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Répression du mouvement des Gilets Jaunes, toujours plus !

Depuis le premier samedi de manifestation des Gilets Jaunes, la répression d’État s’abat sur le mouvement, dans des proportions rarement vu auparavant.
Celle des flics d’abord, dans la rue. Des flics qui se lâchent en toute impunité, et de plus en plus équipés pour nous faire mal : lacrymos, flash ball, canons à eau, blindés !
Au rang des victimes, Zineb Redouane, 80 ans, décédée suite à un tir de grenade lacrymo le 1er décembre à Marseille. S’y ajoute un nombre impressionnant de mutilé.e.s, par des tirs de flash ball ou des éclats de grenade de désencerclement. On compterait aujourd’hui 122 [1] blessures à la tête, 18 éborgnés, 4 mains arrachées et plusieurs milliers de blessés en tout genre.

 

La police et la justice, deux faces d’une même pièce

 

La répression des mouvement sociaux n’est pas quelque chose de nouveau, mais elle s’est intensifiée, notamment depuis les manifestations contre la Loi travail en 2016.
Cette répression est aussi indissociable de celle quotidienne , dans les quartiers populaires, qui sont un véritable laboratoire d’expérimentation pour la police. Rappelons que les flash ball ont été utilisé en premier par la BAC lors de la révolte dans les banlieues en 2005. Ce renforcement policier s’est accompagné d’un véritable permis de tuer. En 10 ans, 47 personnes sont mortes dû à des violences policières, principalement des noirs et des arabes issus de ces quartiers populaires.
A l’occasion des manifestations, beaucoup parmi les Gilets-jaunes ont ainsi « découvert » une brutalité policière qui jusqu’ici ne les atteignait pas. La Police a montré son vrai visage ; non, la Police ne sont pas des gens « comme nous » : c’est au contraire un corps social au statut bien à part dans la société, une force au service des puissants et de l’ordre établi. C’est pour cela que les policiers bénéficient d’une quasi-impunité pour leurs violences. C’est pour cela qu’ils ont obtenu aussi rapidement une augmentation de salaire de la part du gouvernement.
Les violences policières ne sont ni des « dérapages », ni gratuites : elles sont une arme de la guerre sociale que nous livre l’État et répondent à un but précis : terroriser les exploités et les opprimés, briser leurs révoltes. A chaque fois dans l’Histoire que la Bourgeoisie s’est sentie menacée, même lorsque le régime avait toute les apparences d’une « démocratie », l’Etat n’a pas hésité à déchaîner la violence de sa Police ou son armée.

 

La Justice n’est pas en reste. Son « indépendance » ne trompe plus personne : on ne compte plus les politiciens bourgeois, les patrons, ou les flics qui sont acquittés. Pour nous par contre la justice est
de plus en plus sévère. Les comparutions immédiates pleuvent après chaque samedi de manifestation. Les condamnations sont sans pitié, on compterait plus de 1000 condamnations à ce jour. Aujourd’hui la prison ferme (même pour de petits délits) semble devenir la norme dans les tribunaux. Et on nous promet encore pire, avec une nouvelle loi « anti-casseurs » ...

 

Quelles réponses à la répression ?

 

On le voit tous les samedis, les Gilets Jaunes n’ont attendu personne pour répondre à la répression. En manifestation beaucoup d’entre nous nous protégeons, et on le comprend !
Partout, la solidarité s’organise : collectes de soutien, rassemblements devant les prisons, aide juridique etc. L’heure est à construire l’autodéfense de notre classe sur le terrain des manifestations et après. Ne laisser personne sur le carreau ! Exigeons partout la relaxe, l’amnistie et la liberté pour toutes et tous les Gilets Jaunes !

 

Bulletin N°32 - Février 2019

[1Varie selon les comptages (voir les sites désarmons-les.net ou lemurjaune.fr)

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