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Rapport Spinetta : ils restructurent la SNCF pour mener leur guerre économique.

La SNCF est une multinationale, avec des filiales présentes dans le monde entier dans le transport de voyageurs et l’ingénierie (comme la RATP d’ailleurs) qui a besoin de se restructurer pour mener une bataille sans merci face à ses concurrents internationaux. C’est ce que propose le rapport de Jean-Cyril Spinetta, haut-fonctionnaire et grand patron, « tueur à gage » du capitalisme français qui a sévi dans la restructuration d’Air France

Le plan pour la SNCF est le même que celui qui a été appliqué à La Poste ou France Télécom : un programme massif de destruction des acquis ouvriers au service de la restructuration.
Le chemin de fer est une activité très difficilement rentable. On s’achemine donc vers un système où les capitalistes privées se verraient céder les branches rentables, pendant que l’Etat et les collectivités locales garderaient la charge de ce qui est le moins rentable, principalement la maintenance des infrastructures. Socialiser les pertes, privatiser les profits !

Depuis des années également, la SNCF fait tout pour se débarrasser des lignes non-rentables, des petites lignes. Le rapport Spinetta le demande également, mais le gouvernement évite d’en parler, et pour cause, ça n’est pas très populaire. Le discours de la SNCF est clair : soit les collectivités locales ou l’Etat la gavent de subvention, soit elle les lâche. Son dada, c’est le TGV, belle machine à cash. Et encore, le TGV est rentable parce que l’Etat paye de sa poche tous les gros travaux d’infrastructures... C’est clair, la SNCF n’est déjà plus un « service public » depuis longtemps... Ce qu’on nous dit explicitement, c’est que le train à grande vitesse sera le privilège des riches, quand les pauvres devront désormais prendre le bus.

La SNCF fonctionne depuis un moment comme n’importe quelle grande entreprise privée, avec mise en place du lean-management, pression permanente sur la productivité. Avant même que le rapport Spinetta ne mette ouvertement sur la table la suppression du statut, cela fait longtemps qu’on trouve de plus en plus de CDD et d’intérimaires dans les gares et les ateliers. Les cadres, les chefs, comme partout ailleurs sortent des mêmes écoles d’ingénieurs ou de commerce que ceux des autres grandes entreprises, avec le même état d’esprit complètement pourri.

Comme à chaque fois qu’il s’agit d’attaquer les cheminots, les chiens de garde médiatiques de la bourgeoisie colportent tout et n’importe quoi sur leur statut. Le statut, les billets de train gratuits ou presque pour les cheminots ou leurs proches, sont en fait un maigre compensation pour tous ceux qui travaillent en 3*8 ou le dimanche. Ceux qui risquent leur vie au bord des voies ou suspendus aux caténaires. A la SNCF comme ailleurs, les prolétaires sont par définition exploités, et tout « avantage » dont ils bénéficient n’est qu’une petite part en plus de la richesse qu’ils produisent qu’ils arrivent à garder pour eux !

Au delà de la défense du statut tel qu’il est, il faut nous battre pour que tous les travailleurs du rail en bénéficient. A la SNCF comme ailleurs, le collectif ouvrier a été battu en brèche par l’externalisation du nettoyage ou de la maintenance de site, insufflant la méfiance, le mépris et l’esprit de concurrence entre travailleurs.

A côté de cela, on veut faire croire que la précarisation et flexibilisation des travailleurs du rail se fera au bénéfice des usagers. On voit bien ce que ça a donné au Royaume-Uni, comme on voit ce que ça donné à la Poste : augmentation des tarifs, baisse de la qualité de services... ! Au final, ce seront les prolétaires qui trinqueront avec la restructuration capitaliste du chemin de fer. A la fois ceux qui y travaillent, et ceux qui l’utilisent. Nous ne voulons pas être sacrifiés sur l’autel de la concurrence capitaliste mondiale !

Déjà, la CGT Cheminot recule devant la nécessité d’une riposte ouvrière dure, et répète qu’il est encore temps pour une réforme négocier. Pure illusion ! Macron n’a aucune intention de négocier, mais la CGT est engluée dans ses réflexes cogestionnaires. D’autres appellent à la grève générale reconductible. D’accord, mais une grève générale, ça se prépare.

- Non à la casse du statut !
- Non à la privatisation !
- Embauche au statut des cheminots précaires et sous-traitants ! Abolition de la sous-traitance !
- Unité cheminots/voyageurs !
- Pour un transport public gratuit et de qualité !

Bulletin N°28 - Mars 2018
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