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1er Mai : après le cirque électoral, on fait quoi ?

Tract du 1er mai 2022

Sans vraiment de surprise Macron a été réélu, et on va en reprendre pour cinq ans.
Nous sommes donc, comme en 2017, face au même défi : comment résister, comment construire une opposition de classe, anticapitaliste, digne de ce nom ?
Macron, grand banquier, c’est bien sûr l’homme du grand patronat et de l’impérialisme français, des lois antiouvrières (travail, chômage, retraites, sans-papiers, précarité) et de la répression (contre les Gilets Jaunes, les syndicalistes combatifs, les antifas, les écologistes radicaux), du nucléaire, du glyphosate et des toxiques chimiques, de Parcours sup et de la sélection des jeunes et étudiants dès le lycée pour les besoins du capitalisme, de la crise de l’hôpital, du soutien sans faille à l’Etat sioniste d’Israël et de Barkhane au Mali. Et on en passe. Il a réussi à faire campagne en ne promettant que de la sueur, du sang et des larmes pour son deuxième mandat. Ce sera entre autres les chômeurs contraints au travail gratuit, et le report de l’âge de la retraite à 65 ans. En bref, durcir l’exploitation sans fard. Ce sera toujours la chasse aux sans-papiers, les discours islamophobes, l’ordre moral qui se durcit, le nucléaire dégueulasse et l’augmentation du nombre de flics. Face à ce gouvernement bourgeois de combat, il faut une avant-garde prolétarienne de combat.

Mélenchon, le retour de l’illusion réformiste

Malgré l’échec à la Présidentielle, Mélenchon veut mobiliser pour les législatives et imposer une cohabitation à Macron. Il a su capter les préoccupations des secteurs populaires, qu’il s’agisse des retraites, des salaires, de l’écologie ou de la démocratie, du racisme et de l’islamophobie.
Ne rêvons pas trop : en son temps Mitterrand avait fait pareil, avec le programme commun rédigé en commun avec le PC, ce qui ne l’a pas empêché de l’envoyer aux orties dès que les contraintes du capitalisme mondialisé se sont faites trop fortes.
L’élection de Mitterrand, c’était il y a 40 ans, et si l’on rappelle à l’envie l’abolition de la peine de mort, on oublie soigneusement la rigueur de 1983, les plans de restructurations et les licenciements, la flexibilité et la précarité généralisées sous couvert de 35h, le soutien à l’Etat sioniste, aux génocidaires rwandais et aux fascistes serbes pendant la guerre en Yougoslavie, etc.
Car le capitalisme mondialisé, on le sait, il ne se réforme pas, il s’impose y compris même aux bourgeois. Il s’impose à tous ceux qui prétendent le contraire, ceux qui rêvent à un capitalisme à visage humain, à des jours heureux ou à un sauveur suprême plus ou moins radical. On a vu Mitterrand puis Hollande en France, Tsipras en Grèce, tous les réformistes mangent leur chapeau et se couchent face aux exigences du capitalisme mondialisé – et s’ils résistent, on les élimine comme Allende au Chili ! « Une seule solution, la Révolution ! », c’était un mot d’ordre de mai 1968, ça reste toujours vrai !
Si Mélenchon avait été élu, on aurait eu exactement la même chose, d’ailleurs il se revendique comme le fils spirituel de Mitterrand, y compris dans le cynisme et le nationalisme !

La voie de la lutte et le « Troisième tour social »

Macron, il se combattra d’abord dans la rue bien sûr, et on va s’y retrouver très vite, la rage au ventre. Contre les lois antiouvrières, l’austérité et la misère, la précarité, la flexibilité, contre le racisme et l’islamophobie, pour le soutien aux sans-papiers, contre la répression et la dissolution des associations progressistes.
Mais ça ne suffit pas. La lutte ce n’est pas l’enjeu essentiel. Il y avait le même discours en 2017, et des luttes il y en a eu, effectivement : loi travail, retraites, sans-papiers, Gilets Jaunes, la réforme de l’hôpital, les EHPAD, l’éducation nationale, les luttes contre les fermetures et les licenciements, la grande grève d’Ibis Batignolles et ainsi de suite.
Et aujourd’hui, en 2022 où en est-on ? On n’a pas avancé d’un millimètre, on remet le tour des luttes. On va continuer combien de temps comme ça ? Ce combat éternellement renouvelé pour simplement résister, pour la survie, l’autodéfense ? Bien sûr que les luttes vont se mener, évidemment, d’ailleurs pas besoin de révolutionnaires et de communistes pour ça, c’est la réaction spontanée immédiate et inévitable des prolétaires qui n’en peuvent plus. Là où il y a exploitation, il y a résistance.

Construire l’organisation politique des prolétaires

Car la confusion est très répandue dans nos rangs : qui sont nos amis ? qui sont nos ennemis (y compris ceux qui se cachent et nous entraînent dans l’impasse) ? Quelle société ? Quel bilan des échecs passés, de la Commune de Paris à la Révolution Chinoise en passant par la Révolution Russe ? Quelle démocratie véritable ? Quel internationalisme ?
Plus que jamais ces questions sont essentielles. A l’heure des guerres en Ukraine, au Mali, au Yémen, en Syrie et en Palestine, à l’heure des impérialismes anciens ou nouveaux, des épidémies, du changement climatique et de la destruction de la planète, de la mondialisation capitaliste.
Nous nous agitons d’une manif à l’autre, d’une grève à l’autre, d’une mobilisation à l’autre mais on n’avance pas : on n’arrive même plus à être partout tant l’attaque est générale ! Quand on ne nous amuse pas avec des bulletins de vote !
Nous refusons la fuite en avant électoraliste. Mélenchon premier ministre ne nous fait pas plus rêver que Mélenchon président. Pour les Législatives, on voit arriver de loin les combines d’appareils pour faire s’entendre Insoumis, PS, EELV, NPA… Comme pour les Présidentielles, nous appelons au boycott de ces élections !
L’enjeu est ailleurs : reconstruire une conscience de classe, abandonnée par Mélenchon, caricaturée par Roussel (passéiste, délégataire, productiviste, réactionnaire), il y a un gros travail avec les reculs constants subis depuis les années 90. Et là, il va falloir mener la polémique, à contre-courant, pas d’autre solution, même si ça défrise certains.
Notre seul espoir, c’est d’abord l’organisation politique, communiste, contre le fascisme et la répression, contre le capitalisme et l’exploitation, contre la destruction de la planète, pour l’égalité totale de tous les droits. Il faut que les prolétaires reconstruisent leur quartier général contre celui des exploiteurs !
Il faut sortir du repli et de l’individualisme, du chacun pour soi, de l’agitation effrénée, du spectacle des réseaux sociaux. Il faut s’organiser, se regrouper, reconstituer un quartier général des prolétaires, des exploités, un nouveau parti communiste. Il nous faut la conscience et l’organisation !

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