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Accord Medef/Cfdt : Le FN toujours contre l’intérêt ouvrier
Partisan N°265 - Mai 2013
Il paraît que, depuis que Marine Le Pen a succédé à son père, le Front national (FN) a mis le cap à gauche. Désormais, il défendrait l’intérêt ouvrier. C’est ce que prétend le FN lui-même, et ce qu’accréditent les médias bourgeois. Et bien, jugeons sur pièces. Que pense t-il du récent accord MEDEF-CFDT ? Dans une vidéo postée sur le site internet du FN, Marine Le Pen donne son avis. Et les choses sont claires : le programme ouvrier du FN est anti-ouvrier.
Le parti des petits-patrons
Les ouvriers sont les premiers concernés par l’accord, mais c’est d’abord des petits-patrons que le FN se soucie. C’est compréhensible, puisque l’accord s’est fait avant tout au bénéfice des grands-groupes capitalistes, et que les PME ont été un peu laissées sur le carreau. Dans la première partie de la vidéo, Marine Le Pen aligne donc les revendications des patrons de PME : baisse des impôts, protectionnisme, priorité dans les marchés publics... Pour eux, le programme du FN est précis et sans ambiguïté. Le Pen semble même, parfois, ne pas regretter tant l’accord en lui-même que le fait qu’il ne concerne pas les très petites entreprises... L’idéologie du Front national est exprimée clairement en quelques phrases : « Ce sont les PME qui créent les richesses de demain. » Le FN, c’est avant tout le parti des petits-patrons. Le FN veut juste les appuyer face aux grands-groupes capitalistes.
Un discours ouvrier qui sonne creux
Ce n’est qu’ensuite que Le Pen se soucie du sort des ouvriers. Elle se lamente sur la précarisation accrue, le chômage, le chantage à l’emploi... Elle en rajoute des couches. Mais en fait, c’est du vent. elle ne reprend strictement aucune revendication ouvrière ! Elle a juste un discours démagogique, très compatissant envers le sort des prolétaires sur la forme, mais complètement vide de tout contenu. Alors que les petits-patrons ont des choses à se mettre sous la dent, Le Pen n’avance rien pour les ouvriers. Non seulement dans cette vidéo, mais même dans son dernier programme présidentiel : vous pouvez aller vérifier. En fait, la question des revendications ouvrières est évacuée dans une pirouette : « Sécuriser l’emploi, c’est d’abord sécuriser les PME ». Le programme ouvrier du FN se réduit donc à l’affirmation selon laquelle « ce qui est bon pour les petits-patrons sera bon pour la classe ouvrière ». Le voilà le prétendu discours du gauche du FN : prétendre que l’on peut marier la carpe et le lapin, que les intérêts des petits capitalistes feraient les intérêts du prolétariat.
Un parti en réalité ennemi de la classe ouvrière
La ligne politique du FN peut se résumer de cette manière : défendre les intérêts de la petite-bourgeoisie et de la bourgeoisie moyenne contre les monopoles en s’appuyant sur les classes populaires par le biais des idées chauvines, qui servent à avancer les revendications des petits-patrons. Du point de vue capitalistique, le France est fortement polarisée entre quelques grands groupes monopolistes multinationaux et une multitude de petites et très petites entreprises, de manière bien plus forte que dans d’autres pays impérialistes. La base sociale du FN, c’est cette petite-bourgeoisie capitaliste relativement importante dans notre pays. Et elle se construit une base politique large en jouant sur les idées racistes et protectionnistes répandues dans les masses. Voilà, en quelques phrases, d’un point de vue marxiste, la réalité incontestable du Front national.
La stratégie du FN, c’est de nous diviser entre français et immigrés pour nous mettre à la remorque d’une fraction de la bourgeoisie. Autour de nous, menons le débat pour contrer leur projet politique : c’est uniquement en comprenant nos vrais intérêts que nous pourrons démasquer nos ennemis.
Axel
Voir aussi : Le FN, un parti ouvrier ? Questions et réponses pour la lutte