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La lutte des travailleurs sans papiers un enjeu essentiel pour l’unité de la classe ouvrière

Déclaration de OCML VOIE PROLETARIENNE

Les travailleurs sans papiers, mis le dos au mur par la politique de l’Etat, sont entrés en lutte pour leur régularisation. Ils occupent leurs lieux de travail. Leur mouvement a été préparé et encouragé par les initiatives prises par des militants CGT, comme ceux de l’UL de Massy. Il s’est développé avec l’appui de militants d’UL de cette confédération, rejoints par des militants d’autres syndicats comme la CNT et Solidaire.
Mais le mouvement s’étend maintenant, bien plus largement, à l’initiative des travailleurs sans papiers. Des travailleurs sans papiers occupent de façon préventive leurs lieux de travail ; car ils savent que des patrons, craignant les sanctions de l’Etat, licencient leurs ouvriers ou employés qu’ils savaient sans papiers. Le mouvement s’étend, de façon encore trop peu coordonnée, sur l’Ile de France, mais sans toucher d’autres régions.
La régularisation des sans papiers est inscrite maintenant dans le combat syndical. Mais
c’est aussi, et d’abord, une lutte politique contre l’Etat de la bourgeoisie ! C’est une lutte pour l’abrogation des lois qui depuis plus de 20 ans durcissent les conditions de régularisation des sans papiers et organisent leur expulsion. Ces mesures, en France, ont été prises par des gouvernements de droite ou de gauche, elles se radicalisent aujourd’hui pour des raisons politiques et idéologiques.

Face aux grèves avec occupation, certains patrons adoptent une position d’appui qui reflète les contradictions entre les intérêts généraux de la bourgeoisie et leurs intérêts immédiats d’employeurs dont l’activité est bloquée. Mais si cette contradiction peut faciliter la régularisation de sans papiers, au cas par cas, elle n’est pas un point d’appui dans la lutte pour la régularisation de tous les sans papiers.

L’enjeu de la lutte engagée est bien la régularisation de tous les sans papiers. Cette régularisation est l’une des conditions du renforcement de l’unité des travailleurs dans leur lutte contre la bourgeoisie et les exploiteurs. Car la bourgeoise cherche à nous diviser, et cela marche quand nous ne réagissons pas. Elle prétend que les sans papiers sont la source des problèmes que rencontrent les autres travailleurs pour diviser. Elle déclare la chasse aux sans papiers, pour les précariser encore plus. Au nom de l’immigration choisie, l’Etat renforce cette division en proposant de remplacer les sans papiers originaires de pays non européens par de nouveaux travailleurs venant de pays de l’Est de l’Europe.

Si la détermination des sans papiers est grande, si leur courage est un exemple pour tous les travailleurs, si nous saluons l’appui apporté à ce combat par des militants de base de la CGT, dans les UL entre autre, nous constatons que la direction confédérale de la CGT ne prend aucune initiative pour renforcer un mouvement qui ne reçoit pas un soutien pas à la hauteur des enjeux pour tous les travailleurs et des risques qu’encourent ceux qui sont sans papiers.

Nous constatons que le soutien repose sur un nombre limité de militants de base. Mais le silence des confédérations, l’absence d’information ou d’initiative aux niveaux des UD, ne saurait s’expliquer seulement par la faiblesse des forces militantes. La Direction de la CGT sait faire démonstration de sa force lorsqu’elle le juge nécessaire. Le principal obstacle à l’élargissement du soutien et à l’engagement de nos syndicats est donc à chercher dans l’orientation des confédérations, de celle de la CGT en particulier.

L’Organisation Communiste Voie Prolétarienne, est engagée dans le soutien actif à ce combat, et affirme que la seule façon de lutter, d’éviter les pièges de la division, c’est d’exiger LA REGULARISATION DE TOUS LES SANS-PAPIERS, ce qui veut dire, non seulement celle de ceux qui travailleurs, de ceux qui sont en chômage, de leur famille, des malades, les étudiants, lycéens,…. . DE TOUS !

- Face au cas par cas arbitraire, face à l’immigration choisie, qui sont la politique du gouvernement, la confédération et ses directions sont assez claires : elles ne sont pas contre ! Elles ne soutiennent que la régularisation de ceux qui travaillent. Elles justifient leur régularisation par le fait qu’ils sont utiles au pays. Nous disons : Nous sommes solidaires avec ces travailleurs parce qu’ils sont des exploités comme nous, non pas parce qu’ils sont utiles à nos exploiteurs. Nous sommes solidaires encore parce qu’ils ont quitté leur pays pour fuir une misère dans laquelle notre impérialisme a une grande responsabilité, les émeutes de la faim en témoignent.
- La direction confédérale CGT ne demande pas non plus l’abrogation des circulaires Hortefeux, ni des dispositions prises antérieurement par l’Etat qui s’attaquent à nos camarades sans papiers. Elle en accepte donc le principe : celui de l’immigration choisie. Elle laisse aussi la bourgeoisie faire campagne sur cette « immigration choisie ». Celle-ci avec les circulaires Hortefeux, qui proposent le remplacement de travailleurs africains et asiatiques par des travailleurs d Europe de l’Est, fait la part belle aux sentiments racistes.
- En ne combattant pas ces lois et mesures, les Directions Confédérales CGT ou autres, comme certains soutiens, acceptent la politique de fermeture des frontières. Celles-ci ne sont pas fermées pour les marchandises, les capitaux et les hommes du capital qui permettent d’organiser l’exploitation capitaliste à l’échelle mondiale, et en particulier l’exploitation impérialiste des pays d’où viennent nos camarades sans papiers. Pas de frontière entre les travailleurs ! Libre circulation !
- La direction de la CGT utilise les grèves des sans papiers pour se faire valoir en tant qu’intermédiaire indispensable entre l’Etat et la masse des travailleurs. Elle n’agit pas pour assurer la victoire du mouvement en préparant l’organisation d’une grève générale des sans papiers, en coordination avec les comités de sans papiers, qui est la seule manière de faire reculer le pouvoir, comme ont pu le faire les sans papiers aux Etats Unis en 2006.

En tant que militants communistes et internationalistes, il dépend aussi de nous que cela puisse changer. D’abord en luttant dans nos syndicats (en premier lieu la CGT) pour qu’ils soutiennent et organisent la lutte de nos camarades sans papiers d’un point de vue de classe internationaliste. Ensuite en participant activement à leur soutien (financier et militant) pour briser l’isolement dans lequel les maintient l’absence de mobilisation sur l’initiative des directions syndicales. Enfin en informant par notre propagande les autres travailleurs des enjeux essentiels de cette lutte pour l’unité des travailleurs.


- Lutter pour la régularisation massive de tous les sans papiers, c’est lutter pour le renforcement des travailleurs, en faisant reculer la division, face à nos ennemis.
- Lutter pour la régularisation massive, c’est imposer l’abrogation des lois et des circulaires qui organisent la répression des travailleurs et leur expulsion 
- Les capitaux circulent librement, les hommes de la bourgeoisie aussi, pas de frontières entre les travailleurs exploités : libre circulation !
- Contre l’organisation de la concurrence entre travailleurs, une seule réponse : égalité de tous les droits sociaux, syndicaux et politiques.
- Fermeture des centres de rétention : Vouloir vivre n’est pas un crime, expulser si !

OCML VP le 5 juin 2008

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