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Programme général de la transition du capitalisme au communisme
La Cause du Communisme N°7 - 1984
1. Le but de notre lutte révolutionnaire est le communisme. L‘humanité atteindra ce stade lors-qu’auront été abolies les classes sociales et la division sociale capitaliste du travail sur laquelle repose leur existence. Lors-qu’auront été abolis les Etats et les superstructures politiques, instruments de domination et de lutte de classes. Lorsque les nations auront librement fusionné et qu‘aura été abolie la division internationale impérialiste du travail sur laquelle reposent l‘oppression et l‘exploitation des nations faibles par les nations fortes.
2. Entre le capitalisme et le communisme s‘étend une période de transition ou dictature du prolétariat. Cette période de transition est une révolution prolétarienne ininterrompue et par étapes, une révolution économique et sociale portée par une révolution idéologique et politique. Pendant toute la période de transition existent les classes et la lutte des classes, bien que dans une société de transition la forme d‘existence et de lutte des classes soit modifiée. La reproduction d‘une classe bourgeoise est une tendance objective tant que subsiste la division capitaliste du travail ou ses vestiges, tant que subsiste un appareil d‘Etat ou ses vestiges. Sur cette base surgissent nécessairement les tentatives de constitution d‘une nouvelle bourgeoisie bureaucratique en force politique et demeure la possibilité de sa victoire contre-révolutionnaire.
Aussi la question de la ligne idéologique et politique, et celle du pouvoir politique restent décisives pour l‘accomplissement des tâches de la transition. Aussi, cette lutte des classes se reflète-t-elle au sein des superstructures politique, militaire et administrative, sous la forme de la lutte entre deux lignes, entre deux voies : avancer vers le communisme ou régresser vers le capitalisme.
La lutte des classes dans la société et la lutte entre deux lignes dans les organes du pouvoir révolutionnaire sont le moteur de la transition, pour qu‘à partir d‘une société héritée du capitalisme soient remodelées et développées les forces productives, révolutionnarisés les rapports de production, transformées les relations sociales qui correspondent à ces rapports de production, bouleversées les idées qui émanent de ces relations sociales.
Dans le processus de transition du capitalisme au communisme, la ligne politique et idéologique est le facteur dirigeant, tandis que les transformations économiques et sociales sont la base déterminante en dernière instance.
3. Pour accomplir victorieusement la transition du capitalisme au communisme, les communistes se fixent les tâches suivantes :
1. Renforcer l‘exercice effectif du pouvoir par les masses : résoudre progressivement la contradiction entre l‘avant-garde communiste et les masses, celle entre pouvoir politique et pouvoir social. Et ce jusqu‘au dépérissement des appareils d‘Etat, des partis politiques. Réaliser l‘armement du camp du prolétariat, mesure transitoire vers la suppression des armées en général.
2. Elimination de la propriété privée, individuelle et de classe, des moyens de production et d‘échange, sans exceptions. Appropriation et gestion sociale de l‘ensemble des instruments nécessaires à la vie sociale sur la base des rapports de collaboration et d‘assistance mutuelles, et dans le sens des besoins d‘émancipation de l‘humanité.
3. Remodeler les forces productives, les techniques et la science selon une autre rationalité : celle du libre épanouissement des facultés physiques et intellectuelles des individus. Reconvertir les productions socialement inutiles. Produire cette nouvelle rationalité elle-même, de nouveaux rapports sociaux et donc de nouveaux besoins, pour créer une communauté réelle des hommes.
4. Développer les forces productives dans le sens d‘un processus de production automatisé pour réduire à un minimum le travail nécessaire de la société. Répartir ce travail entre tous les membres de la société et supprimer les emplois parasitaires et socialement inutiles. Le temps libre mesure la richesse sociale.
5. Liquider progressivement la division capitaliste du travail, c‘est-à-dire :
recomposer le travail manuel, le travail intellectuel et l‘activité physique et sportive, dans le système d‘éducation, sur les lieux de travail et d‘habitation,
recomposer les fonctions de commandement et d‘exécution, supprimer les hiérarchies,
recomposer les fonctions administratives et les fonctions de production,
socialiser le travail domestique, l‘éducation des enfants, assurer le dépérissement progressif de la famille bourgeoise en sapant les bases de la division sexuelle du travail.
6. Liquider progressivement la polarisation entre villes concentrationnaires et campagnes désertiques, entre régions sur-développées et sous-développées. Démantèlement de l‘urbanisation capitaliste, développement et répartition équilibrée des activités industrielles, agricoles, culturelles et de loisirs, entre les régions.
7. Abolir le salariat par une répartition sociale des richesses de moins en moins liée au temps de travail et de plus en plus liée à la satisfaction des besoins de l‘individu et de la collectivité (santé, loisirs, culture, éducation, etc.) ; et par un processus de réduction des différences de salaires en rapport avec le recul de la division sociale capitaliste du travail.
8. Réaliser la fusion librement consentie des nations. D‘abord en pratiquant l‘internationalisme prolétarien actif dans le but d‘étendre au monde entier la révolution prolétarienne, dimension mondiale sans laquelle il n‘y aura de communisme nulle part. Ensuite en renversant peu à peu la division internationale impérialiste du travail, par l‘aide désintéressée des pays les plus développés aux pays les moins développés, en réparant de cette façon la dette que les pays impérialistes ont contractée auprès des pays dominés. Enfin en développant une culture et des échanges humains multinationaux, débarrassés des entraves posées par les flux migratoires contraints et sur la base de l‘égalité des nations grandes ou petites.
4. Le communisme n‘est pas une société d‘uniformité et d‘égalitarisme, mais seulement une société où individualités et inégalités ont perdu leur caractère de classe : des individus différents et inégaux dans leur développement physique et intellectuel, mais semblables et égaux dans leurs possibilités d‘épanouissement et leur existence collective. L‘Homme est enfin libéré de la tâche asservissante d‘avoir à consacrer sa vie à arracher de quoi vivre à la nature. L‘individu existe dans l‘échange de son activité libre non aliénée avec celle des autres.
Dans la société communiste, les contradictions ne disparaissent pas, elles perdent seulement leur caractère de classe. Ici prend fin la préhistoire de l‘humanité, la communauté humaine maîtrise son propre développement.