Vous êtes dans la rubrique > Archives > Mitterrand : Il y a 50 ans débutait l’escroquerie
Mitterrand : Il y a 50 ans débutait l’escroquerie
Partisan N°275 - Juin 2014
Lorsque la Ve République s’installe, en 1958, Mitterrand a raté une occasion de disparaître dans les poubelles de l’Histoire. Ses admirateurs semblent l’oublier, mais avant d’être l’homme de 1981, il eut plusieurs vies politiques : royaliste, pétainiste, puis résistant au moment opportun, il ne sera ensuite sous la IVe République qu’un centriste sans relief, expert en combines politiques. Député, plusieurs fois ministre, il ne se distinguera qu’en faisant tirer sur les mineurs en grève en 48 et en faisant guillotiner des patriotes algériens.
Comme une bonne partie du personnel politique de l’ancien régime, il aurait pu disparaître sous le bulldozer gaulliste. Mais il réussit, petit à petit, à se construire une posture de chef de file de l’opposition de gauche au régime, en revigorant la vieille SFIO pourrie (devenue avec lui le PS).
Dans ce parcours, l’année 1964 est un moment important. Il publie alors un pamphlet, sorte de manifeste : « Le Coup d’Etat permanent », qui est une attaque violente contre le gaullisme. Tout y passe : le régime policier, la Françafrique, la soumission de la Justice, le gouvernement de la Finance… Mitterrand compile toute la critique démocratique et progressiste du régime, et la reprend à son compte, même ce qu’il y a de plus radical. Par ce tour de passe-passe, Mitterrand-la-francisque rallie même le PCF. Commence alors sa marche vers le pouvoir…
La suite, on la connaît. A peine installé, François se dédit, et n’applique rien de ce qu’il avait promis. Il reprend à son service l’appareil d’Etat de la Ve République avec tous ses vices intrinsèques. Mais les promesses n’engagent que ceux qui y croient : à l’époque, nous faisions partie de ceux qui mettaient déjà en garde contre le personnage, de ceux qui n’avaient pas oublié son passé.
Le bouquin, lui, a été réédité il y a peu. Il mérite d’être lu, simplement pour la description saisissante et détaillée du fonctionnement du régime gaulliste qu’on y trouve. Ensuite, pour comprendre pourquoi Mitterrand est toujours unanimement encensé par les politiciens socialistes : il est leur maitre à tous dans l’art de la tromperie politique.
