Militer > Parlementarisme et boycott

Parlementarisme et boycott

En quoi le boycott se distingue-t-il de l’abstention ?

Alors que l’abstention revêt le plus souvent un caractère de retrait indifférent, en mode « je ne suis pas concerné », « ce ne sont pas mes affaires », le boycott manifeste quant à lui le souci d’une intervention active et mobilisée, certainement pas indifférente.
Dans cette campagne, c’est bien de cela qu’il s’agit : affirmer que ce sont bien NOS affaires mais que la bourgeoisie se les approprie via le parlementarisme dans une séquence particulièrement caricaturale.
Le boycott, c’est refuser de se renfermer dans un désintérêt décourageant et défaitiste, et c’est affirmer au contraire la nécessité de reprendre nos affaires en main, par nous-mêmes, et d’agir. C’est coller des affiches et des autocollants, participer à des initiatives, des réunions…, que ce soit dans les entreprises, les quartiers. C’est participer au débat général sur les choix de société ouvert par les élections.

Le pourrissement de cette « démocratie » !

Il y a une spécificité ressentie, c’est qu’après Sarkozy, après Hollande, la loi travail, le projet de déchéance de nationalité, l’Etat d’Urgence permanent… tout va continuer comme avant – et pire – avec Le Pen, Macron ou autre. « Ils se foutent de nous », le système électoral est pourri, et plus encore avec les primaires qui gomment les différences entre programmes au profit du choix d’un leader pour gérer le capitalisme dans un consensus général contextuel.
Le rejet du système électoral est bien plus massif qu’aux échéances précédentes ; il se nourrit de l’idée qu’ils sont tous pareils, que rien ne changera, que le contexte extérieur imposera ses lois, comme en Grèce avec Tsipras. On a voté depuis des décennies de crise, on a tout essayé et tout ne va qu’en s’aggravant.
Faire campagne pour le boycott, c’est intervenir activement sur ce rejet pour montrer la nécessité de rompre avec toutes les tendances du capitalisme politicien, plus ou moins réformiste, plus ou moins réactionnaire, plus ou moins radical.

« Ce n’est pas parce qu’on ne vote pas qu’on n’a rien à dire »

A ceux qui disent « Si tu ne votes pas, tu ne pourras rien dire après », nous répondons « Mais si tu votes, c’est pareil ! ». Le parlementarisme bourgeois, le système électoral, c’est justement laisser les bourgeois décider à notre place, c’est un leurre pour nous enfumer.
L’enjeu du boycott pour nous, c’est de savoir dire non à un moment donné pour décider par nous-mêmes de notre sort. C’est aussi l’occasion de faire le lien avec celles et ceux qui ne votent pas, les non-inscrits, les abstentionnistes, les étrangers et aussi les sans-papiers.
Ce n’est pas parce qu’on ne vote pas qu’on n’a rien à dire !

Bulletin Partisan d’avril 2017
Soutenir par un don