selon les lieux. Shanghai est sans doute l’une des villes où elle a été la plus importante » (p 240). Mais quid du reste de la Chine ? Les débats y ont été les mêmes. Hongsheng précise à propos de Shanghai : « A mesure du développement de la révolution, (la) façon de considérer les vieux cadres suscitait un intense débat parmi les rebelles. Certains d’entre eux étaient d’avis que le vieux gouvernement était bourgeois de nature et qu’il devait être totalement renversé, tandis que d’autres pensaient que beaucoup de cadres étaient encore valables et qu’il fallait superviser leur rectification » (p 122). C’est un point crucial de la révolution : jusqu’où la mener pour assurer la victoire ? Comment isoler la droite qui dominait le parti et l’Etat (p 237) ? Les réponses à ces questions n’ont pas été les mêmes dans toute la Chine et celles mises en œuvre ailleurs en Chine sont nécessaires pour comprendre les écrasements pendant et après la Révolution Culturelle : arrestations, emprisonnements et exécutions de centaines de milliers de rebelles révolutionnaires, jusqu’à la réécriture et destruction des archives de la Révolution Culturelle elle-même après 76, dégageant la voie à la restauration complète du capitalisme aussi dans l’idéologie.

 

Aucun aspect de la lutte pour le changement des rapports de production, dans les années 70, si important pour nous, n’est abordé [3]. Après les aspects théoriques (et très pratiques !) de lutte entre deux voies, l’analyse de la permanence de rapports de production capitalistes pendant la transition au communisme est aussi d’une grande portée théorique, mise à jour dès la confrontation entre les chartes de Magnitogorsk et d’Anshan du début des années 60 (deux complexes sidérurgiques, en URSS et en Chine, ayant développé des conceptions opposées des places et rôles des cadres et des ouvriers dans la production et la direction) [4].
La lutte sur le terrain juridique décrite à partir des pages 225, riche et prometteuse, n’est pas reliée à la campagne contre le droit bourgeois des années 70, son débouché politique, lancée à Shanghai, et cela frustre aussi !

 

Reste la grande question : comment le coup d’État de 1976 a-t-il pu réussir si la gauche avait réussi à appliquer son programme et se renforcer, à Shanghai du moins ? « C’est une question si compliquée qu’elle ne peut être entièrement traitée dans le cadre de ce livre et je m’en tiendrai donc à une seule approche : les organisations de masse » (p 250). Du coup, le livre n’aborde pas des points essentiels comme les menaces de conflit armé avec l’URSS, les conséquences de la tentative de coup d’État de Lin Piao en 1969, le Xe Congrès du PCC en 1971 où la gauche est victorieuse mais qui débouche sur la réhabilitation de Deng Xiaoping en 1973. Mais il donne des indications précieuses sur les suites du Comité révolutionnaire de Shanghai : « A la fin de l’année 1968, la plupart des organisations de masses avaient été démantelées » (p 256). En août 69, le CC du PCC ordonne la dissolution de toutes les organisations de masses. « Privés de leur principal appui, de nombreux représentants des rebelles dans les Comités révolutionnaires locaux furent mis dehors par les autorités militaires ou par le Parti, sous des prétextes variés (…) Et au moment du coup d’État droitier de 1976, la gauche rebelle n’avait plus les moyens d’organiser la résistance, les puissantes organisations de masse ayant été démantelées » (p 257).

 

Toutes ces précisions soulignent bien comme le livre de Hongshang Jiang mérite lecture et discussions. Malgré ses limites, l’apport de la Révolution Culturelle à la théorie communiste en ressort à chaque page, et de manière souvent concrète et vivante. C’est une formidable leçon de matérialisme historique (« Une idée devient une force lorsqu’elle s’empare des masses », Marx) et (exemple page 188 : « Mao pensait qu’il fallait un grand chaos pour arriver à une grande harmonie – laquelle ne durerait qu’un temps ») dont nous devons continuer l’étude critique et l’approfondissement. Ce n’est pas le livre de synthèse sur la Révolution Culturelle dont on rêve, qui n’existe sans doute pas !, mais, réel et bien vivant, il constitue une contribution essentielle aux débats qui nous agitent et questions que nous nous posons. Espérons que les éléments d’histoire chinoise nécessaires à sa compréhension n’empêcheront pas de jeunes lecteurs de s’en emparer, mais au contraire les pousseront à en prolonger l’étude et les ouvrira à la compréhension nouvelle de la dictature du prolétariat que la Révolution Culturelle a suscitée.

