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GTA 5 : Pourquoi un tel succès ?

Partisan N°270 - Décembre 2013

Dans la jeunesse, les jeux vidéos ont pris une place considérable. En septembre est sorti GTA 5, dernière édition de la série "Grand Theft Auto" (que l’on peut maladroitement traduire par "Le grand vol de voiture") disponible sur la console PlayStation 3. Que fait-on dans GTA ? Le joueur incarne des personnages de criminels. Son objectif est d’amasser un butin et d’accroitre son autorité dans le milieu en enchaînant braquages et assassinats.
Les jeux vidéos ont dans la société capitaliste un rôle d’exutoire aux frustrations individuelles générées par la vie réelle. Ils offrent une société imaginaire où les joueurs peuvent - dans les limites du scénario offert par le jeu - être maitres de leurs choix. Ils peuvent y endosser des rôles qu’ils ne peuvent avoir dans la vie réelle ; du fait de la division du travail, de l’entrave des rapports sociaux qui nous enferment dans les rôles d’exécutants et nous spécialise au travail.
Dans d’autres circonstances, c’est notre idéologie qui valorise ces rôles. C’est le cas avec GTA. Dans une partie de la jeunesse prolétaire, le banditisme a parfois une connotation positive. La base matérielle de cette idéologie est claire. Les jeunes prolétaires n’ont souvent que le choix entre le chômage et la surexploitation. La vie de leurs parents leur donne l’exemple de prolétaires usés par l’exploitation capitaliste, de rêves et de familles brisées par les salaires de misère. Dans ces conditions, il est logique que les trucs et astuces pour faire de l’argent facile aient du succès.
On doit regretter que ce genre d’idées soit répandues. Mais n’inversons pas causes et conséquences. Si ce genre de jeu vidéo a du succès, c’est parce qu’il rencontre un terreau fertile dans les têtes, qu’il s’appuie sur des idées qui sont déjà là, générées en réaction à l’oppression sociale que subissent les prolétaires. Ce ne sont pas les jeux vidéos qui mettent dans la tête des jeunes des idées de braquage, mais bien ce qu’ils subissent dans la vie réelle.
Nous devons combattre ces idées. Non pas en appelant à la répression de l’Etat, aux flics, aux travailleurs sociaux, ou à l’école de la bourgeoisie. Mais en menant la lutte dans les têtes, la lutte dans notre classe, dans sa jeunesse, pour en finir avec ces illusions, car l’idée que l’on peut s’en sortir par l’argent facile est une illusion. Puisque cette idéologie malsaine a ses racines dans la vie réelle, il faut changer la vie réelle pour se débarasser d’elle. Il faut faire de la politique, encourager et construire l’engagement politique collectif, avec pour mot d’ordre : “Servir le peuple”.

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