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Travail ou allocs, le faux débat !

Le grand raoût réformiste de la fête de l’Humanité a donné lieu à une de ces polémiques qui continue, mais dont il faut savoir sortir.
D’un côté Roussel, le candidat des chasseurs, du nucléaire, des flics et du barbecue qui s’affirme le candidat du travail et s’oppose à une société d’allocataires, reprenant tout le discours de la droite traditionnelle. Et Ruffin aussi pas très clair à défendre le travail contre l’assistanat.
En face, tous les autres qui défendent « les acquis d’Ambroise Croizat », l’importance des aides sociales, de l’assurance chômage etc. « Ces magnifiques conquêtes sociales qui n’ont rien d’indignes et sont notre fierté » comme dit Corbières…

La belle affaire !
Qui nous rappelle ce qu’est le « travail » dans la société capitaliste ? Un travail CONTRAINT par l’exploitation, l’extorsion de la plus-value, la pénibilité et la précarité, les sans-papiers et les travailleurs pauvres. Un travail qui n’est que SOUMISSION aux exploiteurs, séparation du travail intellectuel et du travail manuel, destruction physique et mentale du corps et de l’esprit des prolétaires, élimination (par la retraite, l’invalidité, le chômage) dès qu’ils sont moins productifs et devenus inutiles. Quand Martinez affirme que « le travail est essentiel dans la vie », il oublie simplement le cadre dans lequel l’activité humaine se déploie, l’exploitation capitaliste.
Les allocations diverses, de leur côté, ne sont nullement des solutions, simplement des pansements pour limiter les risques d’explosion : ce sont les capitalistes eux-mêmes qui ont mis en place les premiers systèmes de retraite ou d’assistance sociale, par exemple dans les mines, pour permettre la poursuite d’une exploitation féroce en toute sécurité. La Sécurité Sociale elle-même instaurée à la libération était la généralisation de systèmes partiels, et le prix à payer par la bourgeoisie gaulliste soutenue par le PCF pour éviter un soulèvement potentiellement risqué au sortir d’une résistance armée qui avait fait la preuve de sa détermination. Aujourd’hui, le chômage, le RSA ne sont pas des « grandes conquêtes », mais des acquis en forme de pansements provisoires.

On est très loin, dans tous les cas d’un travail libéré, d’une activité humaine libre et non contrainte, de la réconciliation du travail manuel et intellectuel, du travail d’exécution et de décision, les fondements de ce qu’on appelle le communisme. Ce qui suppose une véritable REVOLUTION, un bouleversement fondamental des rapports de production, la prise du pouvoir par les prolétaires eux-mêmes pour décider de la société qu’elles et ils veulent construire, pour transformer la manière même de produire et les rapports entre les femmes et les hommes dans ce processus.
Roussel (comme d’ailleurs la direction de la CGT) rêve à un travail libéré en réformant le capitalisme.
Les Insoumis (et beaucoup d’autres – jusqu’aux anars) imaginent panser les plaies du capitalisme en atténuant les souffrances des prolétaires par les allocations, en attendant des jours meilleurs, voire se libérer ainsi du travail.
Tous en fait, ils rêvent, sous des formes différentes à un capitalisme humain, écologique, responsable, respectueux de la nature et des travailleurs, à des exploiteurs raisonnables, à un meilleur « partage » du gâteau commun, sous une forme ou sous une autre.

Tout ceci n’est qu’un rêve réformiste chimérique, qui aveugle les prolétaires et les entraîne dans l’impasse.
Nous voulons Travailler Tous, Moins et Autrement, nous voulons un Travail libéré de l’exploitation, transformé en activité humaine collective libre et non contrainte.
Et pour cela il nous faut une révolution, il nous faut en finir avec l’exploitation capitaliste, il nous faut une solide organisation.

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