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Congo : 20 ans de guerres impérialistes

Partisan N°276 - été 2014

Depuis 1994, la région du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est ravagée par les affrontements impérialistes (Rwanda, Ouganda, alliés aux USA, Burundi, et maintenant Russie) pour le contrôle de matières premières rares, comme le coltan. Ces conflits auraient fait plus de 5 millions de morts et des centaines de milliers de réfugiés. 70% du coltan, minerai « stratégique », va dans l’électronique, les téléphones, les alliages des réacteurs d’avions. L’industrie ne peut plus s’en passer et il est très présent dans les sous-sols du Nord-Kivu, ce qui a aiguisé les appétits impérialistes des pays voisins.

 

Après le génocide rwandais en 1994, Kagamé arrivé au pouvoir au Rwanda lance la « modernisation » capitaliste du pays (essentiellement rural), par le développement d’infrastructures (dernièrement la fibre optique et la 4G) et par l’accaparement des ressources minières du Congo voisin. Il justifie politiquement son occupation par la lutte contre les milices génocidaires ex-FAR Interhamwe. Kagamé soutient Laurent Kabila (qui prendra le pouvoir à Mobutu) dans une alliance avec le Burundi et l’Ouganda. Ces accords dits de Lemera de 1996 prévoyaient, une fois Kabila au pouvoir, de « céder 300 kilomètres aux frontières congolaises, à l’intérieur du pays, pour sécuriser ses voisins ougandais, rwandais et burundais », comme rançon politique de ce soutien et autorisation au pillage.
La déstabilisation politique et militaire de l’Est de la RDC a facilité le pillage des impérialistes qui, ne pouvant pas accéder par « investissements » aux ressources minières, les volent par des bandes armées. Comme quoi la soi-disant « économie souterraine » que les bourgeois prétendent combattre, est parfaitement intégrée à la « croissance ». Ainsi, le Rwanda, dépourvu de ces ressources dans son propre sol, a vu ses exportations de coltan multipliée par 5 entre 1995 et 1998, période de la guerre. Dès 2001, le trafic du coltan est dénoncé par l’ONU et les impérialistes européens qui veulent leur part du gâteau. Josef Kabila, président depuis 2001, cherche à se débarrasser des anciens alliés de son père (Laurent kabila), ce qui accroit les tensions. Kagamé obtient finalement, avec l’aval de Davos, en 2013, la création d’une place boursière, la Bourse d’Echange de l’Afrique de l’Est (EAX) à Kigali, histoire que le trafic soit “blanchi”. Le Rwanda se place ainsi en “concurrent” de l’Afrique du Sud pour le leadership impérialiste regional. En attendant, ce n’est pas un label de l’Onu “mines sans conflit” garantissant un "commerce légal" qui va changer la vie des mineurs et des populations locales…

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