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Expulsion des Roms à Saint-Denis (93)

Partisan N°240 - été 2010

Le camp de Roms du Hanul existait depuis 10 ans à Saint-Denis. Il y avait une centaine de personnes dont 60 adultes et 40 enfants. Depuis 7 ans une convention était passée avec la mairie. Cela leur permettait d’avoir l’eau et l’électricité gratuite, les enfants étaient scolarisés dans la commune. Il y avait 3 propriétaires des terrains, RTF, la DDE et ERDF. Si la préfecture a fait faire l’expulsion, c’est sur la plainte d’au moins deux des propriétaires. La ville de Saint-Denis ne désirait pas renouveler la convention et n’a pas non plus apporté de soutien aux familles Roms prétextant que l’avenir devait être l’insertion dans les communes du département. La mairie propose une table ronde régionale sur le problème des Roms, car pour eux la majorité de la population Rom vit en Ile-de-France.

Dans la nuit de lundi à mardi 6 juillet, un bulldozer s’est présenté devant le camp. Les soutiens sont alertés, certains passent la nuit dans le camp. Une voiture de police rentre dans le camp, en pleine nuit, sans rien dire. Des barricades de fortune sont dressées, dont une face au bulldozer. La police arrive vers 7 heures du matin, elle expulse tout le monde sans ménagement.
Les Roms et les soutiens vont vers la mairie, une délégation est reçue en audience vers 11 heures 30. On apprend que la mairie s’en lave les mains, et ne propose aucune solution d’hébergement, même temporaire.

Le soir, il y a un nouveau rassemblement devant la mairie, la police intervient, 23 soutiens sont arrÍtés, les Roms parviennent à fuir. Ils restent dans la ville. Un soutien est inculpé, avec des suites judiciaires, il prenait des photos de la police en action.
Depuis, la ville est sous surveillance.
La mairie s’appuie sur la peur des Roms "voleurs, mendiants...", le département vient de voir nommer son septième préfet en 10 ans. Il s’agit d’un ancien chef du RAID, ami de Sarkozy, chargé de tenir ses promesses sécuritaires de 2007. Claude Bartelone, président socialiste du département est sous le charme, ayant rencontré le nouveau préfet, il déclare : "c’est un type charmant, vraiment prêt à mouiller sa chemise pour le département".

Depuis des années, les Roms sont expulsés de nos banlieues, en France, comme dans le reste de l’Europe. C’est la chasse aux pauvres et aux prolétaires, car souvent ce sont des travailleurs fuyant la misère en Roumanie et en Bulgarie.

Solidarité avec les Roms !
Non aux expulsions.

Correspondance VP

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