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Non à la répression au Kurdistan, non aux révocations !

Les maires Kurdes de Diyarbakir, Van, Mardin, trois villes importantes du sud-est de la Turquie, une région à majorité kurde, ont été destitué-e-s le 19 août par les autorités turques. Membres du Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde), ils-elles ont été arrêté-e-s et emprisonné-e-s en même temps que des centaines de militant-e-s du HDP accusé-e-s d’entretenir des liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

L’AKP d’Erdogan mène depuis des années une guerre sans merci contre le PKK et l’ensemble des organisations soutenant le droit à l’autodétermination du peuple kurde de Turquie : arrestations, emprisonnements, guerres et massacres.

Après les offensives de l’été 2016 (« Bouclier de l’Euphrate ») puis du début 2018 (« Rameau d’olivier ») dirigées contre le canton d’Afrin en Syrie dans le but d’empêcher son rattachement au reste du Rojava, l’instauration aujourd’hui d’une « zone de sécurité » décidée conjointement par Ankara et Washington dans le nord-est syrien à la frontière avec la Turquie vise à séparer les territoires kurdes de Syrie de ceux de Turquie.

La défaite de l’Etat Islamique va affaiblir l’alliance tactique que les USA entretenaient avec les forces kurdes de Syrie engagées au sein des FDS (forces démocratiques syriennes) en 1ère ligne des combats contre l’Etat Islamique et les USA se tournent désormais vers leur allié stratégique turc. Plus largement ce sont les cartes qui sont rebattues dans le jeu des alliances principalement entre impérialistes américains et russes et régimes réactionnaires turc et syrien, au détriment de l’ensemble des peuples de la région.

A bas le régime réactionnaire turc, libération des militant-e-s emprisonné-e-s !

Droit à l’autodétermination du peuple kurde, en Turquie, comme en Syrie, en Irak ou en Iran !

Retrait de toutes les organisations progressistes et révolutionnaires kurdes de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne !

Nous relayons ci-dessous la déclaration du bureau politique du TKP-ML (Parti Communiste de Turquie, Marxiste-Léniniste)


Chaque administrateur nommé par l’État turc tombera grâce à la Résistance ! Nous écraserons le fascisme et étendrons la résistance ! Kaypakkaya haber !

Résister à cette agression et soutenir la nation kurde est un devoir pour ceux qui se disent progressistes et révolutionnaires. C’est le moment des tâches révolutionnaires pour comprendre l’union d’action révolutionnaire et répondre au fascisme par son langage. Pour accroître la solidarité avec la nation kurde dans tous les domaines, pour transformer les rues en positions de résistance contre les attaques des administrateurs du fascisme, il est urgent de construire de nouveaux "Gezi". [1]

Le 19 août 2019, l’Etat fasciste turc a nommé des administrateurs au Kurdistan de Turquie, en nommant un administrateur dans les municipalités de Van, Mardin et Amed, ce qui montre clairement comment l’AKP a usurpé la volonté de 3,7 millions de personnes. Ainsi, la menace du chef fasciste de l’AKP avant les élections du 31 mars "s’ils sont réélus, nous les révoquerons et réassignerons un administrateur" a été appliquée avec les attaques du 19 août.

Le fascisme n’a pas seulement licencié les maires, mais il a aussi dissous les conseils municipaux et de nombreuses personnes ont été arrêté.es. Après l’attaque et la nomination d’administrateurs, ils ont appliqué des interdictions d’actions et d’activités dans diverses provinces. Cette agression le prouve : la peur du fascisme est grande. A cause de cette peur, les attaques fascistes deviennent de plus en plus agressives. Les lâches meurent plusieurs fois avant leur mort. Nous écraserons le fascisme et l’enverrons là d’où vient, au dépotoir de l’histoire.

Cette attaque de l’État fasciste turc est également importante pour comprendre à quoi correspondent les concepts d’"élections" et de "démocratie". Le fascisme montre une fois de plus son visage ennemi à ceux qui ne lui font pas allégeance. Cette agression montre que le plan de "règlement" imposé à la nation kurde est toujours en cours. D’une part, l’Etat fasciste poursuit son invasion du Kurdistan irakien en faisant des plans d’occupation sous le nom de "Corridor de paix" dans le Kurdistan Syrien, et dans le Kurdistan turc il attaque les positions politiques de la nation kurde.

Cette "confiscation" des mairies contre les positions politiques de la nation kurde, montre combien le fascisme est dans l’impasse et désespéré. La clique fasciste AKP-MHP, veut se venger de la défaite des élections du 31 mars en prenant Ergenekon [2] à ses côtés, veut retarder la dissolution et la défaite du bloc fasciste. Le fascisme veut repousser la défaite dans la guerre en Syrie, en essayant de jeter le voile du chauvinisme sur la crise économique actuelle, la pauvreté du chômage et une fois de plus essayer de prendre la nation kurde comme cible.

Résister à cette agression et soutenir la nation kurde est un devoir pour ceux qui se disent progressistes et révolutionnaires. C’est la tâche révolutionnaire du moment d’entreprendre l’union d’action révolutionnaire dans l’unité et répondre au fascisme par son langage. Pour accroître la solidarité avec la nation kurde dans tous les domaines, pour transformer les rues en positions de résistance contre les attaques des administrateurs du fascisme, il est urgent de construire de nouveaux "Gezi".

Chaque administrateur nommé tombera du fait de la Résistance !

Vive le droit de la nation kurde à l’indépendance !

Vive la guerre des peuples !

20 août 2019

[1Gezi est un mouvement de protestation commencé en juin 2013, contre le projet d’urbanisation du parc de Gezi, au cœur d’Istanbul, il se transformera en soulèvement populaire contre le régime de Recep Tayyip Erdogan.

[2Ergenekon est le nom d’un réseau criminel turc qui serait composé de militants de l’extrême droite ainsi que de la gauche républicaine, d’officiers de l’armée et de la gendarmerie, de magistrats, de mafieux, d’universitaires et de journalistes.

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