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Retrait du CPE ! Le CPE c’est le capitalisme !

Partisan N°201 - mars 2006

Le Contrat Première Embauche n’est pas seulement la dernière mesure phare du gouvernement. Il fait d’ailleurs partie d’un ensemble, entre le CNE pour les petites entreprises et un « contrat unique » avec deux ans d’essais pour tous. Il est surtout un bon symbole de la société dans laquelle la bourgeoisie nous entraîne : un monde de précarité, d’individualisme, de concurrence et d’injustice. Un monde où le travailleur n’a que le droit d’obéir. Le jeune en apprentissage dès 14 ans, la femme à temps partiel imposé, l’immigré sans papiers, le retraité qui travaille pour compléter sa pension de misère, ne sont qu’autant de prototypes. Une mauvaise politique ? Non. Une nécessité de la guerre économique. Car qu’est-ce que la concurrence et la recherche de la co pétitivité, sinon une guerre ? Parmi les généraux, il y aura des vain- queurs et des vaincus. Mais parmi les soldats, que des morts, des blessés et des survivants. C’est, derrière les grandes déclarations hypocrites (« l’égalité des chances » !), la réalité de l’impitoyable machine capitaliste.

NOUS VOULONS EXACTEMENT LE CONTRAIRE !

Un autre monde n’est pas seulement possible, mais nécessaire, et urgent ! Que la notion de service remplace celle de profit. Que les uns ne s’esquintent pas la santé au boulot pendant que d’autres la perdent parce qu’ils n’en trouvent pas. Que la “réussite” ne soit pas quelques places pour les uns et l’échec pour tous les autres. Que l’économie ne soit pas une machine folle utilisée par une minorité hyper-privilégiée, mais une réalité collective gérée rationnellement, et au service de tous. Nous voulons une société de solidarité, nous voulons le communisme. A la guerre, nous opposons la fraternisation.
Et nous savons que personne ne nous apportera cette nouvelle société sur un plateau. C’est nous, travailleurs, qui l’imposerons. Par un rapport de force, par une révolution. Et il faut que nous y tra- vaillions dès maintenant.

- LE RÉFORMISME, CE N’EST QU’UN ITINÉRAIRE BIS.

La lutte d’aujourd’hui, c’est le retrait pur et simple du CPE. Oui, nous avons été « ahuris » (voir notre blog ouvalacgt.over-blog.com) par les déclarations de Maryse Dumas au journal du Sud-Ouest du 11 février. Le PS et ses promesses pour 2007 nous font à peine encore ricaner. Nous n’avons pas oublié (surtout à la veille du 8 mars) le travail de nuit des femmes, les emplois-jeunes, la flexibilité des 35 heures Aubry, les privatisations et les licenciements... Le PCF ne nous étonne pas non plus : il prépare lui aussi 2007 en partenariat avec le PS. La direction nationale CFDT, nous connaissons. Mais la CGT !

Maryse Dumas : « Côté CGT, on a exclu l’idée d’un appel confédéral à la grève, qualifié d’inopérant ; les grèves doivent être décidées par les salariés dans leurs entreprises, non au niveau confédéral. »
Même un appel à une vraie journée d’action nationale sans len- demain est « exclu » ! Est-ce ainsi que l’on rassemblera toutes les catégories de travailleurs pour arrêter le gouvernement ? Nous avons aussi des adversaires politiques dans notre propre camp, à la tête de nos organisations syndicales : les réformistes.

LA RÉSISTANCE A D’ÉNORMES RÉSERVES.

Le Non au référendum sur la Constitution européenne, les journées d’action du 10 mars et du 4octobre 2005, les grèves de Marseille, la bataille victorieuse des dockers européens contre l’application de la directive Bolkestein dans les ports, pour ne citer que quelques exemples proches et visibles... Les travailleurs n’ont pas dit leur dernier mot !
Il faut faire reculer le gouvernement sur le CPE. Il faut frapper fort et tous ensemble. Il faut, au passage, régler nos comptes avec les réformistes et construire un syndicalisme de lutte. Et il faut savoir que le CPE n’est qu’une bataille. Il y en aura d’autres. C’est la lutte des classes !

CONSTRUIRE DÈS AUJOURD’HUI.

Toutes les « réformes » de la bourgeoisie vont dans le même sens, le renforcement de l’exploitation. Elle a une politique, conforme à son économie et à ses intérêts. Et nous ? Est-ce que toutes nos luttes vont dans le même sens ? Quelle est notre politique ?

Pour l’instant, il faut le reconnaître, nos luttes sont plutôt bien « récupérées », c’est-à-dire principalement aiguillées vers un itinéraire bis du capitalisme, aujourd’hui la nationale 2007 ! Principalement seulement. Car, là aussi, l’anti-réformisme, le refus d’une nouvelle expérience de « gauche plurielle », et la volonté de lutte révolutionnaire ont des réserves énormes. Dès maintenant, construisons donc du solide : du politique et du révolutionnaire. Refusons les fausses solutions individuelles. Organisons-nous.

Consultons le blog créé par VP-Partisan à l’occasion du congrès confédéral CGT : ouvalacgt.over-blog.com. Réservons notre samedi après-midi du 22 avril pour la réunion à Paris « Où va la CGT et où allons-nous ? » Lisons et faisons lire le journal Partisan.

Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !

A lire dans Partisan 201

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