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Le plus gros mensonge de la guerre au Mali

Partisan N°265 - Mai 2013

Cahuzac menteur... Il n’est pas le seul. Un énorme mensonge est sorti de la bouche de Hollande le 16 janvier dernier : « La France n’a aucun intérêt au Mali. Elle ne défend aucun calcul économique ou politique… » !
C’est bien vrai que les investissements de la France au Mali sont loin derrière ceux de l’Afrique du Sud, du Maroc, de la Lybie. C’est bien vrai que le stock d’investissements français ne représente en 2012 que 3,8% des avoirs étrangers au Mali. Mais c’est justement ce que le gouvernement français veut faire changer grâce à la guerre.
Derrière l’exploration en cours par la Canada Rock Gate du site de Falea riche en uranium, en or, bauxite, diamants, à l’extrême sud-ouest du Mali, à la frontière avec la Guinée et le Sénégal, Areva guette. La Cogema avait conduit les premiers sondages et Areva compte obtenir le droit d’exploitation du site une fois les activités d’exploration terminées.
Les concessions accordées en 2009 pour le forage du pétrole et du gaz dans le nord du Mali l’ont été à l’Algérie, l’Italie et l’Australie, Total aurait bien aimé en avoir sa part. Rien de mieux que la guerre en cours pour rebattre les cartes ! Même si les célèbres mines d’or de Sadiola sont exploitées par des sociétés sud-africaine et canadienne, les sociétés françaises en profitent via leurs sous-traitants, comme Bouygues qui contrôle la société malienne Somadex pour exploiter de la mine d’or de Morilla.
Enfin, les calculs économiques et politiques de la France débordent des frontières du Mali. Regardez du côté du Niger ! Si Areva a obtenu l’exploitation du site d’Imouraren en 2009 au terme d’un combat long et compliqué contre la concurrence chinoise, qui a fini par coûter sa place au président du Niger, Tandja, ce n’est pas pour risquer d’en perdre le contrôle sous le coup des diverses rébellions touarègues ou djihadistes en activité dans la zone. Imouraren, c’est 450 km2 expropriés pour les beaux yeux d’Areva, c’est la promesse de doubler la production d’uranium d’Areva dans un pays où les mines sont réputées pour être les plus productives du monde, c’est un investissement d’un milliard d’euros programmé. Les sites d’Arlit, haut lieu de l’exploitation par la France de l’uranium nigérien, avec une ville fortifiée déjà protégée avant la guerre par 400 militaires nigériens et des légionnaires, ne se trouvent qu’à 200 kms de la frontière avec le Mali. L’avenir des profits de l’industrie nucléaire française est en jeu. 80% de l’électricité française est d’origine nucléaire et le gouvernement Hollande n’a aucune intention de remettre cette situation en cause, même si elle représente un danger mortel pour les populations africaines et française. Or 1/3 de l’uranium nécessaire aux 59 réacteurs français vient déjà du Niger. Hollande l’a fait savoir au président nigérien Issoufou en visite à Paris en juin 2013 : l’exploitation d’Imouraren prévue pour 2014 doit commencer au plus vite !
Nous ne sommes pas dupes ! La sécurisation que l’armée française cherche à opérer au Mali et plus largement au Sahel, c’est celle des ressources minières dont profite l’industrie capitaliste française ! Rien à voir avec la sécurité et la paix pour les populations du Sahel qui continuent au contraire d’être empoisonnées par la pollution de leur air, de leur eau, et qui voient maintenant des bombes à uranium allégé exploser sur leur sol…

TROUPES FRANCAISES HORS D’AFRIQUE, HORS DU MALI !
A BAS LES INTERETS IMPERIALISTES FRANÇAIS EN AFRIQUE !

Correspondante VP Lyon

 

A lire : Areva en Afrique, de Raphaël Granvaud, Edition Agone
Un site à consulter : http://www.falea21.org/

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