 

Le bilan de la révolution Culturelle et Voie Prolétarienne

La révolution culturelle est riche d’expériences, mais elle n’empêchera pas la Chine de tomber à la fin des années 70 dans le capitalisme. [...] C’est sur les enseignements tirés de la Révolution Culturelle par les théoriciens du courant maoïste, que se fonde notre conception du socialisme, opposée à la voie suivie par Staline et celle proposée par Trotsky.
- Changer les formes de propriété n’est pas suffisant. Après la Révolution Culturelle, s’est poursuivie la critique d’une transformation sociale réduite à celle des formes de propriété. Un des théoriciens maoïstes écrira de la Chine d’avant la révolution culturelle : « Ce n’est pas très différent de l’ancienne société chinoise ; seule la forme de la propriété a changé ». Si l’expropriation des entreprises est une des conditions de la transformation sociale, elle n’est pas suffisante. Elle ne touche pas à la propriété réelle des moyens de production qui peuvent rester la propriété collective d’une classe exploiteuse, comme dans l’URSS des années 40 à 80. Cela nous distingue des trotskistes qui considéraient encore il y a peu, que l’URSS était un état ouvrier (bien que dégénéré) parce que la propriété y était étatique.
- La lutte de classe est déterminante. La conception maoïste rompt avec les visions idéalistes du processus révolutionnaire après la prise du pouvoir. Celle qui croit tout régler par la clairvoyance du parti (conception stalinienne), comme celle qui croit que tout le sera par la démocratie ouvrière (conception trotskiste). Les contradictions du socialisme ne sont pas dues à des déviations ou manque de démocratie, mais de la nature même de cette société où existent encore des classes, parce que les rapports sociaux n’ont pas été transformés totalement.
- Le parti ne doit pas craindre l’expression des contradictions en son sein et dans la société. Le maoïsme nous éloigne radicalement du stalinisme en renouant avec la dialectique. L’expression des contradictions dans le parti, comme dans la société est inévitable. Il récuse la conception monolithique du Parti. Mais il affirme aussi que le débat d’opinion et la démocratie ne sont pas suffisants pour surmonter les contradictions. Il faut les nourrir des bilans et des enquêtes qui seuls départagent entre le vrai et le faux. Dans la société, la contradiction est l’expression de l’existence de classes et d’un État qui sont les bases potentielles d’un nouveau système d’exploitation. Les maoïstes après la Révolution Culturelle ont affirmé que les travailleurs devaient se défendre contre leur État. Ils ont souligné la nécessité de l’expression publique de la critique (affiches murales), de s’organiser dans des syndicats et de se défendre par la grève. Ils ont fixé pour tâche aux ouvriers de s’approprier le savoir des cadres, pour pourvoir diriger la société et abolir la division du travail.

 

Extraits de l’article ‘Le sens de notre référence au maoïsme’ paru dans le journal Partisan N°161 - Novembre 2001 à lire ici : http://ocml-vp.org/article738.html

[1Selon le principe marxiste de destruction de l’appareil d’Etat ancien et de l’édification d’un nouvel Etat, transitoire, organisant la prise en charge progressive par les masses de toutes les affaires publiques.

[2Il n’avait pourtant que 18 ans à l’échelle de la Chine, moins d’une génération !

[3Ni même celle de la situation concrète des différentes catégories d’ouvriers et des changements (ou choses inchangées) survenus depuis 1949 dans les usines. De la même façon, pas un mot sur les paysanneries et l’agriculture avant et pendant la RC ! Rien non plus sur l’aspect culturel/idéologique où la RC a tant défriché les conceptions antérieures...

[4Voir l’article “La gestion des usines en Chine et en URSS” paru dans le journal Partisan N°233 - décembre 2009 à lire en ligne : http://www.ocml-vp.org/article33.html

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