Militer > Canicule et guerres de l’eau, le capitalisme est complètement épuisé (...)

Canicule et guerres de l’eau, le capitalisme est complètement épuisé !

Bulletin Partisan N°37 - Octobre 2022

Le bulletin complet à télécharger au format pdf


Méga feux incontrôlables en Australie ou en Californie, canicules infernales puis pluies de mousson torrentielles et meurtrières au Pakistan, montée des eaux dans les deltas surpeuplés (Bangladesh) et îles submergées. Ce qui est en cause, c’est l’emploi toujours plus important des combustibles fossiles responsables du réchauffement de la planète.
Mais au-delà des dérèglements climatiques, c’est le contrôle des ressources en eau qui est devenu un enjeu. La guerre de l’eau fait rage dans le monde entre Etats riverains des grands bassins fluviaux pour la production d’eau potable, d’énergie, l’irrigation, la navigation et les échanges marchands. C’est le cas entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan (barrages sur le Nil) ; entre la Turquie, la Syrie et l’Irak autour des nombreux ouvrages réalisés sur le Tigre et l’Euphrate ; entre le Mexique et les États-Unis qui projettent d’intercepter l’intégralité du débit du Colorado. Jusqu’à détruire des barrages et canaux comme Israël en Syrie et Jordanie, pour s’assurer le contrôle des eaux du Jourdain – et tant pis pour les Palestiniens !

Chez nous aussi les ressources en eau sont accaparées pour les besoins de la production d’énergie (hydro électricité, refroidissement des centrales nucléaires) et de l’industrie (solvants, refroidissement). Mais l’agriculture intensive à haut rendement est de loin le plus gros consommateur d’eau (près de 70%), principalement pour l’irrigation. Le maïs est le plus gourmand en eau, une production principalement destinée à nourrir le bétail. Et pour sécuriser l’irrigation, des centaines de millions de m3 pompés dans les nappes phréatiques en hiver, stockés dans des « bassines » pour être utilisé l’été en contournant les
restrictions d’arrosage et au détriment de l’approvisionnement en eau potable.
Derrière l’accaparement des ressources en eaux, il y a les intérêts des grands groupes de l’agro-industrie, du BTP et de l’industrie, des loisirs aussi (golf, ski…), en compétition pour des parts de marché dans la concurrence mondiale. Il y a aussi les enjeux impérialistes des Etats pour s’assurer la mainmise sur les grands bassins fluviaux.

Alors, lutter contre le gaspillage ? Oui, bien sûr, il n’y a pas de petits gestes ! Mais pour mettre fin au détournement de l’eau au profit de quelques-uns et à la pénurie d’eau potable dont souffre des populations entières, pour mettre fin à l’épuisement des nappes et l’assèchement des fleuves qui compromettent l’avenir, aux pollutions qui en résultent, c’est au capitalisme et à ses règles économiques qu’il faut s’attaquer. Contre l’intensification toujours croissante des productions agricoles, tout comme de nos conditions d’exploitation.

Le capitalisme épuise l’homme et la planète, on n’a rien à attendre de lui ! Pour remettre la gestion de l’eau au service du plus grand nombre, pour une consommation raisonnée qui préserve les ressources des générations futures, c’est toute la production dans la société qu’il faudra transformer, pour la réorienter vers la satisfaction de nos besoins contre les impératifs de valorisation du capital.

C’est bien une révolution qu’il nous faut préparer !

Soutenir par un don