Militer > C’est contre le monde de la loi Travail que nous combattons !

C’est contre le monde de la loi Travail que nous combattons !

Voilà plus de trois mois que nous sommes sur le front. Grève dans les raffineries, les déchetteries ou à la SNCF, guérilla des blocages et déblocages, initiatives multiples comme l’accueil des ministres (soutien total à l’œuf de Macron !). Mais on voit bien, malgré tous nos efforts, qu’au-delà de l’unité de colère et d’action des plus déterminés, ça a du mal à s’élargir, que c’est éclaté un peu partout, pas grand-chose en vue au-delà du retrait de la loi Travail – quand on ne commence pas en douce à suggérer des négociations pour sortir de l’impasse…
L’énorme travail de mobilisation pour la réussite des manifestations du 14 juin ne doit pas masquer l’absence de perspectives claires pour la suite. Tout le monde est un peu dans l’expectative, à se demander où on va.
Sans compter que la répression ne faiblit pas, que les blessés et les interpellations s’additionnent, que la prison préventive ou définitive s’abat sur les militants, à Clermont-Ferrand, Rennes, Douai, Marseille ou ailleurs…

 

Leur monde, on n’en veut plus…

 


- Leur monde de précarité et de flexibilité, où en fait la loi El Khomri s’applique déjà, avec des inventions de folies comme le travail de nuit à temps partiel, ou des calculs de flexibilité où il n’y aura en fait plus jamais d’heures supplémentaires de payées ; voilà ce qui se trame en ce moment à PSA. L’ouvrier, chair à patron, pressuré, exploité, réduit de plus en plus visiblement à ce qu’il est pour le bourgeois, une marchandise, une ressource humaine productrice de plus-value… ou une armée de réserve constituée de chômeurs, intérimaires et autres précaires.
- Leur monde d’invidualisation, de chacun pour soi, de cas par cas, pour les papiers, dans l’entreprise pour les règles de travail, dans la société en général : diviser pour régner, diviser pour permettre aux exploiteurs de s’adapter plus facilement aux vagues successives de la crise…
- Leur monde de répression, le manifestant, syndicaliste ou jeune, chair à matraque où la règle c’est « ferme ta gueule », ne dérange pas les plans et restructurations du capitalisme mondialisé… Sinon, la matraque, la grenade ou la prison. Plus la crise est dure, plus violente est la répression ! Les flics sont bien plus mesurés face aux hooligans de l’euro !
- Leur monde de démocratie bidon, où on a le 49.3 quand ça ne passe plus, où on nous chante les lendemains meilleurs avec les élections en 2017 – chacun sait que Mélenchon ou un autre ça ne changera rien sur le fond… On a vu Syriza à l’œuvre en Grèce. Quant au système électoral, tous les partis traditionnels sont mouillés jusqu’au cou dans la gestion des mairies, des départements, du système qu’ils prétendent critiquer.
- Leur monde centralisé et bien organisé, avec l’Etat et le gouvernement à la tête, chargés de mettre en œuvre les réformes du capital avec leurs experts, Macron, Valls, Gattaz, El Khomri…, de réprimer les opposants avec leur arsenal de forces spéciales, de veiller à ce que l’ordre règne au profit des exploiteurs.

 


- La lutte syndicale est indispensable mais insuffisante, c’est toute la société qu’il faut changer !
- En 2017, ce n’est pas une perspective, on sait déjà que ce sera encore pire, il faut s’y préparer !
- La révolte, même radicale, ça ne suffit pas, ça ne construit pas d’avenir meilleur !
- Les Nuits Debout ou autres regroupements à la base, c’est bien pour se retrouver, débattre et être actifs. Mais c’est impuissant pour être une force agissante et efficace face aux exploiteurs.

 

Oui, l’heure est à faire de la politique, à s’organiser dans une organisation vraiment communiste, sans compromissions avec le capital et ses règles, à analyser le présent à partir de l’expérience passée, à construire notre avenir, un autre monde, le NOTRE. Ce n’est pas parce qu’il y a encore du chemin à faire qu’il faut se décourager, se résigner à accepter le « moins pire » réformiste (Mélenchon s’y prépare déjà), ou dans l’autre sens imaginer « faire tout péter ».
Il faut construire, faire une critique radicale du capitalisme, cette catastrophe économique, sociale, écologique et répressive, agressive tant en interne que dans les interventions militaires à l’étranger, il faut un Parti pour les exploités, reconstruire un vrai parti communiste – et pas le parti dégénéré qui se fait appeler ainsi, au point de s’excuser de l’œuf de Macron, pathétique… Il nous faut nous organiser pour un avenir meilleur et collectif, celui des travailleurs libérés de l’exploitation, organisés par eux-mêmes pour décider de leur vie…

 

Aujourd’hui, il faut
- Organiser le succès du combat, dans l’élargissement du mouvement, dans la participation au 14 juin et après, pour le retrait de la loi El Khomri
- Assurer le soutien, y compris financier, auprès des grévistes les plus déterminés. Attention, le mieux est le soutien direct, sur place, auprès des piquets de grévistes !
- Exiger la relaxe de tous les inculpés dans les manifestations depuis le 9 mars.
- Construire l’unité contre la répression et organiser la solidarité, y compris financière !
- Refuser le droit des experts à décider de notre vie !
- Et s’organiser par nous-mêmes, faire de la politique autrement, c’est ce à quoi travaille l’OCML Voie Prolétarienne !

 

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