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Le gouvernement serait au bord du gouffre...

Editorial de Partisan n°270 - Décembre 2013

Une offensive d’extrême-droite, bien relayée par les médias

Depuis octobre, pas un jour sans qu’on nous annonce « la crise de régime ». A en croire les médias, le gouvernement serait au bord du gouffre, menacé par la « fronde », la « révolte ».
Ne nous emballons pas. Tout ce qui bouge n’est pas rouge ! Révolte, oui. Gouvernement déboussolé, oui. Mais aussi impuissance et interrogations des ouvriers les plus combatifs et des militants. Si la révolte est spontanée, la révolution ne l’est pas. Il nous faut construire son chemin, savoir où est notre drapeau, quelle est la politique de notre classe, et s’organiser pour la porter.

 

Nous ne trompons pas. Ce qui excite tant ce petit monde des éditorialistes, c’est une agitation populiste, menée par quelques artisans, commerçants ou paysans riches subventionnés, qui font feu de tout bois pour mettre en difficulté le Parti Socialiste. Tant pis pour la logique : ils arrivent à la fois à pleurer leurs subventions européennes et à demander la sortie de l’euro, à demander moins d’impôts, moins d’Etat, et plus de flics.
Ce sont les mêmes courants ultra-réactionnaires qui déversent le racisme le plus dégueulasse, sur Taubira ou sur l’équipe de France, mais d’abord sur leurs voisins prolétaires, français ou immigrés.

La défense de la « République » et l’unité nationale ?

Pour tenter de reprendre la main, le PS nous ressort les « valeurs » de la République. Mais quel sens ont ces « valeurs » dans le capitalisme ?
Comment ces politiciens peuvent-ils se prévaloir de la lutte contre le racisme quand ils expulsent des sans-papiers par milliers, qu’ils restreignent l’accueil des demandeurs d’asile ? Comment peuvent-ils prétendre lutter contre l’extrême-droite quand ils ont propulsé le FN pour gagner les élections ?
Comment peuvent-ils se draper d’universalisme quand le nucléaire français se rassasie de la destruction du Niger et des Nigériens, et maintenant de la Mongolie, pour l’extraction de l’uranium ?
Comment peuvent-ils nous baratiner de justice quand ils refusent de libérer Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné depuis 30 ans ?
Hollande célèbre le « sacrifice » des soldats de la Guerre de 1914-1918, sacrifiés pour les intérêts de l’impérialisme français, de son expansion coloniale. En en faisant un modèle, il nous propose de nous sacrifier, nous aussi, pour sortir l’impérialisme français et européen de la crise.
Les « valeurs » du PS, comme celles de l’UMP, sont les valeurs cotées en Bourse.

La bourgeoisie est bien ingrate quand elle critique Hollande, c’est son meilleur serviteur !

Hollande et le PS sont en train de voler des milliards d’euros aux travailleurs, aux retraités, aux chômeurs, par l’augmentation de la TVA, pour les offrir aux grandes entreprises, aux fleurons de l’impérialisme qui garantissent la poursuite de la domination française. Ces entreprises que Hollande emmène gagner des contrats en Israël, ces capitaux qui « rapportent » à la France des richesses arrachées à la souffrance des peuples.
Le transfert de la TVA vers le CICE (Crédit Impôt Compétitivité Emploi), c’est un acte de plus dans la guerre de classe menée contre le Travail. Oui, il a choisi de défendre le grand capital, il va dans le sens de l’histoire !

Qu’il soit petit ou grand, nous ne sommes pas les soldats du capital !

Nous allier à nos bourreaux pour les sauver dans la concurrence internationale ? En nous mettant à la remorque de nos exploiteurs, que ce soit les petits patrons réactionnaires ou les grands groupes internationaux, nous ne pouvons obtenir qu’une aggravation de notre exploitation.
Nous ne devons pas confondre la guerre que nous devons mener contre eux et celle qu’ils se mènent entre eux.
C’est de cela que nous avons débattu à notre forum « Des résistances à la révolution », dans les différents ateliers, comme le dimanche à propos de la lutte contre l’impérialisme et la réaction. En France comme dans les pays d’Europe, du Maghreb ou d’Asie, l’expérience nous montre que, si les révoltes sont encourageantes, la révolution ne se fraie pas un chemin si les militants s’en tiennent à exalter ces luttes et leur spontanéité.
Développons la solidarité anti-impérialiste sous toutes ses formes, en défendant, par exemple, sans relâche Georges Ibrahim Abdallah. Ou en choisisant notre type de soutien aux Philippines. Contre notre bourgeoisie, dans les entreprises, dans les quartiers, par le débat et l’action, montrons et construisons le chemin ouvrier et communiste pour nous organiser !

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