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De Courrières à Dacca

Le mépris du Capital pour nos vies

Effectivement, c’est la même chose : des ouvriers littéralement broyés par le Capital. Ce Capital qui ici, il y a un siècle, envoyait les mineurs de fond à la mort, traite aujourd’hui les ouvriers bangladais de la même façon. Et il s’agit du même, oui, il s’agit exactement du même Capital. Ceux qui hier investissaient dans les Charbonnages du Nord sont ceux qui, aujourd’hui, font produire des tee-shirts à des sous-traitants de Dacca. Après avoir tué au travail les ouvriers ici, ils les ont jetés avec indifférence voire mépris, pour aller en exploiter ailleurs, avec toujours aussi peu de considération pour leurs vies. Le capitalisme ne peut garantir à aucun peuple du travail et une vie décente : un jour, il vous jettera, car il aura trouvé plus utile ailleurs pour son taux de profit.

Des ouvriers toujours trop chers

Ces morts sont le fruit amer de la division internationale du travail. Le Capital tend à répartir les différents segments de la production entre les pays du monde, en fonction de l’intérêt qu’il trouve à faire produire chaque chose ici plutôt que là. L’aiguillon premier de cette division internationale du travail, c’est le prix d’embauche de la classe ouvrière. Pour la production textile de masse, les ouvriers chinois coûtent aujourd’hui déjà trop cher : c’est au Vietnam et au Bangladesh que l’on fait désormais produire. Ainsi, ce dernier pays est devenu le premier fabricant des tee-shirts vendus en France, le deuxième en ce qui concerne les pull-overs. C’est comme cela que la classe ouvrière se développe dans les pays dominés, au prix de terribles drames humains. Le textile représente près de 80% des exportations du pays, et emploie la moitié de sa main-d’œuvre industrielle.

Le Bangladesh, un pays soumis à l’impérialisme

Le capitalisme ne permet pas le développement économique des pays comme le Bangladesh, il les asservit en les contraignant à produire ce qu’il veut les voir produire. Une multitude de petits industriels locaux sont les sous-traitants de grands trusts impérialistes. D’après des organisations de défense des droits des travailleurs bangladais, plus de la moitié des députés du Parlement de ce pays seraient plus ou moins directement possesseurs d’usines textiles. Le Bangladesh apparaît crûment comme un État aux mains de la bourgeoisie compradore, c’est-à-dire d’une bourgeoisie locale complètement au service de l’impérialisme. Un pays où la classe ouvrière n’a pas le droit de se constituer en syndicats, où les grands propriétaires asservissent les paysans. Venir en aide à la classe ouvrière du Bangladesh, c’est, plus que jamais, combattre notre impérialisme.

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