Actualité > Contre les violences policières et leur impunité, c’est tout un système qu’il (...)

Contre les violences policières et leur impunité, c’est tout un système qu’il faut abattre !

Lamine Dieng, 11 ans déjà. Lamine, mort par asphyxie, tué par la police et les techniques d’immobilisation létales qu’elle utilise. 11 ans de combat acharné pour faire connaître la vérité et tenter d’obtenir justice, 11 ans de combat judiciaire aussi. En vain, malgré la détermination sans faille des proches de Lamine, du comité de soutien, et depuis, tant d’autres victimes de crimes policiers ! C’est Ali Ziri à Argenteuil, c’est Adama Traoré à Beaumont/Oise, c’est aussi toutes les victimes moins connues, certaines dont personne n’entendra jamais parler. Alors NON, pour Lamine, Ali, Adama et tous les autres, NI OUBLI, NI PARDON  ! JAMAIS.

Rien ne change, le scénario est bien rodé : dans les quartiers populaires, la police tue, des Noirs, des Maghrébins et des Rroms en grande majorité, la justice assure l’impunité de ces crimes racistes et poursuit les familles de victimes. Refus d’auditionner les flics, refus des reconstitutions, mise à l’écart de témoins, instruction partiale et sélective, intimidations et pressions sur les familles, tout y passe. Plus le crime est abjecte, plus la résistance et le soutien aux familles s’organisent et plus la répression judiciaire est brutale ; jusqu’à l’acharnement, les procès à répétition, les mises en détention sous des prétextes fallacieux comme contre la famille Traoré au prise avec la justice expéditive et raciste du tribunal de Pontoise qui vient d’envoyer un cinquième frère en prison.

Derrière les crimes policiers racistes et leur impunité, il y a tout un système, il y a l’Etat capitaliste, impérialiste et réactionnaire.
C’est l’Etat qui envoie sa police, son armée quadriller les quartiers de banlieue, multiplier les contrôles au faciès et les humiliations quotidiennes, les provocations en tout genre. Une mise sous contrôle sociale pour faire accepter par la force la précarité, le chômage et la misère et que tout le monde reste bien tranquille. C’est l’Etat qui sacrifie la jeunesse des quartiers populaires, une éducation au rabais et l’école comme instrument de sélection qui confronte dès le plus jeune âge à l’échec et désigne au plus grand nombre la place d’exploité qui leur est assignée dans la société.
Les étudiants mutilés à coup de flashball et de taser, c’est la main de l’Etat qui renforce encore un peu plus la sélection à l’université. Les mains et les pieds arrachés à Bure, Notre Dame des Landes ou Sivens, c’est l’Etat qui défend ses intérêts autour de grands projets socialement inutiles et néfastes.
C’est aussi l’exploitation, les profits qui se nourrissent de la sueur et du sang des ouvriers. Derrière le travail qui détruit le corps et l’esprit des prolétaires, qui raccourcit les vies, derrière les morts de l’amiante ou du BTP, il y a l’Etat capitaliste qui impose ses règles économiques. C’est les 1ère/2ème génération exploitées en masse sur les chaînes de montage automobiles, dans le BTP ou le nettoyage industriel, c’est les Chibanis à la SNCF, aujourd’hui oubliés et méprisés. C’est l’exploitation féroce des Sans-Papiers via le travail clandestin partout où l’économie a besoin de main d’œuvre corvéable et bon marché.
Les migrants qui fuient la misère et les guerres, les morts au Sahel et en Méditerranée, c’est l’Etat impérialiste qui pille et ruine les économies africaines, soutient les dictatures les plus brutales pour peu qu’il y trouve son intérêt.

Résister, oui bien sûr, on n’a pas d’autres choix. C’est se battre pour notre survie, contre ce monde barbare, fait d’exploitation, de racisme et de sexisme, contre ce monde fait de guerres et d’entraves envers les peuples. C’est dénoncer les crimes policiers, les assassins et leurs complices. C’est être aux côtés des familles de victimes, dans les comités de soutien. C’est participer aux rassemblements, aux audiences au tribunal, aux commémorations, aux collectes pour assurer la solidarité financière. Aujourd’hui pour Lamine, le 21 juillet pour Adama. Et pour tous les autres aussi il faudra en être.
C’est se battre aux côtés des Sans-Papiers, pour des papiers pour tous, pour l’égalité des droits, pour sortir des griffes des exploiteurs et des marchands de sommeil. C’est se joindre à la marche des migrants ce 17 juin à Austerlitz pour l’ouverture des frontière et la liberté de circulation. C’est soutenir Georges Abdallah, communiste arabe enfermé en France depuis 1984, qui subit l’acharnement de l’État  !
C’est combattre ce gouvernement des patrons, combattre la politique anti-ouvrière et raciste de Macron/Philippe/Collomb.

Pour mettre fin aux crimes policiers, à l’exploitation des patrons, aux oppressions racistes et sexistes, pour mettre un terme à la domination impérialiste sur les peuples, c’est l’Etat capitaliste, impérialiste et réactionnaire qu’il faut abattre, c’est au pouvoir de la bourgeoisie qu’il faut mettre fin. Pour construire une société basée sur la solidarité, l’entraide et la coopération, une société où ce seront nous, les exploités et les opprimés qui seront les maîtres. Ce qu’il nous faut c’est une révolution !

OCML Voie Prolétarienne, 15 juin 2018

Soutenir par un don