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Présidentielle, la finale… Sarkozy, Hollande : deux candidats pour la même classe !

Déclaration après le 1er tour de la présidentielle

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Sans surprise, Sarkozy (27,18 %) et Hollande (28,63 %) disputeront la finale. Rejet manifeste du président sortant qui a si bien défendu les riches, les bourgeois de toute espèce. Il affrontera Hollande qui ambitionne de servir les mêmes maîtres. Sans doute ce dernier n’ira-t-il pas fêter sa probable victoire au Fouquet’s, mais il est déjà allé à Londres donner des gages aux financiers, et se propose de réunir les patrons des entreprises du CAC 40, pour discuter avec eux de l’avenir de la France. Malgré le rejet que nous avons de Sarkozy, nous ne choisirons pas entre deux politiques également au service de ceux qui nous exploitent, deux politiques qui nous feront payer le remboursement de la dette et le redressement des capitalistes.

 

Malgré la mobilisation contre Sarkozy, la hausse de l’abstention de 4 points par rapport au premier tour de l’élection présidentielle précédente sanctionne une campagne d’experts bourgeois excluant pour l’essentiel les préoccupations qui sont celles des travailleurs exploités : conditions de travail, salaires, chômage et précarité, santé et éducation, retraite, égalité des droits entre tous sans distinction d’origine ou de sexe.

 

Mais ce premier tour confirme aussi la permanence et même le renforcement de l’influence du Front National, en bonne partie au détriment de l’UMP, mais pas si étonnant puisque Sarkozy a fait campagne pour lui en faisant sien ses thèmes politiques : contre les immigrés, les sans papiers, pour la « grandeur de la France ». Ce parti confirme sa capacité à se faire, sur des bases xénophobes, le porte-parole de petits propriétaires, d’artisans, et d’une minorité d’ouvriers ou d’employés. Toutefois, si son relookage, « ouvriériste et social », a été nationalement un échec, il a marqué des points dans certaines régions. Le FN ambitionne donc de construire un grand parti de la droite radicale sur l’échec de l’UMP.

 

La percée du Front de gauche a été l’événement de la campagne. Elle a été portée par JL Mélenchon dont la progression a été régulière, pour aboutir à 11,11 %. Dans la grisaille des batailles d’experts, Mélenchon a su exprimer un souffle populaire, témoignant ainsi qu’une bonne partie des travailleurs aspirait à autre chose qu’à la soupe à l’austérité servie par Hollande. Mélenchon a répété des mots qui sonnent fort : Révolution… mais citoyenne, classe ouvrière…. mais bien large, drapeau rouge… mais dans les plis du tricolore, régularisation des sans papiers… mais motus sur l’impérialisme français en Afrique, … silence sur le nucléaire.

 

Un espoir et un souffle populaire, mais prisonniers du vieux fond réformiste façon PCF, recyclé par Mélenchon. Et pour le futur immédiat, même impasse pour cette dynamique et ces aspirations, que celle du PCF des années 80 : un inévitable compromis avec le PS au nom du réalisme…

 

Poutou (1,15 %), Arthaud (0,56 %), candidats de l’extrême gauche, bien plus proches des préoccupations de travailleurs dont ils font partie, payent le prix de la personnalisation et de la médiatisation des candidatures. Il et elle ne retrouvent pas les scores de Besancenot ou de Laguiller. Leurs voix ont été captées par le tribun Mélenchon. Les scores électoraux donnent une image illusoire de la force de l’adhésion des électeurs à un projet politique. Exister d’abord par la télé, par des tribuns, c’est rester prisonnier des médias au service du capital. Ce n’est pas dans les batailles électorales que les communistes peuvent construire le Parti dont la classe ouvrière a besoin aujourd’hui.

 

Pour que les espoirs, le souffle, la volonté de ne pas en rester à la remorque du PS, qui se sont exprimés, deviennent durables et forts, ils doivent rompre avec les illusions réformistes du Front de Gauche. Ils doivent s’incarner en organisation dans les usines, dans les quartiers populaires, dans des collectifs de lutte de femmes, de sans papiers. Ils doivent surtout s’inscrire dans un projet révolutionnaire, dans un projet communiste et internationaliste, et dans une organisation qui les porte. C’est à cette condition que les travailleurs qui cherchent encore dans la préférence nationale, à la sauce FN ou réformiste, ou encore dans les illusions nationalistes, la défense de leurs intérêts se détourneront de ces impasses.

 

Ce projet, qui est celui de la classe ouvrière de France, multinationale et internationale, doit vivre dans les luttes d’aujourd’hui et les orienter, car ce n’est pas dans les tribunes électorales que nous offrent la bourgeoisie que nous pouvons construire une alternative politique et sociale au capitalisme. Elle ne se construira pas en un jour, ni même en quelques années. Alors n’attendons pas !

 

A l’OCML VP nous ne rejetons pas par principe la participation aux élections, mais nous pensons que ces investissements électoraux ou les combinaisons électorales au nom de l’urgence, comme celles qui ont amené une partie du NPA à rejoindre le Front de Gauche, nous détournent de la tâche qui doit guider toutes les autres : la construction d’une organisation communiste ancrée dans la classe ouvrière et le prolétariat multinational de France. C’est à quoi travaille notre organisation.

Le 6 mai nous ne choisirons pas entre les deux candidats de la bourgeoisie
Notre responsabilité : construire une organisation communiste ancrée dans la classe ouvrière, porteuses des aspirations des exploités !

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