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Accord National Interprofessionnel : premier bilan

Partisan N°269 - Novembre 2013

Depuis la mise en place de l’ANI en janvier, une quinzaine d’accords de compétitivité ont été signés, surtout dans le secteur automobile. Partout, les premières mises en œuvre de l’accord confirment les ravages attendus.

L’automobile, soumis à une concurrence capitaliste intense, est le secteur le plus restructuré. Il y aurait du point des capitalistes, une dizaine d’usines « en trop » en Europe, dont au moins cinq devraient fermer à court terme, soit la disparition prévisible de 50 000 emplois. Dans ce contexte, l’ANI est du pain béni pour les patrons des groupes automobiles.Ce qui est en jeu à chaque fois, en plus des suppressions de postes (7500 chez Renault), c’est le gel des salaires sur plusieurs années, (PSA aimerait bien aller jusqu’en 2016), la suppression de primes (d’ancienneté et de rentrée pour PSA), l’annualisation et la baisse du paiement des heures supplémentaires (PSA, Renault), voire la pratique d’heures supplémentaires non payées et annoncées au dernier moment (overtime).
Michelin à Joué-les-tours veut supprimer 480 emplois du site et licencier ceux qui refuseront la « mobilité », disposition garantie par l’ANI. De même Saint-Gobain PAM a imposé le même genre d’accord de mobilité et de chômage partiel en mars dernier. Les plans sociaux annoncés chez Air-France (plan Transform, presque 2000 emplois), ou encore à la FNAC (180 emplois sont en danger dans les filiales Codirep et Relais), seront expédiés encore plus vite sous le régime ANI.
Face à cette attaque brutale et frontale, nous ne devons pas céder ! Les luttes
particulièrement en pointe doivent être popularisées et soutenues, comme à Michelin, Renault, aux chantiers STX de St-Nazaire ou encore à PSA où 2500 ouvriers ont débrayé dans le groupe au mois de septembre contre ce nouveau marché de dupes.
Ne nous laissons pas enfumer dans des batailles juridiques quand la loi organise nos propres sacrifices au profit des patrons. Nous devons voir plus loin que le cadre de l’entreprise ou le cadre national. Surtout que l’agenda de l’Union Européenne pour début 2014 porte sur le « redressement de la compétitivité industrielle ». C’est le cœur de cible de la bourgeoisie contre tous les travailleurs. Le combat ne fait que commencer...

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