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Les 200 ans de la naissance de Karl Marx

La vie de Karl Marx est celle d’un lutteur. Il est né en le 5 mai 1818 à Trèves en Allemagne, il est reçu docteur de la faculté de philosophie de l’université d’Iéna en 1841. Mais face à la politique réactionnaire du gouvernement, il abandonne l’idée d’une carrière universitaire. En octobre 1842, Marx devient le rédacteur en chef de la Rheinische Zeitung. Devant la censure du journal par le gouvernement, il démissionne. Il a été poursuivi toute sa vie par les polices de nombreux pays d’Europe. Ce qui le fait passer d’Allemagne à Paris, Bruxelles, puis Londres où il se réfugie et finira sa vie. Il vivra souvent dans la misère ; il se marie avec une amie d’enfance Jenny von Westphalen (sur les 7 enfants du couple, 4 mourront en bas âge).

La première Internationale fut fondée à l’initiative de Marx en 1864, elle prit le nom d’Association Internationale des Travailleurs dans laquelle il luttera contre le courant de Bakounine. La Seconde Internationale sera fondée en 1889 par Engels, après la mort de Marx en mars 1883. Cette Internationale se réclamera du Marxisme. La seconde Internationale va dégénérer vers 1914, ses dirigeants choisiront le chauvinisme et le soutien à leur impérialisme en votant les crédits de guerre, et dénonceront la révolution Soviétique. La gauche du mouvement avec Lénine créera la IIIe Internationale.

Marx c’est le théoricien de la crise consubstantielle au mode de production capitaliste, il développera le matérialisme historique contre la toute-puissance des idées, avec Engels, il va s’opposer réformisme et à l’anarchisme individualiste.
Engels fut son compagnon de route toute sa vie et ce dès l’âge de 25 ans. Une profonde amitié les unis. Opposer Marx et Engels est difficile, ils se voyaient quasiment tous les jours, la plupart des textes ont été relus et écrits à 4 mains. En 1841, Marx soutien sa thèse de philosophie Antique (23 ans). En 1843, il est rédacteur de la Gazette Rhénane, frappée d’interdiction, il s’installe à Paris où il retrouve beaucoup d’immigrés allemands. En 1844 il y crée avec Ruge la revue socialisante les Annales Franco-Allemandes. On y trouve un article d’Engels, Esquisse d’une économie politique, sur les classes laborieuses en Grande- Bretagne, Marx y écrit 2 articles sur L’introduction à la philosophie du droit de Hegel et sur la Question Juive. S’il annonce la mort de Dieu, il combat les idoles de substitution, l’Argent et l’Etat. Il développe la théorie de l’Aliénation en 1844 dans les Manuscrits de 1844 (être aliéné signifie être dépossédé). En régime capitaliste « … le travail est extérieur à l’ouvrier, il se sent en dehors de soi…l’activité de l’ouvrier n’est pas son activité propre, elle appartient à un autre, elle est la perte de soi-même….il devient un simple appendice de la machine. » Voir le film de Charlie Chaplin « Les temps modernes ».
En 1845, il publie avec Engels La Sainte famille et L’idéologie Allemande sur les modes de production, les classes sociales. On retiendra « les pensées de la classe dominante sont aussi à toutes les époques, les pensées dominantes. » En 1847, Misère de la philosophie, pastiche du titre du livre de Proudhon qui imaginait un système de petits producteurs.
En 1848, il écrit le Manifeste du Parti Communiste« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte de classes ».
Il écrit aussi à cette époque Les luttes de classe en France 1848/1850 sur la révolution de 1848, le 18 brumaire de Napoléon Bonaparte sur le coup d’Etat du futur Napoléon III, « Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas de leur propre mouvement, ni dans des conditions choisies par eux seuls, mais bien dans les conditions qu’ils trouvent directement et qui leur sont données et transmises ».

En 1857 Introduction à l’économie politique, puis vers 1858 les Grundrisse, fondements de l’économie politique. Après l’écrasement de la Commune par l’armée versaillaise, La guerre civile en France, en mai 1871.
En 1867, parution du 1er volume du Capital. Dans la préface à la première édition allemande, il écrit que « le but final de cet ouvrage est de dévoiler la loi économique du mouvement de la société moderne ». Il en dégage la loi de la valeur, la loi d’accumulation, la loi d’équilibre des échanges entre sections productives, la loi de formation d’un taux de profit moyen, la loi de baisse tendancielle du profit moyen, etc. Le livre 2 ne paraîtra qu’en 1885, deux ans après la mort de Marx. Le livre 3 paraîtra en 1894, Engels se fera aider par Kautsky et Bebel.

Marx, s’est livré toute sa vie à un travail philosophique de l’économie, le Capital est son aboutissement même si le Capital inachevé, il s’en tient à la structure du mode de production et à ses rapports sociaux. « Chaque pensée particulière a des limites. Marx ne pouvait analyser le développement de l’impérialisme, et il a vu d’abord dans le colonialisme un mouvement progressiste. » (Plateforme de l’OCML VP cahier 2). Les contradictions du capital sont plus actuelles que jamais, nous vivons une crise structurelle depuis une quarantaine d’années, avec son cortège de misères, de guerres, une crise écologique. Dans le Capital, Marx explique que « la production capitaliste tend sans cesse à dépasser les limites qui lui sont immanentes, mais elle n’y parvient qu’en employant les moyens, qui de nouveau, et à une échelle plus imposante, dressent devant elle les mêmes barrières ». Une certitude, le capitalisme ne s’écroulera pas tout seul. Les limites, il peut les franchir par des guerres, les migrations, la destruction des conditions de travail et de l’environnement… Pour ne pas aller vers encore plus de barbarie, construisons l’alternative.

Nous pensons que l’on ne peut analyser le monde sans partir de Marx. Certains ont cru dépasser le Marxisme, et se sont retrouvés dans « l’éclectisme idéologique », dans les ornières de la collaboration de classe, du réformisme, d’autres, dogmatiques, se pensant « gardiens d’une doctrine » comme si son œuvre était en quelque sorte arrêtée, et ne devait plus faire l’objet de recherches. Pour nous, l’assimilation critique, la polémique, sont au centre du développement de la théorie Marxiste. Le Marxisme est une conception du monde qui intègre perpétuellement de nouvelles acquisitions (problèmes à résoudre, contradictions, luttes, actions). Ne pas oublier, c’est une théorie qui se veut une théorie du mouvement. Comme nous le disons dans notre Plateforme : « …Le militant n’est pas seulement celui qui porte l’orientation dans les masses, mais aussi celui qui l’élabore… car il n’est pas qu’un rouage anonyme, un individu noyé dans le collectif… ». Élaborer, participer, porter une ligne, être Marxiste, c’est échapper au pessimisme définitif ainsi qu’à l’optimisme facile. Marx a su définir, de manière toujours pertinente et matérialiste, les tâches nationales et internationales des communistes. C’est bien l’organisation des communistes qu’il faut construire pour abattre le capitalisme.

On complétera pour résumer l’œuvre de Marx, avec Engels qui écrira en 1888, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, un ouvrage didactique irremplaçable pour l’étude de la genèse et des idées fondamentales de la philosophie marxiste, que Lénine plaçait au même niveau que le « Manifeste du Parti communiste », Lénine écrira lui-même une synthèse des travaux de Karl Marx (tome 21 des œuvres complètes).

Bulletin N°29 - Mai 2018
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