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Le chômage technique, un moyen pour nous faire payer leur crise !

Partisazn N°225 - Février 2009

La riposte doit se construire à long terme : le capitalisme a fait son temps, il ne peut engendrer que guerre économique, sociale et militaire.

Oui au socialisme…
Le chômage technique est intimement lié au capitalisme. Les capitalistes, individuels ou sociétés, investissent, par exemple, dans l’automobile, car c’est profitable. Ils estiment que le « marché » peut absorber X millions de véhicules ; mais étant en concurrence avec d’autres investisseurs qui résonnent de la même façon, le marché se retrouve saturé, c’est-à-dire qu’il y a trop de véhicules. Les invendus s’accumulent, les capitaux se tournent alors vers des secteurs plus profitables ou vers la spéculation. La bulle financière éclate et c’est la crise de surproduction de marchandises et de capitaux. Les gains spéculatifs s’effondrent ; les taux de profits diminuent. C’est la CRISE.

Sous le véritable socialisme ceci est impossible car 1) la propriété des moyens de production (les entreprises) et d’échange (les magasins de distribution) devient propriété collective. La richesse produite et à produire appartient à tous. 2) Les investissements seront décidés par les producteurs associés et en fonction des besoins de développement de toute la société --- et non en fonction des profits de quelques-uns. 3) la possibilité de crise liée à la concurrence des capitalistes entre eux disparaît.

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Le chômage technique c’est d’abord une période d’inactivité qui peut durer jusqu’à 6 mois par an [1] et sera payée, en règle générale, 60% du salaire brut [2].
Un moindre mal ? Le patronat n’a pas à licencier, et le travailleur n’a pas à se défendre. Le patronat peut écouler les invendus, et le travailleur chômer en paix…. En apparence.
Une aubaine ? Dans certaines entreprises (comme à PSA - voir l’interview), le chômage technique est payé à 100% du salaire net. Payé à ne rien faire ? Inquiétant, tout de même...

Trop beau pour être vrai ?

Creusons la question. Si la demande de chômage technique est acceptée, l’employeur paiera les chômeurs et sera remboursé par l’Etat. Au-delà d’une période de 28 jours, les salariés seraient payés par les ASSEDIC. Au final, l’apparence cache que c’est l’ensemble des travailleurs et chômeurs qui vont payer la note, car indirectement (à travers impôts et charges sociales) ils payeront les jours de chômage technique qui permettront, peut être, au patron d’écouler la surproduction. Une belle opération qui revient à nous faire payer la crise.
Mais allons encore plus loin : de périodes de chômage en périodes de travail, c’est un pas vers une plus grande flexibilisation annuelle du travail qui se met en place et une dépendance totale du travailleur vis-à-vis de son employeur : « J’ai besoin de toi, je t’emploie - et à fond ; je n’ai plus besoin de toi, je te mets en congé (forcé) ». Mais encore mieux : les périodes de chômage technique risque de faire éclater les collectifs de résistance créés dans les entreprises, facilitant ainsi les restructurations, les licenciements secs et autre « gestion du personnel ». A moins que les consciences ne se développent et que la résistance politique au capitalisme s’accentue et s’organise.

Pour toutes ses raisons nous disons :

Non au chômage technique.
Maintien intégral du salaire et des primes, payés sur les profits accumulés.
Baisse des cadences, pour protéger la santé du travailleur.
Réduction du temps de travail, sans réduction de salaires, sans flexibilité et avec embauche.

Correspondance VP

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