Approfondir > Lire : "Ville et capital" de Tom Thomas

Lire : "Ville et capital" de Tom Thomas

Partisan Magazine N°15 - Juin 2020

Editions Jubarte, 2019 - 8€
Disponible à la librairie Le point du Jour, 58 rue Gay Lussac 75005 PARIS

Le premier chapitre est intitulé : « Une nouveauté : la mégapole ».
« 60% de la population mondiale est aujourd’hui urbaine » (p. 14) mais « ce qui est nouveau, c’est le caractère soudain hallucinant de la croissance des grandes villes » (p. 11). « Tant et si bien que la planète compte en 2018 quarante-sept hyperagglomérations de plus de dix millions d’habitants » ; « la majorité… dans les pays dits en développement » (p. 14). « Avec une hiérarchie allant des plus riches et puissantes métropoles des pays impérialistes aux mégapoles largement faites de bidonvilles des pays dominés » (p. 18).

Le chapitre 2 traite de la « valorisation du capital ».
Les avantages initiaux de la concentration spatiale des fonctions centrales du Capital se transforment en charges et dégradations insurmontables, en matière de transports, de santé, et d’abord de production de plus-value. Car toute rente foncière est un « prélèvement directement opéré sur la plus-value du capital » (p. 31). Le mouvement « automate » de la valorisation est devenu cause de dévalorisation.

A partir du chapitre 3 sont abordées les conséquences politiques. D’abord les politiques de la ville, gestionnaires et/ou réformistes, dans les domaines du foncier, des loyers, des transports… Puis (chapitre 4), les conséquences sur les formes nouvelles de la lutte des classes. Citons simplement quelques lignes envoyées à ce sujet par Tom Thomas au comité de rédaction de Partisan. On mesure à quel point il y a matière à analyse et débat :
« Ce que je dis, c’est que 1°) les ouvriers ne sont qu’une fraction du prolétariat, 2°) là où les prolos se concentrent, ce n’est plus dans les usines mais dans les quartiers, 3°) les luttes sont plus directement politiques dans les quartiers, tandis que dans ce qui reste d’usines c’est le plus souvent étroit, c’est-à-dire économiste et corporatif (sauver « mon » emploi, « mon » salaire). La direction politique, c’est-à-dire la conscience politique semble donc pouvoir émerger plus facilement dans les zones urbaines prolétaires (concentration + contenu politique des luttes). Mais évidemment la grève, si elle est générale, reste un moyen politique important. Tout cela est trop bref, c’est tout un champ de discussions à ouvrir pour bâtir le « nouveau mouvement communiste ».

Soutenir par un don