Hollande digne continuateur de la Françafrique !

Hollande vient de clôturer son mandat au sommet africain de Bamako les 14 et 15 janvier. L’occasion de revenir sur la proposition 58 du candidat en 2012 qui était de « rompre avec la Françafrique en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité ». Sans rire.

L’heure est au bilan.
Après une séquence de retrait dans les années 2000, les entreprises françaises sont à nouveau à l’offensive en Afrique, Gattaz en tête, pour regagner des marchés face à l’agressivité des concurrents US, chinois ou indiens. Bolloré, Bouygues, Vinci, Total, Eramet, Areva, Technip, Orange, Vivendi, Bel, Carrefour, BNP, Société générale, Crédit Lyonnais etc. les entreprises françaises se renforcent partout, avec le cortège accompagnant de corruption (le FBI enquête sur le rachat d’Uramin par Areva) ou de faveurs aux dirigeants africains. Avec bien sûr les Rafale à l’Egypte, et les ventes d’armes à tous les pays en zone sensible.
Comme partout dans le monde Hollande s’est fait le voyageur de commerce de ces entreprises, le socle fondamental de la Françafrique. Il y a des intérêts majeurs à défendre, par exemple l’uranium du Niger en pleine zone sahélienne troublée, et des positions à tenir pour ne pas être éjecté par des concurrents de plus en plus agressifs.
Malgré une contestation grandissante (arrivée de la Chine, de l’Inde sur les marchés…) le franc CFA reste un pilier de cette domination, via les deux grandes banques centrales africaines (BCEAO en Afrique de l’Ouest, BEAC en Afrique Centrale) avec une monnaie attachée à l’Euro après la dévaluation massive de 50% en 1994.

C’est de cet œil qu’il faut regarder l’enchaînement des opérations militaires sur le continent. Serval au Mali puis Barkhane au Sahel, intervention en RCA ce sont 7000 soldats français engagés en Afrique. Certes bien moins que dans le passé, mais en lien étroit avec les forces complémentaires comme par exemple l’armée tchadienne d’Idriss Deby (avec la base militaire française de N’Djamena).
Ces interventions se présentent comme la protection des populations, la chasse aux djihadistes, l’interposition entre concurrents (comme en RCA) – bref des interventions « solidaires et confiantes » sans doute. Mais le fond de l’affaire, c’est la poursuite des interventions précédentes (Libye, Cote d’Ivoire…) et la préservation, floue et empirique des intérêts français, au gré des retournements des combats et des affrontements. Au Mali, la France a successivement soutenu, combattu et soutenu à nouveau les Touaregs du Nord, en Côte d’Ivoire elle a soutenu Gbagbo avant de le lâcher pour Ouattara, en RCA l’armée s’est interposée de manière confuse pour éviter de voir apparaître un nouveau champ de guerre et ainsi de suite.
Mais lors des premiers incidents sahéliens, la première mesure a été d’envoyer les forces spéciales pour sécuriser la mine d’uranium d’Areva au Niger – ça au moins c’était clair !

Il ne peut y avoir d’intervention humanitaire, « solidaire et confiante » de la part d’une armée impérialiste. La Françafrique a deux bras, le commerce et l’armée, pour conserver sa zone de domination et les intérêts qui vont avec. Et même quand les intérêts économiques ne sont pas directs, comme lors du génocide au Rwanda en 1994, la France impérialiste sait intervenir pour défendre ses positions face aux concurrents anglosaxons. Qu’a fait Hollande pour faciliter les procès internationaux en cours contre les militaires français de l’opération Turquoise, et surtout des opérations antérieures Noroît et Amaryllis qui ont clairement soutenu les génocidaires ?

Les présidents se succèdent, la Françafrique reste, les sommets africains s’enchaînent, avec les mêmes objectifs. Ne restons pas silencieux ! Un peuple qui en opprime d’autres ne peut pas être libre !

Retrait de toutes les troupes françaises en Afrique, fermeture des bases militaires !
Arrêt des ventes d’armes sur le continent, comme ailleurs !
Abandon de tous les intérêts français en Afrique !
Ouverture de tous les dossiers secrets sur les interventions françaises en Afrique !
A bas l’impérialisme français, vive la solidarité internationale !

OCML Voie Prolétarienne, le 19 janvier 2017