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L’impérialisme français et nous

Partisan N°269 - Novembre 2013

Sous Hollande comme sous Sarkozy, l’impérialisme français reste bien vivant : après la Libye, la Côte d’Ivoire, l’Afghanistan, c’est au tour du Mali et de la Syrie. On voit bien que ça n’est pas une question de gauche ou de droite.

 

L’impérialisme c’est quoi ? Les interventions militaires n’en sont que la manifestation la plus agressive. C’est tout un système économique et politique. Lénine l’a très bien expliqué dans son livre "L’impérialisme, stade suprême du capitalisme."
Depuis l’époque de Lénine, l’impérialisme a poursuivi son évolution : on a assisté à deux guerres mondiales pour un repartage du monde, à la décolonisation mais à la perpétuation de la domination économique, politique et militaire de fait par les anciens colonisateurs, à l’émergence de nouvelles puissances, à la création de blocs impérialistes comme l’UE. Mais il a gardé ses caractéristiques fondamentales. L’approndissement de la crise mondiale du capitalisme, l’interdépendace économique entre les pays, l’internationalisation de la production, l’ouverture des frontières, ont exarcerbé la concurrence entre impéralistes. On est loin de la "Fin de l’Histoire" que certains nous avaient promis suite à la disparition de l’impéralisme soviétique.
Il faut en effet être conscient que l’impérialisme n’est pas une politique délibérée, qu’un autre gouvernement pourrait changer : c’est une tendance inévitable du capitalisme.

 

Les réformistes veulent nous faire croire qu’un bon gouvernement, tout en restant dans le cadre du capitalisme, pourrait mettre fin à l’impérialisme ; c’est par exemple ce que dit Mélenchon lorsqu’il appelle à une "défense altermondialiste" de la France. Ils veulent nous faire croire à la neutralité de l’Etat, de sa puissance militaire et de sa diplomatie : il suffirait d’un peu de bonne volonté pour que l’impérialisme français passe d’oppresseur à libérateur. C’est ce que pensent ceux qui disent que la France doit intervenir pour une "paix juste au Moyen-Orient."
En politique extérieure comme pour le reste, l’obsession des réformistes reste de concilier l’inconciliable, l’intérêt des opprimés et cellui des oppresseurs. Or, l’impérialisme une nécessité pour le maintien et le développement du capitalisme. Ce dernier exige un marché toujours plus étendu, le libre accès des monopoles aux ressources naturelles et à une main-d’oeuvre bon marché. Le capitalisme exige aussi bien sûr l’aide des Etats qui soutiennent leurs monopoles nationaux à l’étranger : Veolia, Total, Areva, PSA... Ainsi, il n’y a pas d’anti-impérialisme conséquent sans remise en cause du capitalisme et du pouvoir de la bourgeoisie.
Souvent, ces réformistes trouvent également que la France serait trop alignée sur les USA, voir en serait devenue "le caniche". Mais même si les USA sont effectivement la 1ère puissance mondiale, que pas grand chose ne peut se faire sans eux, l’impérialisme français défend avant tout sa part du gâteau. Et malgré la rivalité avec l’Allemagne, la montée en puissance d’impérialismes émergents, l’impérialisme français reste une des plus grandes menaces pour les peuples du monde, à travers ses interventions militaires, politiques et économiques.

 

Même s’il n’a plus le deuxième empire colonial du globe, l’impérialisme français perpétue sa domination dans de nombreux pays à travers des régimes néo-coloniaux. C’est notamment le cas en Afrique noire ou au Maghreb. L’impérialisme français a également une grosse part de responsabilité dans les malheurs du peuple grec. Après l’Allemagne, la France est le 2ème impérialisme dominant dans l’Union européenne.
Les interventions militaires ne sont que la manifestation la plus ouvertement aggressive de l’impérialisme : au final, ils servent à préserver des zones d’influence géopolitiques et économiques.
VP a toujours fait de l’anti-impérialisme et de l’internationalisme une ligne de démarcation politique fondamentale avec ceux qui sont dans le camp de la bourgeoisie.

 

Texte du stage de VP, été 2013

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