Le capitalisme bureaucratique : thèse clé pour comprendre la formation sociale équatorienne

Nous (OCML-VP) avons traduit cet article parce qu’il expose clairement la nature du capitalisme bureaucratique dans les pays dominés (et pas seulement en Equateur), ses liens avec l’impérialisme, la différence et les ressemblances entre bourgteoisie bureaucratique et bourgeoisie compradore. Et pourquoi il ne faut donc pas se laisser abuser par de prétendus phrases ronflantes "anti-impérialistes", qui ne sont que le rejet d’une domination actuelle pour gagner une part du gâteau plus importante avec un impérialisme concurrent. Un texte d’actualité...

Depuis quelque temps déjà, le Mouvement Vientos del Pueblo étudie la formation sociale équatorienne à partir du matérialisme historique afin de comprendre les dynamiques sociales, économiques et politiques qui se développent dans notre pays.

Malheureusement en Equateur nous n’avons pas ce type d’analyse, nous manquons d’une expérience théorique sérieuse qui nous permette d’avoir une clarté sur le type de capitalisme qui se développe et les classes sociales qui existent dans notre pays, du fait de : l’absence d’intellectuels prolétariens avec une position de classe définie ; l’influence des courants bourgeois et postmodernes dans le monde universitaire ; la prédominance d’une gauche réformiste et opportuniste du capital, qui a vécu les hauts et les bas de la conjoncture sans avoir effectué un travail théorique profond ; et des analyses basées sur des courants idéalistes et métaphysiques, menant des études trop particulières, qui ne nous permettent de comprendre ni l’intégralité du phénomène qu’ils analysent ni la relation de celui-ci avec les autres processus. Cela découle surtout de la conception à partir de laquelle ils partent pour leurs « théories », et de la position de classe qu’ils adoptent. D’une part, ils se basent sur des formulations abstraites qui prétendent les faire passer pour des théories ; et d’autre part, il est évident qu’ils ont intérêt à ne pas critiquer le cœur du système, en protégeant les éléments qui sont assimilables par le capitalisme lui-même : la critique des formes du gouvernement ou des politiques économiques. C’est le marxisme qui, par sa méthode, le matérialisme dialectique et historique, permet une analyse scientifique de la société, à partir de la compréhension de la société pour sa transformation ultérieure.

Dans ce numéro, nous esquisserons d’une manière générale quelques-unes des bases conceptuelles du capitalisme bureaucratique, en les combinant avec une série d’exemples qui sont affirmés dans l’analyse concrète de la réalité concrète. Il ne s’agit là que d’une esquisse, d’une première approche, que nous avons l’intention de présenter de la manière la plus didactique possible. Dans des publications ultérieures, nous aborderons chacun des axes du capitalisme bureaucratique et comment ceux-ci sont affirmés dans le pays, ce qui nous permettra d’approfondir spécifiquement chacun d’eux.

SOMMAIRE :
Le capitalisme bureaucratique : un concept précis pour comprendre notre réalité
Le matérialisme historique : une méthode scientifique pour comprendre la réalité sociale
Développement classique du capitalisme et développement du capitalisme bureaucratique : le problème de l’impérialisme
Conformation de la bourgeoisie compradore et bureaucratique
Un pays petit-bourgeois
Un développement précaire de l’industrie légère et l’absence d’industrie lourde
Le problème agraire : la persistance de la semi-féodalité à la campagne
L’importance des classes sociales
Pourquoi le capitalisme bureaucratique est-il un concept clé pour comprendre scientifiquement la réalité équatorienne ?

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